Musique
La première star mondiale issue du tiers monde, mort le 11 mai 1981 d'un cancer, a contribué, comme aucun autre, à ouvrir la musique à de nouvelles influences.
Quarante ans après la mort de Bob Marley, à 36 ans seulement, l'héritage de la légende du reggae reste vivace: la première star mondiale issue du tiers monde a contribué, comme aucun autre, à ouvrir la musique à de nouvelles influences.
"Une lumière qui scintille deux fois plus fort dure deux fois moins longtemps", dit à l'AFP Judy Mowatt, l'une des trois membres fondatrices des I-Threes, le groupe des choristes du chanteur jamaïcain, qui comptait également Rita, son épouse. "Et par bien des aspects, Bob Marley était notre étoile la plus brillante. Il a fait beaucoup en peu de temps."
Celle qui a fait une carrière solo remarquée se souvient de cette journée de mai 1981. "Il était hospitalisé depuis quelques jours à Miami et j'ai reçu cet appel", lui annonçant le décès de Robert Nesta Marley, emporté par un cancer de la peau qui s'était généralisé.
"C'était la fin de toutes ces années à travailler ensemble", se souvient Judy Mowatt, qui avait rejoint les I-Threes en 1974, et vit aujourd'hui toujours en Jamaïque. "Ça m'a frappée d'un coup: Bob s'en était allé pour toujours." "L'argent ne peut pas acheter la vie", aurait dit le chanteur à son fils Ziggy avant de mourir.
"Sa plus grande déception"
Pour la première fois, une musique moderne qui ne venait pas d'Angleterre ou des Etats-Unis trouvait un écho dans le monde entier. Quarante ans après, la K-pop et le reggaeton, dont les chansons sont souvent dans une autre langue que l'anglais, ont conquis la planète, jusqu'au coeur de l'Amérique profonde.
"Je n'ai pas eu le privilège de le voir en chair et en os, mais son oeuvre n'en a pas moins influencé ma vie et ma vision des choses", explique le journaliste jamaïcain Karyl Walker. "Bob Marley est, sans aucun doute, le fils le plus célèbre de la Jamaïque."
Avant sa mort, Bob Marley cherchait à accroître encore son audience hors de Jamaïque, a rappelé au Jamaica Observer l'archiviste de référence du chanteur, l'Américain Roger Steffens, selon lequel il s'apprêtait à quitter le petit label Island Records pour une maison de disques majeure.
"La plus grande déception de sa vie aura été son impossibilité de séduire le public afro-américain", a affirmé Roger Steffens. Il y parviendra, mais après sa mort. Interrogé, il y a quelques jours, par le Sunday Times, le rappeur et producteur noir Jay-Z, a dit espérer, un jour, être associé aux géants de la musique: "Bob Marley et tous les grands".
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