Politique
Dans un entretien accordé à RFI, le patron d’Ensemble pour la République a réaffirmé son adhésion à l’« Union sacrée » lancée par le président Tshisekedi tout en restant dans l’opposition au sein de Lamuka.
La ligne de crête est étroite pour Moïse Katumbi. Depuis le lancement de l’« Union sacrée » par le Félix Tshisekedi et le renversement de la présidente pro-Kabila de l’Assemblée nationale, Jeannine Mabunda, l’espace politique s’est réduit pour les forces d’opposition. Dans une interview accordée à Alain Foka sur RFI, Moïse Katumbi a tenté de définir son positionnement dans cette nouvelle donne politique.
Katumbi cherche sa place
L’ancien gouverneur du Katanga, fidèle à son credo d’opposant « républicain » et constructif, a été clair sur son soutien aux consultations nationales convoquées par le président Tshisekedi afin de trouver un nouveau rapport de force plus favorable avec le FCC de Joseph Kabila. Les députés d’Ensemble ont d’ailleurs participé activement au vote en faveur de la destitution de la présidente de l’Assemblée nationale. Clair également, Moïse Katumbi l’a été contre « le régime de prédation » de Joseph Kabila et de ses députés affidés. Et de constater que ce sont les hommes politiques qui s’enrichissent, et non les Congolais.
Au-delà du soutien à Félix Tshisekedi qui tente de s’affranchir de Joseph Kabila, Moïse Katumbi a également cherché à faire entendre sa petite musique et à se démarquer du chef de l’Etat qui se défait petit à petit des chaînes du FCC. Désormais, la voie est étriquée entre Félix Tshisekedi, le FCC, Martin Fayulu et Jean-Pierre Bemba. D’autant que maintenant, Félix Tshisekedi a réussi à prouver à l’Assemblée nationale qu’il pouvait renverser le rapport de force avec son « partenaire » du FCC, une alliance contre-nature jamais acceptée dans son propre camp.
« En même temps »
Face à un Félix Tshisekedi qui devient maintenant un adversaire du FCC, Moïse Katumbi doit se faire une place entre le chef de l’Etat et Martin Fayulu, opposant plus radical et vrai vainqueur de l’élection de 2018. Dans son entretien à RFI, le président d’Ensemble a, dans un « en même temps » très macronien, affiché son soutien aux réformes et à la dékabilisation des institutions portés par Félix Tshisekedi, tout en prenant ses distances et en se montrant prudent sur la nouvelle majorité : « Il n’y a pas de majorité présidentielle jusque-là. Je suis toujours de l’opposition, de Lamuka. Je reste constant dans ce que je suis en train de faire. »
Si l’ancien gouverneur a caressé Félix Tshisekedi dans le sens du poil, notamment à propos de son revirement de Genève, affirmant qu’« il n’y avait pas eu trahison », Moïse Katumbi s’est démarqué concernant la lutte contre l’impunité : « Quand le Président de la République dit qu’il ne va pas fouiner dans le passé, c’est là où je ne suis pas d’accord avec lui parce que moi, je suis dans une opposition républicaine et responsable. Je dois applaudir là où il faut applaudir et je dois condamner là où il faut condamner. »
Préparer 2023
En fait, ce qu’espère Moïse Katumbi, c’est que le président Tshisekedi accélère dans ses réformes, notamment concernant la Commission électorale (CENO) et la Cour constitutionnelle. Le président d’Ensemble compte bien être candidat en 2023 et espère ainsi pouvoir concourir dans des élections transparentes et crédibles, contrairement au scrutin chaotique de 2018. Des réformes toujours au point mort, ce qui fait redouter à Moïse Katumbi des élections anticipées en cas de dissolution de l’Assemblée nationale : « Des élections anticipées, je ne suis pas d’accord car les caisses de l’Etat sont vides, la CENI n’est pas encore réformée ainsi que la Cour constitutionnelle. Il nous reste deux ans pour bien préparer les élections ».
Concernant les rumeurs de sa nomination comme « informateur » pour identifier la nouvelle majorité à l’Assemblée nationale, ou comme futur Premier ministre, le président du TP Mazembe a botté en touche. Moïse Katumbi s’est dit flatté que son nom circule, mais estime qu’il n’est pas le seul Congolais compétent pour assumer ces fonctions. Une manière de dire poliment qu’il attendra 2023 sans collaborer avec Félix Tshisekedi, qui reste, il ne faut pas l’oublier, son principal adversaire pour la prochaine présidentielle.
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