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Elon et les autres : comment Trump a gagné le cœur de la Silicon Valley

2024-07-17
17.07.2024
2024-07-17
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De Marc Andreessen (à gauche) aux frères Winklevoss (au second plan), Donald Trump a vu les soutiens de grands noms de la tech se multiplier © Studio graphique France Médias Monde

Depuis l’attentat raté contre Donald Trump, de plus en plus de grands noms de la Silicon Valley ont annoncé leur intention de soutenir la campagne du candidat républicain. Ce glissement à droite d'un secteur traditionnellement acquis au camp démocrate pourrait être l'un des grands enjeux de cette élection présidentielle.

Elon Musk n'en est pas à son premier rodéo pro-Trumpiste. Son soutien affiché depuis la tentative d’assassinat ratée contre le candidat républicain, samedi 13 juillet, n'a donc surpris personne. Mais qu'en est-il de celui apporté par les investisseurs milliardaires Marc Andreessen, Joe Lonsdale, ou encore par les frères Winklevoss, des jumeaux très influents du monde des cryptomonnaies ? Leur trumpisme assumé peut sembler surprenant, dans un milieu de la tech considéré comme progressiste et acquis au camp démocrate.

Le Financial Times a détaillé la liste de plus en plus longue des magnats de la Silicon Valley qui ont révélé leur intention de donner des millions à America Pac, un organisme de collecte de fonds créé en juin pour soutenir la candidature de Donald Trump.

Des dirigeants tech "plus radicaux"

Marc Andreessen, le cofondateur du très puissant fond d’investissement Andreessen Horowitz, est l'un des plus éminents donateurs de l'America Pas. Il a pourtant reconnu avoir toujours voté jusqu’à présent pour des candidats démocrates à la présidentielle américaine. Son associé Ben Horowitz semble aussi être passé du camp démocrate à celui de Trump.

 La multiplication de ces soutiens trumpistes venus de la Silicon Valley "n'est pas si surprenante que ça", assure Christine Harlen, spécialiste des États-Unis et d’économie politique à l'Université de Leeds. "C'est une évolution en cours depuis quelques années déjà qui a abouti à une radicalisation d'une partie des dirigeants de la Silicon Valley", précise Nikos Smyrnaios, spécialiste des sciences de l'information et de la communication à l'Université de Toulouse 3 qui a travaillé sur l’évolution politique de l’élite tech aux États-Unis.

L'image d'Épinal d'une Silicon Valley marquée très à gauche à cause de son histoire liée à la contre-révolution des années 1970 en Californie a jauni. Les entrepreneurs qui y sévissent actuellement ont largement rangé au placard les utopies de l'époque. La faute aux bouleversements économiques et politiques de la fin des années 2000 jusqu'au milieu des années 2010. "Le contexte s'est durci pour eux avec la crise économique [de 2008] et les révélations sur les conséquences du manque de régulation du secteur depuis les années 1990", souligne Nikos Smyrnaios.

Le grand public découvre alors comment des plateformes Internet exploitent leurs données personnelles tout en faisant le strict minimum pour lutter contre la prolifération des contenus haineux.

"Les dirigeants de ces entreprises deviennent plus cyniques et abandonnent l'image positive qu'ils cherchaient à imposer à un public ayant de plus en plus de mal à y croire", souligne Nikos Smyrnaios. Ils vont assumer plus ouvertement que leur intérêt économique l’emporte sur le reste.

De la "Mafia PayPal" à un soutien plus large à Trump

En ce sens, le soutien à Donald Trump de riches personnalités de la tech n’est que l’aboutissement de cette évolution. Ces entrepreneurs jugent que le candidat républicain "s'aligne mieux avec leurs intérêts économiques qui dorénavant passent avant leurs principes", résume Laura von Daniels, spécialiste de la politique économique nord-américaine à la Stiftung Wissenschaft und Politik (SWP - Institut d’études économiques et politiques) de Berlin.

Il existe "un risque réel que ce cycle électoral voie pour la première fois la Silicon Valley basculer majoritairement dans le camp républicain", note Christine Harlen. Il y avait déjà des milliardaires de la tech qui apparaissaient comme des compagnons de route du trumpisme. C'est essentiellement le cas d'une partie de la "Mafia PayPal", un groupe informel constitué d'anciens salariés du site de paiement devenus très influents tels que Peter Thiel, David Sacks ou encore Elon Musk.

