Recherche
  Home Actualités Petites annonces Offres d’emploi Appels d’offres Publireportages C'est vous qui le dites Medias & tendances Immobilier Recherche Contact



Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 01 juillet
mediacongo
Retour

Politique

Felix Tshisekedi: entre la volonté de l'opposant et le réalisme du pouvoir (Analyse)

2020-05-13
13.05.2020
2020-05-13
Ajouter aux favoris
http://www.mediacongo.net/dpics/filesmanager/actualite/2020_actu/05-mai/11-17/felix-tshisekedi-en-reflexion.jpg -

Le dogme le plus communément partagé au sein des oppositions africaines consiste en la stigmatisation des dirigeants en exercice perçus comme des personnages sadiques opposés à la félicité de leurs peuples. En d’autres termes, à en croire la catéchèse de la plupart des partis d’opposition, il suffirait de changer les détenteurs de l’Imperium pour que tout aille pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Si le raccordement en eau et en électricité n’est pas effectif pour tous; si l’éducation n’est pas à la portée des enfants les plus pauvres ; si tout le monde ne mange pas à sa faim ; si les soins de santé ne sont pas gratuits ; si l’on continue à compter des chômeurs dans la population active ; etc... Bref, si la pauvreté persiste, ce serait d’abord non pas parce que les gouvernants ne peuvent pas la juguler, mais parce qu’ils ne veulent tout simplement pas le faire.

Quant aux moyens et stratégies à mettre en œuvre pour enrayer effectivement la pauvreté, les oppositions africaines tardent à les suggérer à travers des réformes ou des politiques publiques concrètes. Souvent, les projets de société des opposants se limitent à une caricature des maux qui rongent leurs nations (imputés pêle-mêle aux gouvernants) et à la promesse que toutes ces tares disparaitraient d’elles-mêmes dès leur accession au pouvoir.

Le messianisme des opposants qui remportent les élections se transforme souvent en désillusion

Grâce à l’avènement de la démocratie, le messianisme des opposants qui remportent les élections se transforme souvent en désillusion au point de faire des anciens adeptes des nostalgiques du bon vieux temps.

Cette expérience amère vécue par plusieurs pays africains semble s’inviter en RDC depuis que, pour la première fois, le plus vieux et le plus radical des partis d’opposition a remporté l’élection présidentielle. « 18 mois plus tard, ce n’est pas comme si le paradis tant vanté avait déjà commencé à poindre à l’horizon », ricanait un diplomate européen en poste à Kinshasa.

À ce manque de lisibilité téléologique s’ajoute un déficit patent de ressources humaines, une carence d’expertise visible à l’œil nu, un manque de pro-activité(laxisme), un attentisme béat de l’aide de la communauté internationale, un effritement de la cohésion nationale, une exacerbation des atavismes identitaires. Le bouleversement de l’environnement planétaire par la pandémie du Covid-19 est venu aggraver cette situation.

Face à ce tableau peu reluisant, faudrait-il laisser le pays partir en vrille ou agir dans le sens d’une union sacrée pour maintenir la patrie à flot ? La citoyenneté responsable consisterait à œuvrer en faveur d’une intelligence collective au sommet, au-delà des clivages conjoncturels, afin de maintenir l’élan vers le progrès et l’émergence. Il serait moralement indécent de se délecter du manque de repères dans la gouvernance au motif que le président de la République ne serait pas à son goût.

L’UDPS et les 36 ans d’opposition

Le développement étant un processus cumulatif, le Congo de nos rêves ne peut résulter que de la conjugaison des prouesses du passé et du futur immédiat. Pendant que des esprits chagrins attendent la forclusion d’un mandat présidentiel pour mettre leurs mains à la pâte, des Congolais continuerons à venir au monde, à exiger l’éducation, des soins de santé, des logements décents, des infrastructures modernes, etc. Il n’y a pas de temps mort dans la trajectoire d’une nation sur l’océan des âges.

L’histoire de l’actuel parti présidentiel est celle de 13 parlementaires élus sur les listes du parti-État MPR qui, après avoir subodoré la banqueroute du totalitarisme, ont décidé de placer le Zaïre de l’époque sur la voie du pluralisme démocratique. Cependant tout au long de la longue traversée du désert pendant les 36 ans d’opposition, douze des treize fondateurs ont quitté la barque de diverses manières avant que la mort n’ait finalement raison de la résilience du lider maximo Étienne Tshisekedi. C’est dire à quel point ce parti a été dépouillé de ses meilleurs éléments, avant d’accéder au pouvoir, au moment où l’on s’y attendait le moins.

Surpris par l’accession à la magistrature suprême, le parti présidentiel s’est arrangé vaille que vaille pour occuper des postes stratégiques. L’UNC, son allié de circonstance au sein de la coalition présidentielle ayant été rattrapé par ses propres turpitudes, le temps semble enfin venu de prendre la juste mesure des défis à relever, étant donné qu’un tâtonnement de plus serait suicidaire.

