En déboursant près 2,4 milliards USD pour organiser la CAN, la RDC gagnera au minimum 1,7 milliard USD de bénéfices

« L'expérience de chacun est le trésor de tous », dit-on. C’est dans cet état d’esprit que le manager de football Bob Makandalele a organisé dans la soirée du vendredi 5 juillet 2024 un plateau d’échanges d’expérience au tour du thème : « Le rôle du football dans la promotion du développement communautaire en Afrique ».

L’objectif de cette soirée qui s’inscrit dans une dynamique de partage d’expérience, était d’après l’organisateur, d’échanger sur le secret de la réussite de la Coupe d’Afrique des nations Côte d’Ivoire 2023 et ce que doit faire la République démocratique du Congo qui souhaite organiser la Can 2029.

Marie-Laure Lepas Kanda, Jean Tanguy, Janvier Kouakou, respectivement gestionnaire d’entreprises avec une expertise approfondie en finances et en économie numérique, directeur de communication du COCAN 2023 et responsable du département billetterie du COCAN 2023, les journalistes sportifs congolais et d’autres experts ont échangé sur ce qui doit être fait avant et pendant la CAN.

Tout en énumérant ce que pays gagnerait en termes d’infrastructure, emploi direct et indirect, tourisme, image et tant d’autres bénéfices liés à l’organisation d’une CAN, Marie-Laure Lepas, estime que pour que la RDC réussisse à l’organiser en 2029, l’État congolais doit débourser 2,4 milliards de dollars USD. Le pays de Pierre Ndaya Mulamba, gagnerait en retour près de 700 millions USD rien qu’avec le tourisme.

« S’il faut ajouter les droits TV, les sponsors, la billetterie, les recettes fiscales, le soft power…, le pays touchera au minimum 1,7 milliard USD de bénéfices. », L’organisation de la CAN aura aussi des retombées culturelles et renforcera la cohésion nationale.

Partageant l’expérience de son pays qui a réussi à organiser l’une de plus belle CAN, l’Ivoirien Jean Tanguy, directeur de communication du COCAN 2023, a insisté sur la vision. D’après lui, c’est d’une vision claire et de la volonté politique du Chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, que tout est partie.

« Le comité d’organisation a été créé par degré présentiel en 2017. Organiser une CAN est une volonté politique. C’est l’État qui montre cette volonté auprès de la CAF. C’est un comité d’organisation d’experts local qui pilote cette volonté. Mais il faut aussi avoir une vision. Le rayonnement mondial d’une nation passe par une vision. Le sport se planifie […] Chez nous, l’État avait compris que ce n’était pas nécessaire de prendre les fonctionnaires, mais plutôt un groupe de jeunes, d’experts et de techniciens qui sont disponibles pour exécuter la volonté politique du Chef de l’État », a déclaré Jean Tanguy avant d’insister sur la rigueur dans le recrutement d’experts qui rendront concrète la vision du Chef de l’Etat.

Le responsable de la billetterie du COCAN 2023, Janvier Kouakou, a pour sa part, soutenu que la réussite d’une compétition comme la CAN passe nécessairement par une bonne organisation de la billetterie. Tout en étalant en long et en large sur ce qui a été fait en Côte d’ivoire, Mr Kouaku, a estimé que la RDC ne doit pas se plier à tout ce que dira la CAF en termes de billetterie.

« Nous en avons souffert chez nous. Une compétition avec une billetterie ratée, c’est compliqué […] Le responsable de la billetterie doit être une personne intègre et honnête. J’ai été sous la pression des autorités ivoiriennes durant la CAN afin de leur donner les billets qui étaient déjà achetés par d’autres personnes. Ce sont des faveurs qu’il ne faut pas faire, ça risque d’impacter votre carrière », a-t-il dit