Kamerhe-Bahati: Entre leaders tshisekedistes du Sud-Kivu, la guerre est totale !

L’acquittement judiciaire de Vital Kamerhe a été un coup de tonnere dans l’environnement politique du Sud-Kivu. Les murs ont des oreilles, dit-on. Kamerhe est réellement pressenti à un poste de souveraineté, mais lequel sème tant de vertiges jusqu’à pousser le très modeste Bahati à mouiller le maillot dans une mission de démonstration de force à Bukavu.

Les fils du Sud-Kivu s’empoignent très farouchement autour de Félix Tshisekedi. Bahati Lukwebo, président du Sénat sent la menace venir depuis l’acquittement judiciaire très médiatisé de Vital Kamerhe, ancien directeur de cabinet du président de la République. « Les bahatistes sont sur le qui-vive ne sachant pas exactement ce que va devenir le leader de l’Union pour la nation congolaise (UNC) », partenaire politique de premier plan de Félix Tshisekedi.

L’audience accordée à Vital Kamerhe par le chef de l’État le mardi 28 juin 2022 aura été le déclencheur du tsunami. Surtout, au vu des évènements qui ont suivi cette rencontre au sommet. Kamerhe a livré un message d’assurance. Assurance qu’il soutient toujours son partenaire Félix Tshisekedi, après tout ce temps passé dans les geôles de Makala. Assurance, qu’il est disposé à accompagner le mandat présidentiel de Tshisekedi et surtout, de jouer un rôle à la présidentielle de 2023.

Le parti de Kamerhe, l’UNC et le parti de Tshisekedi, l’UDPS, vont esquisser une approche électorale consensuelle pour affronter les très prochaines échéances électorales. « Assurance enfin, que le projet de 100 jours n’a pas été un fiasco comme le soutiennent certains observateurs. Kamerhe a démontré à son partenaire qu’il est capable de faire de 100 jours, un outil de campagne électorale en 2023 ». Et la suite est connue. Le conseiller stratégique de Fatshi, François Mwamba vient de tirer la même conclusion en estimant que le programme présidentiel a été satisfaisant à plus de 70%. Ce qui replace Kamerhe au centre de la stratégie politique de Félix Tshisekedi. Car, le président de la République est triplement préoccupé.

Avec qui Tshisekedi fera face à la guerre, au social et aux élections d’ici à 2023

Affecté par l’intensité de la guerre du M23 et ses implications régionales et internationales, Félix Tshisekedi veut s’entourer de meilleurs stratèges, surtout ceux qui ont une maîtrise indiscutable de la question de l’Est. Car, « il ne s’agira pas uniquement de stopper la guerre, pacifier et stabiliser la région, mais il va falloir également l’aider à rempiler électoralement en 2023 ». Convaincre les électeurs de Goma, Bukavu, Butembo, Beni, Bunia, Kisangani, Isiro et Buta qu’il constitue l’alternative souhaitée et qu’un second mandat pourrait effectivement mener le pays vers des meilleurs lendemains. « Dans cette équation électorale, Bahati Lukwebo s’est offert comme un grand meneur de campagne ». 

En appuyant Félix Tshisekedi dans la requalification de la majorité parlementaire pour décapiter le FCC (Front Commun pour le Congo) de Joseph Kabila, le speaker du Sénat a réussi à refaire toute sa santé politique. Désormais très confortable au Sénat, à l’Assemblée nationale et au gouvernement, Bahati a travaillé pour demeurer l’unique tête d’affiche du Sud-Kivu dans le régime, avec une bonne pénétration à l’UDPS, parti présidentiel. 

« Malheureusement, Bahati ne peut plus apporter plus à Félix Tshisekedi ». Ni pour la résolution de la crise sécuritaire, ni dans la mobilisation des masses dans les deux Kivu, moins encore dans la prochaine campagne électorale qui s’annonce comme un combat des gladiateurs. Sa descente à Goma et Bukavu le week-end, est une dernière preuve deVivre sa disqualification politique. Alors qu’il était attendu à Bukavu le samedi 16 juillet, grande a été sa surprise de constater que les temps ont vraiment changé et que Bukavu qui ne l’a jamais porté, l’a terriblement vomi. Bref, Bahati s’est créé plusieurs adversités politiques dans son terroir qu’il ne l’imaginait à tel point que, même l’ancien gouverneur Claude Nyamugabo, l’a démystifié en popularité.

Que dire de Vital Kamerhe. « Éloquent, leader incontestable, partenaire politique renouvelé de Félix Tshisekedi, il réunit d’indiscutables atouts ». Même s’il aura du mal à justifier son retour dans les bras de Tshisekedi que l’opinion kivutienne considère comme bad boy pour l’avoir laissé essuyer d’inacceptables humiliations avec un procès creux et bidon, le leader de l’UNC sait jongler. Autres questionnements, Kamerhe sera-t-il à la hauteur de la crise militaire de l’est qui mobilise tant de pays des grands lacs, se demandent d’autres analystes politiques indépendants. Une certaine opinion n’a pas apprécié la dernière communication justificative de Kamerhe autour du programme de 100 jours. « Il aurait dû se taire et laisser à d’autres acteurs gouvernementaux en parler ». Entre-temps, au niveau de l’UDPS, plusieurs cadres boudent le retour aux affaires de Vital Kamerhe demandent quelques observateurs politiques.