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Politique

Dossier Katumbi : La Cour constitutionnelle invitée à se placer au milieu du village

2023-10-26
26.10.2023
2023-10-26
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Tous les regards sont à présent tournés vers la Cour Constitutionnelle qui doit publier la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle du 20 décembre prochain.

A ce sujet, de plus en plus des voix s’élèvent pour inviter la Haute Cour à privilégier la paix sociale en cette période où nombre de forces centrifuges sont aux aguets. Les juges électoraux devraient éviter de suivre tous les boutefeux qui s’investissent dans la politique d’exclusion, car l’effet boomerang de cette politique identitaire risque de s’avérer néfaste pour le nécessaire vivre ensemble. Forum des As publie de larges extraits d’un article qui met justement en garde contre cette dérive identitaire dont le but est l’élimination de certains candidats.

Ce que la presse avait annoncé vient effectivement de se produire. Noël Tshiani, véritable candidat pour rire, vient de dévoiler la raison pour laquelle il avait postulé : déposer une requête en annulation de la candidature de Moïse Katumbi Chapwe, décidément bête noire du pouvoir actuel.

Le plus hilarant, c’est l’argument qui sous-tend sa démarche : un article publié sur le site de Jeune Afrique le 22 mars 2018, qui affirmait que l’ancien gouverneur du Katanga aurait eu la nationalité italienne entre 2000 et 2017 et aurait donc été inscrit au registre d’état-civil de San Vito dei Normannila, petite ville du sud de l’Italie. Ces affirmations du magazine panafricain avaient, pourtant, été démenties par le maire de la ville italienne en personne.

Répondant à un courrier de Me Éric Dupont-Moretti, avocat de Moïse Katumbi, et actuel ministre français de la Justice et Garde des Sceaux, Domenico Conte, maire de San Vito dei Normanni, avait écrit dans une lettre officielle :

« Nous ne pouvons fournir aucune information quant à la nationalité de M. Moïse Katumbi Chapwe, en ce que celui-ci n’est pas inscrit et ne l’a jamais été au registre de l’état-civil et/ou au registre de la population des citoyens italiens de la ville de San Vito dei Normanni ».

Et de poursuivre, dénonçant clairement Jeune Afrique :

« L’administration municipale n’a jamais mis à la disposition de tiers de documents concernant la nationalité desdites personnes [Moïse Katumbi Chapwe et/ou Moïse Katumbi D’Agnano], ni n’a jamais fourni d’informations ou de données officielles à leur égard ».

Avant de conclure :

« [Ces] informations diffusées par voie de presse à propos de M. Moïse Katumbi D’Agnano et de la ville [de San Vito dei Normanni] doivent donc être considérées comme fondées sur des reconstructions médiatiques, dénuées de tout caractère officiel, pour lesquelles la ville ne peut que prendre ses distances» .

La cristallisation identitaire du débat politique : un danger suprême pour des pays multiethniques

Ce démenti le plus officiel du monde avait clos définitivement ce débat. Sauf pour des fanatiques tribaux, pour qui la politique doit se faire en fonction des pulsions ethniques afin d’éliminer toute menace supposée contre le frère du village qui détient le pouvoir. La requête de Tshiani s’inscrit ainsi dans une suite logique d’un combat tribalo-ethnique susceptible de menacer non seulement la paix sociale, mais aussi l’unité nationale.


En effet, le danger suprême pour des pays multiethniques a toujours été la cristallisation identitaire du débat politique. De la Yougoslavie en Europe au Soudan en Afrique, en passant par la Tchécoslovaquie et l’Ethiopie pour ne citer que ceux-là, le cimetière des nations est rempli de pays qui ont disparu à cause de la rupture des liens du vivre-ensemble de leurs peuples respectifs.

Visionnaire, Patrice Lumumba ne s’y était pas trompé lorsque, dans son discours du jour de l’indépendance, il avait appelé les RD-Congolais à cesser « les querelles ethniques qui nous affaiblissent et risquent de nous faire discréditer à l’extérieur ».

Après avoir été porteur d’un grand espoir, le pouvoir en place est sur la pente d’une dangereuse dérive identitaire. Et c’est le vivre-ensemble, ce ferment du ciment qui soude les nations, qui s’en trouve menacé.

Tout au long du mandat du président de la République actuel, les forces centrifuges n’ont eu de cesse de tirer le pouvoir vers un enfermement identitaire. On se souvient de cette vidéo qui avait fait rage sur les réseaux sociaux, d’un certain Wakantsha, alors représentant de l’UDPS au Canada, présentant les Baluba, ethnie du chef de l’Etat, comme les seules personnes civilisées du Congo et disposant d’une belle prestance physique, et vociférant des injures crues contre les autres peuples du Congo, qualifiés de primitifs, chétifs et vilains. Ou encore de cette autre vidéo de Charly Luboya, bourgmestre de la commune de Kalamu à Kinshasa et cadre de l’UDPS qui, au cours d’une réunion du parti présidentiel, a déclaré : « les Baluba n’ont pas le pouvoir, les Baluba sont pouvoir. Qu’ils veulent ou non, nous allons les diriger par défi ».

