Musique
Attendu à la commission de censure des chansons et spectacles de la République Démocratique du Congo le vendredi 25 septembre 2020, le Karmapa ne s’y est pas rendu, apprend-t-on des sources proches du dossier.
Toutefois, par l’entremise de l’un de ses avocats, il a sollicité la levée de la mesure d’interdiction de diffusion dans les médias et tous lieux publics en RDC de sa nouvelle chanson “Mama Yemo“.
Promise depuis de longs mois, cette chanson venait d’être mise en ligne, en version clip sur Youtube, le 23 septembre 2020.
En effet, d’après le chanteur, cette composition musicale est destinée à faire le plaidoyer pour que les autorités soient interpellées sur les conditions des soins peu recommandables à l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa (ex Hôpital Mama Yemo). L’artiste alerte pour que le vieil hôpital public soit réhabilité et mis aux normes standards de prise en charge des malades.
La sanction contre l’artiste Karmapa réveille le débat sur les contours du travail de cette commission de censure. Devrait-elle étouffer la liberté d’expression d’un artiste en pareille situation de dénonciation de la mauvaise gestion d’un hôpital public? Que non, selon l’artiste qui pense être incompris par les gestionnaires de l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa (ex Mama Yemo). Ceux-ci se plaignent du fait que cette chanson provoque à grande échelle un dénigrement pur et simple de cette grande formation hospitalière. Le Médecin Directeur de cette formation hospitalière publique a reconnu, sur les ondes de Top Congo FM, que cette démarche de l’artiste pouvait bien s’inscrire dans le sens d’un plaidoyer pour l’amélioration de la prise en charge des malades car à ce jour, ce sont les frais payés par les patients qui font fonctionner l’hôpital. D’après lui, l’artiste a, au contraire, versé dans les insultes, ce que le personnel médical désapprouve.
Dès la diffusion du teaser de la chanson le 7 avril dernier, représentant un extrait de deux minutes, le Médecin Directeur de l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa avait déjà alerté l’opinion sur des éventuelles poursuites contre le Karmapa.
L’arrêté ministériel n°225 du 23 août 1967 portant création de la commission de censure de musique, devenue bien après, Commission Nationale de Censure des Chansons et Spectacles, a conféré à ce service public de l’État les prérogatives de se prononcer sur la conformité aux bonnes mœurs et à l’ordre public des chansons diffusées soit directement par des orchestres, soit par reproduction phonographique ou sur bande electromagnetique dans tous les lieux ouverts au public.
Elle doit vérifier si ces chansons sont de nature ou non à provoquer la haine raciale ou tribale, ou si elles comportent des injures, imputations calomnieuses ou dommageables.
L’article 8 de cet arrêté prévoit qu’: ”aucune chanson ne peut être diffusée dans les lieux ouverts au public si elle n’a pas été préalablement soumise à la censure de la commission dont le siège est à Kinshasa“.
C’est à ce titre que la commission a, premièrement interdit la diffusion de cette chanson car elle n’a pas été présentée au préalable à la commission, comme le recommande le texte et en deuxième lieu car la chanson ternit l’image de cet hôpital public.
Soumettre une chanson à la censure vaut entre 20 et 30 dollars américains. Pour une chanson qui tombe dans la disgrâce de la commission, l’auteur est tenu de payer une amende variant entre 600 et 2.000 dollars américains.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Les plus commentés
Politique Ralliement d’un fils de feu le président Mobutu à l’AFC/M23 : Nzanga Mobutu dénonce une usurpation d’identité
05.04.2025, 11 commentairesPolitique « Front intellectuel » : le sénateur Adolphe Lumanu renonce à son mandat parlementaire
06.04.2025, 7 commentairesPolitique Inondations à Kinshasa : « la population est victime de la négligence coupable des politiques inconséquents » (Delly Sessanga)
07.04.2025, 7 commentairesPolitique Après le drame causé par la pluie : Martin Fayulu pointe du doigt le “laxisme criminel” des autorités étatiques
07.04.2025, 6 commentairesOnt commenté cet article
Ils nous font confiance
Karmapa