Spécial Elections
En Équateur, le président sortant Daniel Noboa a été réélu dimanche 13 avril avec près de 56 % des suffrages à l’issue d’une journée sans incidents, marquée par une participation record de plus de 84 % des 13,7 millions d’électeurs équatoriens. Un résultat que sa rivale de gauche Luisa Gonzalez ne reconnaît pas.
En Équateur, selon les résultats non encore définitifs portant sur 92 % des bulletins, Daniel Noboa devance largement Luisa Gonzalez, 56 % contre 44%. Cette tendance, selon les chiffres du Conseil national électoral (CNE), s'est rapidement dessinée lors du dépouillement.
« Cette victoire est historique, une victoire avec plus de 10 points d'avance, une victoire de plus d'un million de voix qui ne laisse aucun doute quant à celui qui est le vainqueur », a affirmé devant la presse Daniel Noboa, 37 ans, depuis la station balnéaire d'Olon (ouest), sur la côte pacifique.
Sa rivale, qu'il avait devancée d'une très courte tête au 1ᵉʳ tour en février (moins de 17.000 voix) a dit plus tôt depuis Quito ne pas reconnaître les résultats. « Je refuse de croire qu'il existe un peuple qui préfère le mensonge à la vérité (...) nous allons demander un nouveau décompte et l'ouverture des urnes », a déclaré la dauphine de l'ancien dirigeant socialiste Rafael Correa (2007-2017), figure clivante en Équateur.
Il faut dire que cette défaite par 11 points d’écart a surpris après un premier tour durant lequel Luisa González avait pratiquement fait jeu égal avec le président Daniel Noboa, souligne notre correspondant à Quito, Eric Samson. Ce dernier durant la campagne a dramatisé le débat en accusant son adversaire de vouloir mettre fin à la dollarisation plébiscitée par la population et mis en avant son action résolue contre les cartels et les gangs qui ensanglantent le pays.
Luisa Gonzalez, avocate de 47 ans, aspirait à devenir la première femme à diriger le pays. Elle avait déjà perdu en octobre 2023 face à Daniel Noboa, alors surprise du scrutin convoqué par son prédécesseur Guillermo Lasso. Au 1er tour, après ces résultats serrés, c'était Daniel Noboa qui avait alors dénoncé de « nombreuses irrégularités », des soupçons rejetés par les observateurs internationaux présents sur place.
Luisa Gonzalez avait pour sa part accusé le gouvernement « d'actions désespérées » visant à manipuler les procès-verbaux de l'élection. La présidente du CNE, Diana Atamaint, avait pourtant prévenu dimanche matin : « Nous devons rejeter fermement le discours sur la fraude, les accusations sans preuve non seulement nuisent à cette institution, mais minent également la confiance envers la démocratie elle-même ». En vain.
Une campagne sous tensions
Selon le CNE, 84 % des 13,7 millions d'électeurs appelés aux urnes dans ce scrutin obligatoire se sont rendus dans les bureaux de vote gardés par des milliers de militaires et policiers, au terme d'une campagne électorale dominée par la question de lutte contre les gangs de trafiquants de drogue et la violence dans le pays.
Ces dernières années, le pays andin de 18 millions d'habitants a connu une transformation brutale. Ses ports sur le Pacifique, son économie dollarisée et sa position entre Colombie et Pérou, les deux plus gros producteurs mondiaux de cocaïne, ont fait de l'Équateur une plaque tournante du trafic de drogue. La guerre entre cartels a conduit à l'assassinat d'un candidat à la présidence en 2023, à la prise de contrôle de prisons par des groupes criminels et à une attaque armée début 2024 contre une chaîne de télévision. Tout cela dans une économie endettée et chancelante. Autrefois considéré comme une oasis de tranquillité dans une région troublée, l'Équateur a connu en 2025 le début d'année le plus sanglant de son histoire récente : chaque heure, une personne est tuée.
Héritier d'un magnat de la banane, Daniel Noboa incarne l'élite politique équatorienne issue du monde de l'entreprise. Il exploite sur les réseaux sociaux son image de jeune dirigeant tenant d'une ligne dure en matière de sécurité, marquée par l'envoi de militaires dans les rues et dans les prisons, une politique dénoncée par des organisations de défense des droits humains.
Luisa Gonzalez vantait des dépenses accrues dans les infrastructures et services publics dans un pays en récession, frappé par la pauvreté et le travail précaire. L'avocate, qui s'affiche comme une femme simple, mère célibataire qui s'est faite toute seule, promettait également la sécurité, mais un plus grand respect des droits humains.
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Le président équatorien, Daniel Noboa, déclaré vainqueur au second tour de la présidentielle le 13 avril 2025. © Fernando Vergara / AP