Ou, enfin, les multiples vidéos du nommé « Dinosaure »,  qui se présente lui-même comme « conseiller privé du chef de l’Etat » installé aux Etats-Unis, qui appelle tous ceux qu’il estime ne pas se conformer à la vision de Félix Tshisekedi afin de les injurier en Tshiluba jusque dans l’intimité de leurs mères respectives.

Toutes ces images et ces actes ont toujours choqué l’opinion. Mais ils ont toujours laissé de marbre les tenants du pouvoir qui ne les condamnent jamais, ni ne dénoncent leurs auteurs, les assumant par leur silence.

Tout au long du mandat de Félix Tshisekedi, c’est encore un homme originaire du Kasaï, Noël Tshiani, qui a passé tout son temps à développer un discours identitaire sur la pureté raciale des potentiels candidats à la présidence de la République, avec sa proposition de loi dite « de père et de mère », une proposition contraire aux traditions congolaises et à l’histoire de la RDC depuis l’indépendance.

L’objectif, malgré les dénégations de ses auteurs, était d’éliminer Moïse Katumbi Chapwe, considéré comme l’adversaire le plus sérieux pour le chef de l’Etat. Suite aux pressions internes et externes, cette proposition, portée par le député Nsingi Pululu, n’a finalement jamais été alignée aux débats de l’Assemblée nationale.

Alors qu’approchent les élections de décembre, on relève le regain des boutiquages à l’allure ethno-tribale, dans le seul but d’éliminer le même Katumbi.

Déjà, la semaine dernière, des ressortissants du Kasaï installés au Katanga, inquiets de tensions qui montent dans la région, se sont rendus chez Moïse Katumbi afin de lui exprimer leur vœu de voir toutes les communautés installées dans cette partie du pays vivre dans la coexistence pacifique, sans se laisser entraîner dans une dérive politico-identitaire.

Le geste était à saluer, au regard du lourd héritage du passé : en 1960 et en 1993, les tiraillements politiques ont plongé les communautés kasaïenne immigrée et katangaise autochtone dans des conflits qui ont abouti à des sanglantes épurations ethniques, vidant l’ex-Katanga de la majeure partie de sa population venue du Kasaï.

Mais à peine les analystes n’avaient pas fini de saluer le geste, que l’on voit un groupe de ressortissants du Kasaï conduits notamment par Maweja Djunes, président de la Synergie des ressortissants du Kasaï au Katanga, et Enoch Mukenge, président de l’Association des maraichers originaires du Grand Kasaï vivant dans le Grand Katanga, se donner en spectacle devant le bâtiment du 30 juin de Lubumbashi, siège de l’Assemblée provinciale du Haut Katanga. Objectif : dénoncer la délégation des Kasaïens qui s’étaient rendus chez Moïse Katumbi, leur renier leurs origines kasaïennes, et appeler les esprits de leurs ancêtres à les maudire.

Et pour cause : aucun Kasaïen ne peut jamais s’entendre avec aucun autre candidat à la présidentielle, tous les Kasaïens doivent obligatoirement se ranger derrière Félix Tshisekedi. On se croirait dans un régime d’apartheid volontaire …

« Comment pouvons-nous cultiver le savoir-vivre en société et le vivre-ensemble avec de tels comportements ? Supposons qu’un tel spectacle avait lieu à Mbuji-Mayi, que les ressortissants du Katanga vivant au Kasaï oriental fassent ce genre de sortie politique, quelle serait la réaction de nos frères du Kasaï sur place ? », interroge un journaliste basé à Lubumbashi.

Avant de conclure : « gouverner ne veut pas dire former un bloc sur base ethnique pour écraser les autres. Cela ne permet pas de renforcer l’unité nationale. Bien au contraire : c’est une façon de mettre de l’huile sur le feu pour brûler le pays ».

Avant Tshiani, Tshivuadi Mansanga, un autre ressortissant du Kasaï, a lui aussi saisi la haute Cour contre le même Katumbi.

Il reste que ces deux requêtes demeurent un coup d’épée dans l’eau, voire des initiatives simplement risibles. Mais il reste à savoir comment la Cour constitutionnelle, va trancher ces stratagèmes politiciens mal ficelés. D’elle dépend la paix sociale à la veille des élections.

José Libya Nzalingo

Licencié en Droit public interne de l’Unikin


Alternance / MCP, via mediacongo.net
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PERICLES @FEEPEU4   Message  - Publié le 26.10.2023 à 20:44
Tshisekedi est venue diviser les congolais, aucun président n'a jamais eu cette idée seulement un muluba au pouvoir voilà la suite, il a placé ses frères baluba partout

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Krokodile @SPRCNFK   Message  - Publié le 29.10.2023 à 05:29
En 1960 on a chassé les Lubas du Kasai au Katanga et à Kananga. En 1992 les Lubas ont été chassés encore du Katanga. En 2019 il y a eu des attaques contre les Lubas dans le Bandundu après l'election de Tshisekedi. Les conflits sont dans la nature de l'homme. Les Israeliens et les Palestiniens se battent et se detruisent sans rire et pourtant ils ont un meme ancetre. Repentez vous Le salut est d'abord Individuel.

