Provinces
Les habitants du village Mukumbi, dans la province du Lualaba, ont exprimé leur ras-le-bol. Il y a 8 ans, ils ont été déguerpis de leur village par l’entreprise minière Chemaf. La plupart d’entre eux déclarent avoir été mal indemnisés et n’ont pas été réinstallés comme le prévoit l’article 281 du code minier. Dans une vidéo publiée sur la messagerie WhatsApp, ces habitants mécontents menacent de retourner dans leur village.
« Nous, habitants du village Mukumbi, nous ne cherchons pas quoique ce soit d’extraordinaire. Maintenant, nous voulons rentrer dans notre village », lance une dame dans la vidéo. Cette dernière déplore les conditions de vie devenues difficiles. Depuis leur déguerpissement il y a 8 ans, la plupart d’anciens habitants de ce village vivent dans la ville de Kolwezi. « Ici où nous sommes, nous ne cultivons même pas. Nous vivotons. Par conséquent, trouver de la nourriture devient un casse-tête », souligne-t-elle.
Cette femme est loin d’accepter ses nouvelles conditions de vie qui est une conséquence de cette délocalisation. D’où son cri de détresse. « Nous sommes devenus des domestiques pour trouver à manger. Alors que chez nous, nous vivions bien. Nous ne sommes pas habitués à vivre dans des maisons de location comme c’est le cas aujourd’hui. Soit, qu’on nous paye notre argent pour que nous organisions notre nouvelle vie, soit encore qu’on nous construise des maisons comme promis lors du déguerpissement ».
Un autre habitant et père de famille trouve la vie de plus en plus chère depuis qu’il a été délocalisé. « Nos enfants n’étudient plus à cause des difficultés de la vie. Nous n’avons plus de moyens pour les scolariser. C’est écœurant de voir nos enfants chômer sans aller à l’école ».
Regagner le village ?
De ce fait, ces habitants en colère se disent prêts à retourner sur le site occupé aujourd’hui par l’entreprise Chemaf et y reconstruire le village Mukumbi. Ils appellent les services de sécurité, l’Assemblée provinciale, le gouvernement ainsi que la société civile à les accompagner dans cette démarche.
« Pour notre village, nous sommes prêts à mourir. Nous en avons marre. C’est depuis 2016 que notre situation demeure sans solution », s’indignent-ils.
Depuis le 10 novembre 2016, le village Mukumbi à 7 km de Kolwezi, n’existe plus que de nom. 3.000 personnes ont été déguerpies et leurs maisons et autres infrastructures du village ont été incendiées. Cette opération a été conduite par des éléments de la garde républicaine.
En effet, la société minière Chemical of Africa (Chemaf) a obtenu des autorités du pays un droit minier sur le périmètre dudit village. À la suite de ce déguerpissement, les victimes déclarent n’avoir pas reçu une juste indemnité. Malgré plusieurs démarches auprès des autorités provinciales du Lualaba et de Chemaf, les anciens occupants du village Mukumbi n’ont jusqu’à présent pas trouvé gain de cause.
Pour sa part, la société Chemaf a toujours rejeté sa responsabilité dans cette affaire, soutenant avoir versé les fonds d’indemnisation auprès du gouvernement provincial du Lualaba. Ce dernier devait se charger de payer les victimes de déguerpissement. De son côté, la province du Lualaba a toujours déclaré que le dossier du village Mukumbi a été clôturé après l’indemnisation des victimes.
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