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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 01 juillet
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Economie

Que nous apprennent les chiffres sur le gouvernement de Judith Suminwa Tuluka ? (Analyse d’ Oasis KODILA Tedika*)

2024-06-04
04.06.2024
Politique
2024-06-04
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L’accouchement a enfin eu lieu ! Le gouvernement Judith Suminwa est connu depuis ce mercredi 29 mai. Comme on ne peut s’en empêcher, l’euphorie est là. Celle de trouver ou retrouver ses proches comme les élus. Ou celle de démarrer enfin cette machine qui a perdu près de la moitié de l’année, enlisant un peu plus le pays. Comme on pouvait s’y attendre, les analyses se multiplient pour ausculter, interpréter. Au lieu de considérer seulement les noms, il est possible de considérer certains éléments génétiques et des traits de ce bébé pour en définir le potentiel, les succès sans avoir livré en théorie les combats et les talons d’Achille. Passons-les en revue rapidement avec un fond « numérologique ».

57 : Comme beaucoup l’ont dit, ce bébé a pris beaucoup de temps. Entre la désignation de la Première ministre (PM) et la nomination de son équipe, on compte 57 jours d’écart. Dans l’entre-temps, le temps ne s’est pas arrêté. La chronokinésie n’étant qu’une réalité fictive que l’on trouve dans des séries comme « Heroes ». Ainsi, les problèmes se sont accumulés. Sur la table, il y a la guerre dans la partie orientale du pays, la crise humanitaire, l’accentuation de la malnutrition, la dépréciation de la monnaie, etc. Au moins une bonne chose pour la PM, c’était sans doute l’occasion de se faire une idée claire sur les différents antagonistes.

54 : C'est le nombre de la nouvelle équipe. Avant tout chose, comme on l’avait écrit lors de la sortie de Sama Lukonde 2, une taille aussi importante nous rappelle que l’on n’est pas sorti de la tradition qui s’est imposée depuis. En fait, hormis l’intermède des années 2012-2016, les différents gouvernements ont tendance à devenir des Mammouths encore plus grands. C’est le sens de la tendance (courbe pointilleuse) du graphique sur l’évolution de la taille du gouvernement. Aussi, ce graphique montre que cette taille se révèle supérieure à la moyenne de la période considérée. Enfin, cette taille indique également l’incohérence temporelle (simplement l’idée que selon laquelle l’engagement pris aujourd’hui qui n’est plus respecté dans le futur) du gouvernement. Encore une fois, ni le Président ni la PM n’ont pu faire passer une mouture du gouvernement sensiblement réduit. Bye, bye l’idée de dégager une nette épargne publique via la réduction du train de vie institutionnelle.

Visiblement, la volonté d’aller sur cette voie était bien réelle à voir la réduction de la taille du gouvernement de près de 6 %. Toutefois, la realpolitik a pris le dessus ; ce qui traduit l’équilibre des jeux politiques congolais. Cet équilibre est une pesanteur pour ce gouvernement. Il sera sans doute un obstacle majeur avec lequel la PM devra faire face. Sa capacité à danser le tango avec ou à le déjouer déterminera sans aucune ombre les résultats à engranger.

23 : Ce sont les membres de l’ancien gouvernement Sama Lukonde qui ont été reconduits. Si de nouvelles entrées aux passés louables sont entrées sur la scène, l’exécution de la symphonie devra se faire avec ces reconduits. Ce nombre est révélateur du poids des alliances et réconforte l’idée d’un tango pas évident à changer. Ce qui n’augure pas forcément une bonne nouvelle dans la mesure où la PM devra être dure pour imposer son rythme. Sinon la musique ne sera pas agréable à l’oreille. Tel est un autre défi de ce nouveau gouvernement.

Gérontocratie ? L’âge moyen de ce gouvernement n’est pas encore connu. On ne le saura pas de sitôt peut-être. À voir les visages, tout porte à croire que la tendance que nous avons documentée dans une étude portant sur les gouvernements de la 3ᵉ république en RDC ne connait pas une rupture : une présence importante de quinquagénaire. Évidemment, le Ministre de la Justice ou celle de la Jeunesse ou encore certains visages moins ridés sont présentés comme la promotion de la jeunesse. D’abord, il est important de rappeler que selon la Charte Africaine de la Jeunesse de l’Union Africaine adoptée lors de la 7ᵉ session ordinaire, sont considérés comme jeunes, tous les individus âgés de 15 à 35 ans. La borne supérieure étant plus élevée que celle retenue par l’ONU (24 ans) et l’OIT (29 ans – singulièrement à cause des systèmes éducatifs et l’accès au marché d’emploi). À ce titre, bon nombre de moins ridés ne peuvent figurer sur cette catégorie. S’impose deuxièmement alors la question de l’utilité ou de l’inutilité de l’âge. Point n’est besoin de dire qu’il existe des preuves scientifiques sur les comportements (et conséquences) des politiciens selon qu’ils sont jeunes ou vieux. L’argument qui circule souvent tendant à balayer rapidement l’âge est dénué (relativement) de sens. Par exemple, dans une étude récente, il est établi que le conflit de générations, mesuré par l'écart entre l'âge du chef d'État et l'âge médian de la population, accroît de manière générale les risques d'instabilité politique en Afrique, en particulier en matière d'intervention militaire et en présence de corruption. Par extension, ce conflit de génération ne devrait pas forcément être nul entre l’âge moyen du gouvernement et celui de la population. Dans un pays où 46 % de la population ont moins de 15 ans, ce conflit générationnel doit être moins important ou à la limite, disposer alors d’un gouvernement véritablement efficace pour faire face aux problèmes spécifiques à la jeunesse.

32 : Telle est la proportion de la représentation féminine, soit un écart de 5 points de pourcentage par rapport au gouvernement précédent. Pour certains, le sexe n’est pas la compétence. Nul ne l’ignore. En revanche, c’est trop facile dans un pays à dominance patriarcale. En effet, une telle affirmation ne comprend pas la puissance des role model. Les études scientifiques ne cessent de se multiplier pour documenter l’effet exposition aux femmes leaders sur la société. Elle ne comprend pas non plus la préférence des politiques. Il est établi de manière générale que les femmes ont une préférence sociale plus élevée que les hommes en termes de conduite de politique publique ou économique. Au-delà de ces réalités et des considérations paritaires, a priori cette représentation féminine n’est pas seulement pour « faire genre » ou féminiser le gouvernement. À voir sur papier les CV pour certaines, on ne peut pas exclure l’espoir ; encore faut-il que les realpolitiks ne déchiquettent lesdits CV.
Alors quelle suite ? Le décryptage numérologique proposée ici ne prétend nullement comprendre tous les tenants et les aboutissants. Les pessimistes y trouveront leur compte comme les optimistes. Dans tous les cas, l’essentiel aura été de fournir quelques balises.
Qui vivum verrum...

*Oasis KodilaTedika est un économiste et auteur récemment du livre Financement du développement en RDC : diagnostic, opportunités et perspectives.


congo-press.com / MCP, via mediacongo.net
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Mampuya @T6L7OKA   Message  - Publié le 04.06.2024 à 21:18
Une analyse intéressante mais inutile. Nous comparons des situations et des moments incomparables. La grande question devrait être, le pays est guerre comme on dit. Comment respecter la loi, la constitution, devant cette situation ? Ainsi pour nous un gouvernement aussi pléthore comme au bon moment veut dire que nous sommes dans une situation normale et non de mobilisation des ressources pour faire face à l'agression supposée du Rwanda.

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