Politique
La résurgence du M23 au Nord-Kivu et ses actions hostiles contre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les Casques bleus de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en RDC (Monusco) aggrave une situation déjà grave, a prévenu aujourd’hui la Sous-Secrétaire générale aux affaires politiques et de consolidation de la paix.
Mme Martha Ama Akyaa Pobee a fait cette mise en garde devant les membres du Conseil de sécurité qui, compte tenu des accusations réciproques entre la RDC et le Rwanda, ont appelé les deux pays au dialogue et au rétablissement de la confiance. L’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs ayant lancé le même appel, le Ministre congolais des affaires Etrangères a répondu : « le dialogue c’est comme le tango, il ne se danse pas seul ».
Martha Ama Akyaa Pobee
Il est urgent, s’est alarmée la Sous-Secrétaire générale, de désamorcer la situation et d’abord d’obtenir du Conseil de sécurité qu’il pèse de tout son poids derrière les efforts régionaux en cours, dont le processus à deux volets, lancé lors du deuxième Conclave des chefs d’État à Nairobi, le 21 avril dernier, qui a donné un nouvel élan aux efforts du Gouvernement de la RDC pour amener les groupes armés congolais qui sévissent dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu dans le processus de désarmement, démobilisation, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRCS). Ce processus devant être pleinement mis en œuvre et bien financé, la France a appelé les partenaires internationaux, dont la Banque mondiale, à apporter tout leur appui dans les meilleurs délais.
Quant au M23, qui a repris ses attaques au moment même où commençait le Conclave de Nairobi, il faut se demander qui l’arme et qui mobilise ses hommes aguerris pour attaquer les troupes de l’ONU? a déclaré le Ministre congolais des affaires étrangères. M. Christophe Lutundula a poursuivi : qui soutient cette force négative au moment où le processus de Nairobi prend son envol ? Pourquoi, à chaque fois, le Rwanda apparait-il quand il est question du M23 ? Ce mouvement et ses parrains ne visent qu’à maintenir la RDC dans l’instabilité et à torpiller les efforts de paix de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), a tranché le Ministre.
Christophe Lutundula
Le Rwanda a catégoriquement rejeté ces allégations qui, selon lui, concernent des ressortissants congolais dont les doléances doivent être entendues en interne en RDC. Il a vu dans les accusations de soutien au M23 un prétexte utilisé par certains fauteurs de troubles congolais pour extérioriser le conflit et gagner des points politiques. Nous n’avons absolument aucun intérêt à déstabiliser la RDC, a-t-il affirmé, en dénonçant plutôt les tirs d’obus de la RDC et de ses alliés, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), la résurgence des discours de haine anti-rwandais et les appels au génocide, encouragés par certains fonctionnaires et politiciens en RDC. Le Conseil et la communauté, a-t-il prévenu, ne sauraient rester silencieux, compte tenu de ce qui s’est passé en 1994. L’Ouganda a demandé à la Conseillère spéciale pour la prévention du génocide de se pencher sur la question.
La RDC, son Président, son gouvernement et tous les Congolais, a promis le Ministre des affaires Etrangères, sont déterminés à défendre l’intégrité territoriale et la souveraineté de leur pays. Si l’on peut comprendre cette détermination par rapport au M23, il ne faut pas pour autant oublier que l’option militaire seule ne suffira pas, a prévenu l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour la région des Grands Lacs. M. Huang Xia a donc réitéré la pertinence de sa « stratégie d’engagement des groupes armés étrangers et des communautés locales » et a annoncé qu’il entamera, à partir de demain, une nouvelle tournée régionale avec un message triple et simple: la région n’a pas besoin d’une nouvelle crise, préservons les progrès acquis ces dernières années et maintenons les canaux de dialogue ouverts à tous les niveaux. « Le dialogue c’est comme le tango, il ne se danse pas seul », a répondu Christophe Lutundula, en espérant de la sincérité.
La coopération doit prévaloir, a déclaré la France, en particulier pour lutter contre le pillage des ressources naturelles de la RDC. Nous discutons depuis trop longtemps de ce pillage, s’est impatientée l’Inde, qui a dit attendre un plus grand engagement de la RDC et de la région pour garantir la protection des mines, le renforcement de la réglementation et celui des partenariats régionaux. Il est impératif de couper à la source le financement des groupes armés et à cet égard, la Conférence de Khartoum a fourni un cadre et une orientation utiles.
L’Inde a en profité pour souligner que la Monusco, dont le rôle a été chaleureusement salué par le Ministre congolais des affaires étrangères, n’a pas vocation à remplacer les Forces armées de la RDC. Les défis sécuritaires accrus, comme l’ont dit les États-Unis, ne sauraient être relevés par une « interprétation créative » du mandat de la Mission, a martelé l’Inde. Le Kenya a annoncé qu’avec le Gabon, le Ghana et la France, il présentera un projet de déclaration présidentielle sur la question.
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