Lubumbashi : le quartier Kipanta manque d’écoles publiques

Dans son programme de la gratuité de l’enseignement sur toute l’étendue de la RDC, le gouvernement vise la scolarisation de tous les enfants en âge scolaire. Cela n’est pas le cas dans certains quartiers de la périphérie de Lubumbashi. Le quartier Kipanta loti en 2019 n’a pas d’écoles publiques. Ainsi, dans ce quartier de la commune annexe, les enfants en âge scolaire sont inscrits dans les écoles privées. Chose qui ne facilite pas la tâche aux parents quant au paiement des frais scolaires.

À quelques jours de la clôture de l’année scolaire 2021-2022 et en pleine période des examens, nous avons visité une école privée. Ici, Jules Tshenge, préfet des études, nous accueille. Lors de notre entretien, il parle des difficultés. Ces dernières sont surtout liées au non-paiement des frais scolaires. ”Beaucoup d’élèves ne sont pas en ordre avec les frais. Vu le milieu reculé dans lequel nous évoluons, les parents éprouvent des difficultés à payer”. Ce responsable d’école met en place les moyens pour permettre à tous ses élèves de présenter les examens, même les insolvables. ”Nous sensibilisons les parents à payer même par tranche”.

Ce préfet d’étude nous affirme que cela est dû au manque d’écoles publiques dans ce coin de Lubumbashi. Mais il reconnait tout de même les efforts de certains parents à vouloir scolariser leurs enfants, surtout les filles. ”Dans mon école, nous avons plus de filles que de garçons”, a-t-il dit. Soucieux de l’éducation des enfants en tant qu’éducateur, il plaide pour la construction des écoles publiques dans le quartier Kipanta.

Droit à l’éducation pas accessible à tous

C’est ainsi que la question liée à l’encadrement des jeunes préoccupe au plus haut point les parents. À l’instar de cette femme vendeuse de légumes au marché, elle regrette ne pas avoir les moyens de scolariser ses enfants. ”J’ai sept enfants, mon mari vend de la braise. Avec nos faibles revenus, nous ne parvenons même pas à payer le loyer et nourrir la famille. Comment alors payer les frais scolaires ?”, s’interroge-t-elle avant de souhaiter ”que nos autorités songent à construire même une école publique dans notre quartier. Nous entendons parler de la gratuité. Mais nous ne la vivons pas. Nos enfants chôment et ça nous fait très mal”.

Il est vrai que la gratuité de l’enseignement primaire est déjà effective en RDC. Cependant, il est dans le devoir de l’Etat congolais de rendre l’éducation accessible à tous les enfants. Malheureusement, cela ne touche pas encore tous les coins et recoins du pays.a