Reagan Miviri : « Les autorités congolaises sont les premiers responsables qui doivent mettre fin à la guerre »

Reagan Miviri, avocat et chercheur à Ebuteli, partenaire de recherche du Groupe d’Étude sur le Congo, GEC, a estimé, lundi 12 février, que « les autorités congolaises sont les premiers responsables qui doivent mettre fin à la guerre ».

Il a fait cette déclaration au cours de l’émission Dialogue entre Congolais à laquelle il était convié sur Radio Okapi.

Le débat était axé sur la question relative aux manifestations que des jeunes kinois, en majorité, ont organisées pour dénoncer « le silence de la communauté internationale face à la guerre à l’est de la RDC ».

Pendant cette émission, ce chercheur d’Ebuteli a insisté sur le fait que les autorités congolaises sont les premiers responsables appelés à mettre fin à la guerre dans l’Est du pays même si elles ne sont pas responsables de ce conflit.

« Si le peuple va dans la rue, si le peuple dénonce, c’est parce qu’il veut savoir d’où elle vient cette guerre, parce que c’est lui qui l'a subi, ce sont des Congolais. Donc, c’est normal que ça soit les autorités congolaises qui soient les premiers responsables pour y mettre fin. Même si ils ne sont pas à l’origine de la guerre, ce sont eux, les premiers responsables pour mettre fin à cette guerre », soutient-il.

Maitre Reagan Miviri espère que les autorités du pays ont entendu les messages et les cris de détresse de ces femmes et hommes congolais, meurtris par la guerre.

Il a souligné que vu l’ampleur de la situation dans l’Est, les paroles elles-mêmes ne suffisent pas : « c’est ce que la population déplore, les gens veulent voir les actes. Par exemple, sanctionner le Rwanda pour son soutien ».

Et de s’interroger : « Le Rwanda soutient le M23 depuis plusieurs mois, depuis plusieurs années d’ailleurs, et c’est connu. Mais, qu’est ce qui a été fait pour que soutient la, cesse ? En 2012, 2013, il y a eu plus de pressions, au-delà des paroles. Il y a eu même de sanctions. Pourquoi on n’en a pas vu cette fois-ci ».

Norbert Yamba Yamba : « Je dénonce l’injustice de la communauté internationale vis-à-vis de la RDC »

Le directeur de cabinet du vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, Norbert Yamba Yamba, a dénoncé, lundi 12 février, l’injustice de la communauté internationale vis-à-vis de la RDC. Il en prend pour preuve le soutien dont bénéficie l’Ukraine qui, comme la RDC, est victime d’une guerre d’agression.

Norbert Yamba Yamba a fait cette déclaration alors qu’il était invité à l’émission Dialogue entre Congolais de Radio Okapi consacrée aux manifestations de protestation organisées par la population pour dénoncer le silence et la complicité de la communauté internationale face à la guerre à l’Est.

Pendant l’émission, Norbert Yamba Yamba a fustigé le fait que le Congo connaisse une injustice, où l’on voit une convergence d’intérêts, qui pérennise une guerre pendant plusieurs années :

« C’est depuis le début des années 90, jusqu’à ce jour que, la guerre continue à l’Est. La tendance est que, lorsqu’on a des institutions internationales, les institutions des Nations unies, les puissances d’argent qui sont les grandes puissances au travers le monde, c’est de faire l’équité ».

Il constate non sans pincement au cœur, que la mobilisation de l’occident autour de la question de la guerre en Ukraine est très importante, contrairement à la crise sécuritaire qui a déjà fait des milliers de morts et des déplacés en RDC.

« Quand je vois tout cela, je me demande comment le droit international est soutenu. On compte aujourd’hui en Ukraine près de 500 mille morts, mais la RDC en compte plus de 10 millions », se souvient-il.

Le directeur de cabinet du vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur a aussi souligné que les manifestations de la population pour dénoncer le silence et la complicité de la communauté internationale face à la guerre à l’Est, est une expression d’un message qu’on voudrait adresser à qui de droit, tout en condamnant les débordements.

« Le message ici est que l’hypocrisie s’arrête. Il faudrait que l’on puisse traiter tout le monde comme des êtres humains », a martelé Norbert Yamba Yamba.