Politique
Au cours d'une conférence de presse, ce vendredi, Joseph Kabila a défendu le processus électoral en RDC. Ses adversaires politiques l'accusent de vouloir s’accrocher au pouvoir, au delà de son mandat actuel.
Après plusieurs années de silence face aux journalistes, Joseph Kabila a finalement pris la parole ce vendredi. Sans détour, il a fustigé la mauvaise foi de l’opposition, qu’il accuse de proposer un "saut dans l'inconnu" au lieu de défendre le processus électoral qui doit déboucher sur une présidentielle en décembre. "L'objectif in fine c'est l'organisation des élections. Mais comme en 2006 et en 2011, il y a une résistance farouche de la part d'une frange de l'opposition, d'une frange de ce qu'on appelle la société civile, de la part d'un homme de Dieu", s'est-il plaint.
Joseph Kabila, qui s’exprime donc très rarement à la presse, a tenu à faire une mise au point, à l'occasion du 17ème anniversaire de son arrivée au pouvoir, "Depuis plusieurs années, on vous a tout dit sauf la vérité ", a-t-il martelé.
"Réunification du pays"
Au micro, il s'est livré à une sorte de bilan de ses 17 ans passés à la tête du pays. Un bilan, à ses yeux, positif, car, a-t-il expliqué, à son arrivée en 2001 le pays était "ingouvernable", "infesté par plusieurs factions rebelles qui écumaient de pans entiers du territoire national". Le chef de l’Etat congolais considère ainsi comme sa plus grande réussite, la "réunification du pays".
Joseph Kabila est également revenu sur le processus électoral en cours. Une journaliste lui a demandé s’il allait briguer un troisième mandat ? "Quelqu’un a-t-il une copie de la Constitution ici ? Remettez ça à ma jeune sœur", a répondu le président congolais, sans plus de commentaires.
Répondant aux rumeurs qui lui prêtent l’intention d’organiser un référendum pour modifier la Constitution et pouvoir se représenter, Joseph Kabila a botté en touche : "La CENI a publié un calendrier. Je n’ai vu nulle part le référendum ".
"Un non-événement"
Plusieurs leaders de l’opposition, et ceux de la société civile, joints par la DW, estiment que la sortie de Joseph Kabila est un non-événement. "Ce que le peuple congolais veut, c’est une déclaration claire que lui, ne sera pas candidat. Parce qu’il y a aussi cette discussion là, dans sa famille politique pour forcer un changement de la constitution qui lui permettrait peut-être de rester au pouvoir d’une manière ou d’une autre", explique, déçu, le politologue Claude Kabemba.
Message à la Monusco
Au cours de sa conférence de presse, Joseph Kabila a aussi demandé de clarifier les relations de la Monusco, la Mission de l'ONU en République démocratique du Congo. "Après une vingtaine d'années, on a comme l'impression que c'est une mission qui a comme vocation de rester mais rester jusqu'à quand ?", a déploré le président congolais, pour qui il n'y a pas une "cogestion" de la RDC avec l'ONU.
Ces déclarations surviennent dans un contexte marqué par une poussée de fièvre entre Kinshasa et certains pays occidentaux, notamment la Belgique et l’Union européenne. Mercredi, la RDC a annoncé la fermeture de la Maison Schengen de Kinshasa, qui est une sorte de consulat européen géré par la Belgique. Elle a pour mission de recevoir les demandes de visas pour 17 pays de l'Union européenne et la Norvège. Les autorités congolaises ont également demandé le départ de son territoire de l'agence belge de coopération. Début janvier, Bruxelles a annoncé la fin de sa coopération bilatérale avec Kinshasa jusqu'à la tenue des "élections crédibles".
Rappelons que le deuxième et dernier mandat constitutionnel de Joseph Kabila a pris fin le 20 décembre 2016, conformément à l’actuelle constitution. Si celle-ci est respectée, il devra passer le témoin au nouveau président qui sera élu fin décembre 2018. Hypothèse à laquelle ne croit pas bon nombre d’observateurs, rejoints par les principaux leaders de l’opposition et ceux de la société civile congolaise.
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