Dossier
Au cours d’une conférence de presse, ce vendredi 26 janvier 2018 au Palais de la Nation, le président de la République Joseph Kabila a convié les media nationaux et internationaux en vue de s'exprimer sur les 17 ans de son accession au pouvoir.
Alors que certains, au vu de tous les remaniements et remue-ménage intervenus ces derniers jours au PPRD et du sillonage des partis de la MP par Aubin Minaku, s’attendaient à ce que le président clarifie son avenir politique en annoncant sans doute son envie de diriger, après les élections et passage de flambeau, un PPRD remanié; ouvrant ainsi publiquement sa succession à la presidentielle, cette sortie médiatique du chef de l’Etat avait plutôt comme objectif de « clarifier, informer, corriger et certainement rassurer notre Peuple. » Car d’après le président de la République, « Depuis des années, on vous dit tout. Tout… sauf la vérité ! »
De ces vérités, il ressortira un résumé retraçant le parcours de combattant du président Kabila depuis son accession au pouvoir il y a 17 ans se considérant d’une certaine manière comme étant comme le père de l’actuel Constitution et de l’Unité de la RDC. « J’étais le seul à avoir battu campagne pour l’adoption de la constitution. Les autres avaient carrément rejeté la constitution. […] Ils défendent la constitution aujourd’hui, une constitution qu’ils avaient rejetée… »
Par la suite, il donnera ses positions sur la situation actuels de la RDC en déclarant au sujet du processus électoral qu'il est « résolument engagé », et que cela devrait permettre, sous peu, la remise en place de la légalité des institutions et notamment à la tête de l’Etat. « Dès que les élections auront été organisées et que l’élu sera connu, il y aura passation. »
Parlant de la situation sécuritaire de la RDC, le chef de l’Etat considère que celle-ci s’est améliorée « à 85% la situation au Kasaï ». Et d’assurer que « les autres provinces sont dans la paix ».
Quant aux respects des libertés fondamentales, et notamment le droit de manifester, Le président Kabila se dit « contre les injures et les calomnies mais pour la libre expression ! Mes homologues des pays voisins s’en étonnent même auprès de moi. Ma réponse est que c’est ce qui fait de la RDC un grand pays…», explique-t-il.
Tout en critiquant la Communauté internationale ainsi que la Monusco, mais, et surtout, l'opposition ainsi que l'église catholique qu'il accuse, entre autres, « de s’opposer à l'avancée démocratique du pays.» Parlant de l’influence actuelle des catholiques, le président Kabila va déclarer que « Nulle part, dans la Bible, Jésus-Christ n'a jamais présidé une commission électorale. » Et se demander « Pourquoi chercher à faire dérailler le train menant aux élections ? »
Au final, les « Vérités de Joseph Kabila » révèlent, pour la première fois en 5 ans, directement et sans intermédiaires ou porte-parole, sa perception et vision actuelle de la réalité congolaise en vue de faire comprendre ses positions afin de calmer et apaiser une population congolaise en ébullition mais qui, d'après lui, serait en réalité en train de se faire manipuler.
Pourtant, c’est encore une intervention qui ressasse le passé tout en demeurant évasive sur les attentes réelles des Congolais et particulièrement, en ce moment, au sujet de ses intentions quant à l’avenir du pays et ce malgré ses 17 ans de gestion.
Articles liés à ce sujet
Ils nous font confiance
Text
Text