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PERICLES @FEEPEU4   Message  - Publié le 26.10.2023 à 20:42
Toujours des baluba, c'est terrible cet histoire des baluba, ils sont conscient que tshisekedi n'a aucune chance devant Moise KATUMBI, si la cour constitutionnelle veut la paix qui ne considère pas ces bêtises de ces 2 kasaiens . En tout cas nous attendons, ce que même udps ne va pas faire sa campagne au katanga

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PERICLES @FEEPEU4   Message  - Publié le 26.10.2023 à 20:35
Quand MOBITU disait un muluba au pouvoir c'est un danger pour le pays voilà, ce président de la cour constitutionnel étant muluba aussi qu'il fasse gaffe, même son travail va prendre fin, tshisekedi est venu seulement divisé ce pays, si KATUMBI est écarté, ce qu'il n'y aura pas des élections, peut-être sauf à Kinshasa et KASAÎ, là aucun muluba ne mettra se pied au katanga

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Krokodile @SPRCNFK   Message  - Publié le 29.10.2023 à 11:08
Qui est Mobutu? Un agent au service des interets americains et placé par les americains à la tete de la RDC? Cessez de faire le mal. Repentez vous.

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Anonyme @IPRHNVP   Message  - Publié le 26.10.2023 à 18:14
Je crains que si la COUR CONSTITUTIONNELLE venait à trait "partialement" le dossier de Félix avec cette affaire de faux diplôme ou d'un diplôme inexistant, mais aussi et surtout cette QUESTION DU NOM qui viole la CONSTITUTION DE LA RDC et que part la Suite la même CC s'acharne sur le dossier de Moïse Katumbi, MA CRAINTE EST QUE NOUS ARRIVIONS AU PIRE QUE NOUS CRAIGNIONS TOUS(avec Tshisekedi Fils )

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My account @JUSMYLK   Message  - Publié le 26.10.2023 à 14:37
Moise n'est pas obliger de devenir president dans ce pays, il peut faire autre chose mieux que ça.

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Krokodile @SPRCNFK   Message  - Publié le 29.10.2023 à 11:13
C'est un commerçant fils d'un commerçant italien juif grec et d'une femme noire de nationalité inconnue. Moise à la tete de la RDC, c'est la continuation de l'esclavage en RDC au profit de l'homme ou du moins des occidentaux.

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SHAKA @2ZKD172   Message  - Publié le 26.10.2023 à 14:01
comment peut on encore débattre de la nationalité de katumbi pour un homme qui a déjà été élu gouverneur ,puis député en RDC ? il chef d'un grand parti politique membre de la coalition au pouvoir union sucrée, il était opposant dans le G7 et lamuka avec Tshilombo et l'UDPS

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Anonyme @LHU88P9   Message  - Publié le 26.10.2023 à 13:55
La cour constitutionnelle ne se place pas au milieu du village, mais dit plutôt le droit.

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FRS @UOL3C5P   Message  - Publié le 26.10.2023 à 13:27
Depuis l’indépendance, tous les 30 ans il y a des répressions des Balubas par la communauté swahiliphone du grand Katanga. À la base, le comportement des balubas par un semblant de vivre-ensemble. Du sommet de la nation, jusqu’aux ouvriers dans les institutions publiques et privées, en passant par l’armée, la police, l’administration publique, nous voyons comment une seule communauté fait la loi. Mais quand le chef d’orchestre passe à la télé, il nous présente un semblant de condamnation du tribalisme Il n’y a jamais existé un niveau de haine tribal dans mon pays comme nous le vivons maintenant… Les autres communautés voient, et d’autres se préparent

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Krokodile @SPRCNFK   Message  - Publié le 29.10.2023 à 11:24
Les conflits sont dans la nature de l'homme. Laurent Kabila et Joseph Kabila et Tshisekedi sont tous des Balubas. Vous les avez accepté comme des Presidents de la RDC. Cessez de faire le mal.

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Gaudens @A58EU1Z   Message  - Publié le 26.10.2023 à 12:00
Cher José, toutes mes félicitations pour ton professionnalisme. Aveuglés dans le fanatisme à outrance de la part de tous ceux qui soutiennent ces dérives. Ce sujet est de moins importance aujourd'hui oubliant les conséquences facheuses avenir à travers le pays tout entier. Comme on aime pas les gens qui disent la vérité dans ce pays, dès lors tu ferais mieux de faire tout de même attention.

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Anonyme @KYBAYPN   Message  - Publié le 26.10.2023 à 11:39
C'est le peuple qui doit décider librement par qui II veut être dirigé. Ni la CENI ni la Cours constitutionnelle ne peuvent pas le faire.

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Citoyen Lambda @AA8HNHA   Message  - Publié le 26.10.2023 à 10:05
Je felicite ce journaliste José qui sait décortiquer un sujet avec tout le professionnalisme et syntaxe, il doit etre parmi les meilleurs du pays

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