En 2024, ce cercle s'élargit car Donald Trump bénéficie de circonstances encore plus favorables. D'abord, "ce n’est pas un hasard si la plupart des nouveaux soutiens du candidat républicain sont des investisseurs de la tech", affirme Christine Harlen. Ils se sont jetés dans les bras de Donald Trump après avoir entendu Joe Biden annoncer, en mars 2023, qu’il comptait instaurer une taxe de 25 % sur les profits non-réalisés des millionnaires.

Derrière ce charabia fiscal se cache une mesure qui vise à imposer davantage les riches disposant d’un large portefeuille d’actions. "Un grand nombre d’investisseurs de la tech en ont et les conservent. Cette mesure prévoit de les imposer à partir du moment où le cours de l’action grimpe et non plus seulement lorsqu’ils font un bénéfice lors d’une revente de leur titre", précise Christine Harlen.

Plus largement, "il y a une impression que la présidence Biden n’est pas une bonne chose pour les entrepreneurs de la tech et qu'un deuxième mandat serait encore pire", explique Laura von Daniels. Pour elle, c'est surprenant car plusieurs mesures prises par l’administration Biden - comme le vote de subventions pour la filière américaine de semi-conducteurs - sont très favorables aux start-up du secteur.

Joe Biden, le "regulator"

Leur crainte est que les démocrates, en cas de réélection de Biden, durcissent le ton pour imposer davantage de régulations dont la Silicon Valley ne veut pas. "Pour eux, Joe Biden voudrait pendre exemple sur l’approche européenne beaucoup plus régulatrice et favorable à la protection des données personnelles", analyse Laura von Daniels.

Ils ont peur aussi que des institutions comme la Federal Trade Commission (le gendarme du commerce) se montrent plus agressives. "Ils perçoivent Linda Khan, l’actuelle présidente de la FTC, comme quelqu’un qui, en cas de deuxième mandat de Joe Biden, pourrait se montrer plus sévère avec les situations de monopoles dans la tech et les pratiques anti-compétitives très courantes à la Silicon Valley", résume Michael Plouffe, spécialiste de la politique américaine à l’University College de Londres. Voter Trump serait une manière de s’en débarrasser, puisque c'est le président qui nomme le directeur de la FTC.

Le candidat républicain a aussi lancé une grande opération de séduction dans le secteur. Nommer J.D. Vance, qui a travaillé un temps pour un fond d’investissement à la Silicon Valley, a été perçu comme une manière pour Donald Trump de tendre la main au monde des start-up.

Auparavant, Donald Trump avait aussi effectué un virage à 180°C sur la question du bitcoin. Après en avoir longtemps parlé comme d'une "arnaque", le candidat républicain se présente dorénavant comme un grand défenseur de cette cryptomonnaie. Il doit même prendre la parole lors d’une conférence sur le bitcoin, le 27 juillet.

Cette offensive de charme du camp Trump ne vise pads à attirer que les dons des milliardaires de la tech. "Les entrepreneurs de la Silicon Valley sont très respectés aux États-Unis et si Trump peut avoir leur soutien, cela donnera de la crédibilité à son programme économique", souligne Laura von Daniels.

Enfin, la tentative d'assassinat contre Donald Trump a probablement aussi accéléré les choses. "Son statut de favori en est ressorti renforcé, et cela a pu convaincre certaines personnalités de la tech qu’il valait mieux prendre très publiquement position", estime Nikos Smyrnaios.

Cet expert juge qu'il s'agit d'un dur retour de bâton pour les démocrates. "Il ne faut pas oublier que c'est sous Bill Clinton et Barack Obama que la Silicon Valley a prospéré", souligne-t-il. Ce sont eux qui ont laissé le secteur grandir en lui imposant le moins de régulation possible, espérant ainsi s'acheter à tout jamais leur fidélité politique. Mais ces géants sont devenus plus accros à l’absence de régulation qu'à l'idéologie "progressiste".


France 24 / MCP, via mediacongo.net
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