« Il y a des complices des agresseurs de notre pays parmi les candidats présidents » (Mukwege)

"Je dénonce la conspiration du silence qui, en fait, est un mot d'ordre donné à certains d'entre nous pour banaliser cette terrible guerre et en faire un fait divers de la campagne électorale. Comment ne pas croire qu'il y a des complices des agresseurs de notre pays parmi les candidats à l'élection présidentielle ? ", affirme, dans son message de ce lundi 18 décembre 2023, jour de clôture de la campagne électorale, diffusé en exclusivité sur TOP CONGO FM, Denis Mukwege, candidat président de la République.

C'est maintenant dans la course à la présidentielle, mettant ainsi fin à des rumeurs sur son désistement et ralliement en faveur d'un autre candidat président de la République, Denis Mukwege précise que "je suis candidat non pas pour débuter une carrière politique, mais pour convertir mon Prix de la paix en une paix réelle et totale, mettre fin à cette guerre qui a déjà fait plus de 10 millions de morts. Près de 7 millions de nos compatriotes vivent dans des camps de déplacés sans rien, dans des conditions de précarité et de misère sans nom".

Et de renchérir : "je suis candidat non pas pour les honneurs de la fonction présidentielle, mais pour mettre fin à ce qui fait la honte de ce grand Congo. Je suis candidat pour mettre fin à des anti-valeurs qui laissent la corruption s'institutionnaliser et se généraliser comme première activité de la vie politique nationale. La politique, ce noble métier, est devenue une activité en perte totale des valeurs où l'injure remplace les idées et où l'incompétence se moque de l'intelligence".

Le candidat président de la République numéro 15 déplore "le degré de pourrissement moral et d'effondrement intellectuel de la vie politique nationale. Sans la paix et sans un combat acharné contre la corruption et le détournement des deniers publics et contre l'impunité, tout discours sur la démocratie, le respect des droits de l'homme ou le développement ne restera que vain et ridicule bavardage".

Risque d'une fraude massive

"Nous voyons comment la plus grande escroquerie du siècle est en téléchargement à la CENI. Le 20 décembre, la RDC risque d'être une capitale mondiale de la fraude électorale. Cela n'indigne personne. Les églises, les mouvements citoyens, la Société civile, les candidats ont beau dénoncer les irrégularités notoires et intentionnelles, rien à faire ! La présidence de la CENI est en mission commando pour offrir, coûte que coûte, la victoire à celui qui l'a nommée à cette fonction".

Dénis Mukwege constate qu'il y a "le camp de ceux qui ont eu à nous diriger après une fraude électorale et qui veulent conserver le pouvoir par la fraude électorale avec comme risque de graves violences post électorales, le camp de ceux qui ont eu à nous diriger après la conquête du pouvoir par les armes et qui veulent rééditer ce processus vicieux avec comme risque de plonger le pays dans nouvelle guerre ainsi que le camp de ceux qui n'ont jamais dirigé et qui proposent un plan de paix pour garantir notre intégrité territoriale pour la paix et la sécurité des Congolais".

Appel à ses électeurs

Raison pour laquelle "le 20 décembre, en âme et conscience, chaque électeur doit voter pour refuser la guerre et refuser d'être complice de ce complot ourdi par les architectes du chaos au Congo. Le 20 décembre 2023, chaque Congolais doit refuser de participer au discrédit et à l'enterrement de la démocratie dont nous avons besoin pour reconstruire notre pays".

S'adressant à ses éventuels électeurs, le prix Nobel de la paix leur "demande d'utiliser votre droit de vote pour vous indigner et résister à ce qui s'apparente à un complot contre la République. Votez pour dire non à la descente incessante de notre pays aux enfers. Ne soyez pas complices de cette escroquerie démocratique qui risque de faire de notre pays la capitale mondiale de la fraude, votez pour le plan de paix et pour le numéro 15".

Il reste convaincu que "ma candidature est l'ultime opportunité de mettre fin à la guerre, fin à la faim et fin aux vices. Ma candidature est la semence de la révolution démocratique qui sauvera notre pays".