Monde
Après la prise de Jalalabad par les Taliban, dimanche, la capitale Kaboul est la dernière grande ville afghane sous contrôle du gouvernement.
Une de plus. Les Taliban ont pris dimanche 15 août 2021 la ville de Jalalabad, dans l'est de l'Afghanistan, ce qui ne laisse plus que Kaboul, la capitale, comme grande ville encore contrôlée par le gouvernement.
"Nous nous sommes réveillés ce matin avec les drapeaux blancs des Taliban partout en ville. Ils sont dans la ville. Ils sont entrés sans combattre", a déclaré à l'AFP Ahmad Wali, un habitant de Jalalabad.
Les Taliban ont aussi revendiqué la prise de la ville. "Il y a quelques instants, les moujahidine sont entrés dans Jalalabad, la capitale de la province du Nangarhar. Toutes les zones sont maintenant sous leur contrôle", a déclaré Zabihullah Mujahid, l'un de leurs porte-parole.
"Il n'y a aucun affrontement en cours à Jalalabad, le gouvernement s'est rendu aux Taliban", a pour sa part déclaré un représentant afghan se trouvant dans la ville, selon Reuters. "Permettre l'entrée des Taliban était le seul moyen de préserver la vie des civils." Selon l'agence de presse, un représentant sécuritaire occidental a aussi confirmé la prise de la ville.
Dix jours d'avancée
Outre Kaboul, une poignée de villes mineures sont encore sous le contrôle du gouvernement. Mais elles sont dispersées et isolées de la capitale, et n'ont plus une grande valeur stratégique.
En à peine dix jours, les Taliban ont pris le contrôle de la très grande majeure du pays et sont arrivés aux portes de Kaboul qu'ils ont maintenant complètement encerclée.
Samedi soir, les Taliban avaient pris Mazar-i-Sharif, la quatrième plus grande ville afghane et le principal centre urbain du nord du pays.
Les Taliban ont lancé leur offensive en mai à la faveur du début du retrait final des troupes américaines et étrangères, qui doit être achevé d'ici le 31 août. Ils s'étaient d'abord emparés de vastes territoires ruraux sans rencontrer grande résistance. Puis leur avancée s'est accélérée de manière spectaculaire ces derniers jours, nombre de villes tombant entre leurs mains presque tout aussi facilement.
Samedi, le président américain Joe Biden a autorisé l'envoi de 5 000 soldats afin d'évacuer les ressortissants américains se trouvant en Afghanistan.
Alors que la capitale semble de plus en plus isolée en tant que dernier bastion du gouvernement, les Afghans affluent à Kaboul, fuyant les provinces du pays et craignant un retour à un régime islamiste pur et dur.
"La peur sur les visages"
Des centaines de personnes ont dormi entassées dans des tentes ou en plein air dans la ville, au bord des routes ou sur des parkings, a indiqué un résident. "On peut voir la peur sur leurs visages", a-t-il dit.
Les gouvernements occidentaux ont accéléré l'évacuation de leur personnel diplomatique, de leurs ressortissants et des Afghans ayant travaillé pour eux. Des troupes américaines sont arrivées à Kaboul pour protéger ces opérations et garder le contrôle de l'aéroport.
L'ambassadeur britannique quittera le pays d'ici dimanche soir, ont rapporté les médias britanniques.
Les demandes de visa dans les ambassades se comptent par dizaines de milliers, ont indiqué des responsables, et Washington a demandé à des pays tiers de loger temporairement les Afghans ayant travaillé pour le gouvernement américain.
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