Afrique
Sans citer nommément le Rwanda, le Conseil de sécurité de l’ONU, incapable d’imposer des sanctions et d’autoriser l’emploi de la force pour rétablir la paix et la sécurité en RDC, a exprimé sa « profonde préoccupation » face aux « interventions militaires directes » sur le territoire congolais, particulièrement au Nord-Kivu où les Forces rwandaises de défense (RDF) et les rebelles du M23 occupent plusieurs localités.
Compétent au premier chef pour constater l’existence d’une menace contre la paix ou d’un acte d’agression, l’organe exécutif de l’ONU (composé de 15 membres) semble avoir échoué à mettre fin à ce conflit qui dure depuis 30 ans.
Alors que les Congolais attendent des mesures dissuasives contre le Rwanda, le Conseil de sécurité s’est limité à exhorter au retour des groupes armés étrangers dans leur pays d’origine et à la pleine mise en œuvre des processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration de tous les groupes armés opérant en RDC.
« Les membres du conseil ont exprimé leur profonde préoccupation face aux rapports du Groupe d’experts sur la République démocratique du Congo sur le soutien militaire étranger au M23 et les interventions militaires directes sur le territoire de la République démocratique du Congo. Ils ont également condamné le soutien, notamment apporté par les forces militaires, à certains groupes armés comme les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) et ont exigé la cessation de ce soutien », lit-on dans le communiqué publié le 20 juin par le président du Conseil de sécurité, Joonkook Hwang (République de Corée).
Face à la poursuite de l’offensive rwandaise au Nord-Kivu, qui a entraîné une grave crise humanitaire, le CS de l’ONU a réaffirmé son ferme attachement à la souveraineté, à l’indépendance, à l’unité et à l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo.
En outre, l’ONU s’est déclaré préoccupé par les informations faisant état de violations persistantes du droit international humanitaire et de violations et abus des droits de l’homme, notamment celles impliquant des violences basées sur le genre et des violences sexuelles dans les conflits, le recrutement, l’utilisation et l’enlèvement d’enfants, ainsi que les attaques contre les écoles et les hôpitaux. Ainsi, elle a exigé la fin immédiate de ces violations.
La Charte des Nations unies confère au Conseil de sécurité la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales. Dans ce cadre, le CS peut inviter les parties à un différend à le régler par des moyens pacifiques et recommander les méthodes d’ajustement et les termes de règlement qu’il juge appropriés. Dans certains cas, il peut imposer des sanctions, voire autoriser l’emploi de la force pour maintenir ou rétablir la paix et la sécurité internationales. Pour les Congolais, l’inaction de cet organe ne fait qu’encourager le Rwanda à poursuivre son « agression ».
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