Crise à l’UDPS : Augustin Kabuya reprend la main

Le SG a réuni lundi 15 juillet 2024 autour de lui, à la permanence du parti, des Fédéraux de l’intérieur à qui il a dit : «N’oubliez pas, la fondation du parti repose sur vos épaules ».

Le Secrétaire Général et Président national a.i de l’UDPS/Tshisekedi, Augustin Kabuya a échangé hier lundi 15 juillet, à la permanence du parti à Limete, avec des Fédéraux venus de l’intérieur du pays.

Dans son speech de circonstance, Augustin Kabuya Tshilumba a rappelé à son auditoire le rôle important que jouent les fédéraux pour l’avancement du parti.

« … N’oubliez pas, dit-il, que la fondation du parti repose sur vos épaules…»

Calme et serein, le Secrétaire général du parti présidentiel ignore la crise ambiante qui secoue la formation tshisekediste et dit ne pas être concerné par tout ce qui se passe actuellement au parti. «Je suis plus préoccupé par la conservation du pouvoir », déclare-t-il.

Des sources internes au parti font savoir que la crise à l’UDPS appartiendrait désormais au passé. Si l’on en croit certaines indiscrétions, le SG Augustin Kabuya va, dans les tous prochains jours, user de ses prérogatives de Président national a.i du parti au pouvoir pour prendre d’importantes décisions pour assurer la stabilité du parti cher au Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Le parti présidentiel traverse depuis quelques jours une zone de turbulence. Le gestionnaire au quotidien du parti, Augustin Kabuya, est aux prises avec une frange des cadres du parti qui l’accusent de mauvaise gestion, tandis qu’une autre partie lui a renouvelé son soutien.

A la tête des contestataires, l’ancien ministre de la Santé, Dr Eteni Longondo. Celui-ci accuse Augustin Kabuya de gérer le parti d’une main de fer. Il a été rejoint dans sa fronde par certains hauts cadres du parti dont son porte-parole, des leaders des jeunes et 33 secrétaires nationaux.

Ces derniers reprochent au chef intérimaire de la formation tshisekediste l’abus, la corruption, la « gestion solitaire et personnalisée du parti » ou encore le « clientélisme ». Il est également reproché à Augustin Kabuya Tshilumba des « sorties médiatiques inopportunes, hasardeuses et non concertées » et son « absence de vision ».

Samedi dernier, des manifestations ont été organisées par des militants en colère pour exiger le départ du chef du parti et la mise en place d’une cellule de crise.

Un jour plus tôt, d’autres responsables du parti se sont réunis, considérant les pourfendeurs d’Augustin Kabuya comme des pêcheurs en eaux troubles ne faisant plus partie de l’UDPS.

Selon les membres du parti encore fidèles à Kabuya, la légitimité du Secrétaire général « telle qu’issue de l’organe suprême du parti – le congrès, ne peut aucunement être remise en question par quelques personnes frustrées pour des raisons personnelles ».

Allusion faite à certains secrétaires nationaux de l’UDPS signataires d’une déclaration politique, jeudi 11 juillet, retirant leur confiance au secrétaire général du parti. Parmi eux figurent l’ex-ministre de la Santé, Eteni Longondo, Gecko Beya, membre influent de l’UDPS, et Emany Dioko, président de la ligue des jeunes du parti présidentiel.

Ils accusent le concerné notamment de manque de vision, de l’utilisation abusive des prérogatives dévolues à la présidence du parti, la gestion solitaire et personnalisée du parti, le clientélisme politique dans la gestion des enjeux, etc.

Mais au regard du calme apparent qui a régné hier lundi à la permanence du parti où il était en réunion avec des Fédéraux de l’intérieur, certains observateurs sont tentés de croire que le Secrétaire général Augustin Kabuya a repris la main, il aurait réussi à survoler la zone de turbulence…