Société
Combattre pour le bien-être universel, la démocratie, le respect de droits d’autrui, la sécurité, la paix, la prospérité, jusqu’à en payer le sacrifice suprême. Tel est le sens du combat qu’il a mené avec ses proches. Lui, le défenseur de droit de l’homme, Floribert Chebeya Bahizire et son ami, Fidèle Bazana Edadi.
Jour après jour, ils ont totalisé 6 ans depuis leur disparition. A l’occasion de ce souvenir douloureux, la « Voix des Sans Voix » pour les droits de l’Homme, le Réseau National des ONG des Droits de l’Homme (RENADHOC), la Commission Nationale des Droits de l’Homme, ont organisé, ce 1er juin, les manifestations publiques marquant la commémoration du double assassinat de ces deux défenseurs des droits de l’homme. Assassiné dans la nuit du 01 au 02 juin 2010, M. Floribert était directeur exécutif de la VSV. Fidèle Bazana, lui, était porté disparu depuis le 1er juin 2010, après avoir conduit Chebeya au cabinet de l’Inspecteur Général de la Police.
Les cérémonies commémoratives ont été marquées l’après-midi par le dépôt des gerbes de fleurs sur la tombe de F. Chebeya ainsi que des interventions de plusieurs défenseurs des droits humains.
Notamment, Me Kabengela Ilunga sur le « quid du procès assassinat des deux illustres disparus » ; la Commission Nationale de Droits de l’Homme, représentée par M. Baye William Jean-Bruno, conseiller et représentant du Président de cette structure, suivie de la communication du Représentant du Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme (BCNUDH).
Après les témoignages, une messe de requiem a été dite à la paroisse Notre-Dame de Fatima qui a servi de cadre à cette journée commémorative.
Des témoignages
Pour Me Kabengela Ilunga, Chebeya était un combattant acharné des droits de l’homme, qui, contre vents et marrées, a lutté pour un Etat des droits en RDC. Il a, par ailleurs, évoqué un souvenir de sa poursuite par le service de renseignements du fait d’avoir défendu un client. Floribert Chebeya a joué, de ce fait, un rôle important dans cette affaire. D’abord, celui du conseiller à ses cotés, ensuite d’un communicateur auprès des instances internationales en sa faveur. Deux jours après la communication du feu Chebeya, Me Kabengela Ilunga avait reçu un coup de fil de l’étranger, voulant se rassurer de sa sécurité.
Les partenaires internationaux lui avaient demandé de quitter le pays, chose qu’il n’a pas faite pour le souci de sa terre natale. Enfin, dans un langage déterminant, il a exhorté les défenseurs de droits de l’homme à tenir bon, car, selon lui, l’Etat de droits se lèvera un jour dans ce pays.
De son côté, Baye William Jean-Bruno, s’est, dans un langage aussi mélancolique, exprimé comme suit : « c’est un homme de combat qui a été sur la ligne de front pour la protection et la promotion des droits de l’homme, il est tombé à cause de ça. Mais le combat qu’il a mené est en train de se poursuivre sur la même ligne de front et la CNDH regrette ce qui a pu arriver à celui-là. Dans tous les cas, la CNDH est en train de travailler avec toutes les institutions de l’Etat pour que les défenseurs de droits de l’homme obtiennent une protection légale et spéciale. Ce qui leur permettrait de faire leur travail en toute quiétude ».
L’actuel Directeur Exécutif de la VSV, M. Dolly Ibefo, a indiqué que les démarches sont toujours en cours pour que la vérité éclate au grand jour.
« Quelles que soient les années qui passent, ces criminels seront poursuivis », a-t-il rassuré. « Ce que je retiens de lui, c’est l’engagement pour le droit de l’homme lorsqu’il s’engageait pour défendre une victime, il ne reculait pas, il fonçait toujours. Il ne s’empêchait pas de défendre les gens», a-t-il ajouté au sujet de son meilleur ami.
Pas de tombe pour Fidèle Bazana
Chaque année, les commémorations de divers anniversaires se déroulent sur la tombe de feu Floribert Chebeya, car, le corps de son compagnon
de lutte et d’infortune, Fidèle Bazana, n’a jamais été retrouvé ou livré à sa famille, malgré le procès qui a attesté sa mort.
Prenant à son tour la parole, le représentant de la famille de Fidèle Bazana Edadi a souligné le fait que la Constitution de la Rd Congo déclare la
vie humaine sacrée et charge l’Etat de tout mettre en œuvre pour la protéger. Malgré cette obligation constitutionnelle, il a constaté que le verdict rendu par les juridictions militaires saisies après ce double assassinat, n’a pas permis de condamner les vrais commanditaires de ce crime – dont certains continuent à circuler librement – et partant apaiser les familles éplorées.
Il a stigmatisé le fait que le corps de Fidèle Bazana, tué au même moment que Chebeya, n’a jamais été rendu à sa famille pour des obsèques dignes, conformément à la tradition. Il a lancé un appel aux autorités pour permettre à la famille de Bazana de faire son deuil.
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