Monde
Changement de climat radical à la Maison-Blanche. Après le vacarme et la dispersion de Donald Trump, le président démocrate Joe Biden affiche une sérénité et se focalise sur quelques priorités : Covid-19, emploi, justice sociale et environnement.
« L’Amérique va de nouveau de l’avant », a déclaré Joe Biden lors de sa première allocution devant le Congrès américain, mercredi 28 avril. « Il y a cent jours, la maison Amérique était en feu », mais elle « est prête à redécoller », a-t-il ajouté. Voici cinq changements majeurs depuis l’arrivée du Démocrate à la présidence des États-Unis, après l’ère Trump.
1. Fini le bruit et la fureur
Quel changement à Washington ! C’est le constat quasi unanime des observateurs de la vie politique, en particulier des médias, sans cesse attaqués par Donald Trump et sortis essorés – et les Américains avec eux de quatre années de bruit et de fureur, rythmées par 26 000 tweets (18 par jour), où le 45e président prenait à partie, invectivait, se vantait…
Joe Biden a réduit le débit présidentiel à 593 tweets (six quotidiens). Beaucoup de ces messages appellent les Américains à garder le masque et les distances, à se faire vacciner. Un ton bienveillant, voire paternaliste.
Les Américains semblent apprécier : 54,4 % l’approuvent, selon le site Fivethirtyeight.com. Moins bien qu’Obama au même stade (61 %), mais bien mieux que Trump (42 %).
Sur un front, l’échec est patent : Biden avait promis la réconciliation, or il semble avoir déjà renoncé à rechercher le consensus au Congrès. Il avance avec les seuls Démocrates, majoritaires d’un cheveu au Sénat.
2. À la pointe du combat contre le Covid-19
Après le déni et la désertion de Donald Trump face à l’hécatombe du Covid-19 (près de 574 000 morts), Biden a pris le taureau par les cornes et réorganisé la vaccination en suivant les prescriptions des scientifiques.
Résultat : il avait promis 100 millions d’injections en 100 jours, on en est à plus de 232 millions et près de 97 millions d’Américains totalement vaccinés, selon le Centre pour le contrôle des maladies.
Parallèlement, la Maison-Blanche a fait adopter en un temps record un plan de sauvetage massif (1 900 milliards de dollars), promulgué le 11 mars, pour atténuer les conséquences de la pandémie : 85 % des Américains ont reçu un chèque de 1 400 dollars, les chômeurs (dont le nombre a reflué de 1,2 million) ont vu leurs indemnités prorogées jusqu’à septembre et des allocations familiales ont été créées pour les familles modestes, jusqu’à 3 600 dollars par enfant.
3. Le retour en force du gouvernement fédéral
Les débuts du « centriste » Biden marquent un virage dont l’aile gauche des Démocrates n’osait rêver. Accablé de tous les maux depuis Ronald Reagan, le gouvernement fédéral intervient massivement.
Outre son plan anti-Covid, Joe Biden a dévoilé, fin mars, un « plan pour l’emploi américain », qui doit permettre de réparer les infrastructures déficientes (routes, ponts, ports…), convertir l’Amérique pétrolière aux énergies renouvelables et, sur le papier, faire émerger 19 millions de nouveaux emplois.
Il a présenté mercredi 28 avril, devant les deux chambres réunies du Congrès, un « plan pour les familles américaines », avec congé parental, accès universel aux crèches, gratuité des « community colleges », portes d’entrée dans l’enseignement supérieur.
Avec ces trois plans, ce sont près de 6 000 milliards de dollars sur huit ans que les démocrates veulent consacrer à la transformation la plus ambitieuse depuis Franklin Delano Roosevelt, dans les années 1930, et Lyndon Johnson, dans les années 1960.
Pour cela, Biden va bien plus loin que Barack Obama, dont il fut le vice-Président, en piétinant deux tabous. Il va délibérément creuser la dette et augmenter les impôts, en révoquant les ristournes massives de Trump, en augmentant de 7 points l’impôt des sociétés, en taxant à plus de 43 % les plus values boursières et en doublant l’impôt sur le revenu des millionnaires.
4. Avec le monde, la parenthèse Trump est refermée
Joe Biden a déjà refermé la parenthèse Trump sur la scène internationale. En signant, le premier jour de son mandat, le retour des États-Unis dans l’Accord de Paris sur le climat, puis en organisant un Sommet les 22 et 23 avril. De même, Washington semble disposé à réintégrer l’accord multilatéral sur le nucléaire iranien.
Le président américain revient aussi aux fondamentaux. S’il n’a encore effectué aucun voyage, il a dépêché ses émissaires Anthony Blinken (Affaires étrangères) et Lloyd Austin (Défense) pour rassurer les alliés des États-Unis, en Europe et en Asie. Il renoue avec la fermeté face à l’expansionnisme de Vladimir Poutine, à l’égard duquel Trump faisait preuve d’une troublante complaisance.
Pour autant, ce n’est pas un retour au statu quo ante. Biden va mener à bien le retrait d’Afghanistan entrepris par son prédécesseur et, comme Trump, il paraît déterminé à contrer les ambitions de la Chine.
Une femme et ses deux enfants tentent de franchir le Rio Grande, entre le Mexique et le Texas, le 30 mars. | HERIKA MARTINEZ/AFP
5. Des débuts laborieux sur l’immigration
Cela ressemble au talon d’Achille de Joe Biden, sur un front où l’opposition républicaine espère se refaire une santé, avant les élections de mi-mandat (2022) toujours périlleuses pour l’exécutif.
L’actuel président a coupé le financement du mur que Donald Trump prétendait ériger à la frontière du Mexique et a rétabli la politique d’Obama, qui permettait la naturalisation de migrants arrivés enfants. Des dizaines de milliers de personnes, notamment des mineurs isolés en provenance d’Amérique centrale, tentent de nouveau de pénétrer clandestinement aux États-Unis.
Conséquence : Biden est attaqué par la droite, qui fustige son laxisme, et par la gauche, qui dénonce des conditions d’accueil déplorables. Il a délégué le dossier à la vice-Présidente, Kamala Harris, chargée de travailler avec les pays d’origine. Son héritière putative y joue peut-être sa carrière.
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