Des impairs dûs à des collaborateurs trop zélés mais peu au fait des normes juridiques

Pour repartir du bon pied, il est toujours recommandé d’évaluer les faux pas qui émaillent un parcours à problème afin de mettre le grappin sur les leviers qui ont jusqu’ici empêché l’ascension optimale de la navette.

Ils sont nombreux à s’être montrés sceptiques sur le choix du plus proche collaborateur du nouveau chef de l’État (dircab) qui se comportait plus en co-président de la République. La confusion entre la vitesse et la précipitation s’est poursuivie avec les travaux dits de 100 jours annoncés comme une panacée pour transfigurer miraculeusement le pays.
Un programme aussi ambitieux qui n’avait du reste pas fait l’objet d’un collectif budgétaire ne pouvait que ralentir le décollage du nouveau mandat présidentiel même si le très ambitieux dircab-co-président y trouvait personnellement son compte. On traita ceux qui critiquaient ce dernier de haineux jaloux de son génie avant que la réalité ne finisse par reprendre ses droits.

Le caractère éléphantesque du cabinet présidentiel semble avoir été conçu comme un gouvernement parallèle à celui dominé par la majorité parlementaire sans tenir compte de la prépotence du chef de l’Etat sur l’exécutif dans tous les cas de figure. On a placé dans ce gouvernement parallèle des proches du parti allié et de la diaspora ainsi que des « experts » autoproclamés dont le pédantisme a souvent tourné court.

A titre d’illustration, lors de la publication de l’ordonnance présidentielle portant nomination des mandataires de la Gécamines et SNCC, le porte-parole du chef de l’État, présenté comme un as de la com, Tharcisse Kasongo Mwema Yamba Yamba, a cru bien faire en dérogeant à la liturgie routinière comme pour « imprimer sa marque » en annonçant que ces ordonnances avaient été « contresignées » par le directeur du cabinet présidentiel. Une hérésie qui provoqua un tollé dont a souffert l’exécution desdits textes dès lors qu’il était apparu qu’ils n’avaient pas été soumis à une quelconque délibération en conseil des ministres.

Plus récemment, le même porte-parole a failli provoquer un conflit inutile entre l’institution président de la République et le Parlement en déclarant que ce dernier ne se réunirait que « uniquement » pour adopter la loi de prorogation de l’état d’urgence donnant ainsi l’impression que le président violait le principe de la séparation des pouvoirs. Ou encore la dernière ordonnance présidentielle portant nomination, sur une base confessionnelle (dans un Etat constitutionnellement laïc !), des gestionnaires d’un Fond National de Solidarité contre le Covid-19 qui a dû être rapportée quelques jours plus tard. 

On a l’impression qu’en chacune de ces circonstances, le président de la République a été mené en bateau par des collaborateurs trop zélés et peu au fait des normes juridiques en vigueur dans le pays.

Il n’y a qu’à espérer que le nouveau départ de la gouvernance Fatshi que les Congolais appellent de tous leurs vœux se base sur des critères plus objectifs afin que le Congo et son président en sortent ragaillardis.

JBD
Le Maximum / MCP, via mediacongo.net
C’est vous qui le dites : 13 commentaires
8794 suivent la conversation

Faites connaissance avec votre « Code MediaCongo »

Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.

Poster un commentaire, réagir ?

Les commentaires et réactions sont postés librement, tout en respectant les conditions d’utilisation de la plateforme mediacongo.net. Vous pouvez cliquer sur 2 émojis au maximum.

Merci et excellente expérience sur mediacongo.net, première plateforme congolaise

MediaCongo – Support Utilisateurs


IMBONGA @263ENWS   Message  - Publié le 14.05.2020 à 07:58
Cette présidence est un profond sommeil, avec un rêve, qui, j'ose espérer, ne durera pas au-delà de cinq ans Les Présidents qui arrivent au pouvoir, semblent tjrs plus incompétents que ceux qui les ont précédés, et, à chaque fois, à chaque changement au sommet de l'Etat, le pays régresse Voyez par vous-mêmes la dégringolade du pays dans tous les domaines et dans tous les classements mondiaux entre son accession à son indépendance à ce jour

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
microKa @6UEOR41   Message  - Publié le 13.05.2020 à 18:50
Le chemin est encore très long.

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
Le peuple gagne touj @NAHAA1I   Message  - Publié le 13.05.2020 à 17:51
Après toutes ces années Mobutu/kabila, espérer un échec de Felix pour un congolais ce n'est pas aimer le Congo. Chacun devrait faire quelque chose petite soit-elle pour participer à cet effort de relance du pays. Nous le devons aux generations futures puisque pour nous plus grand chose à espérer. J'espère toutefois un miracle!!

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
Le peuple gagne touj @NAHAA1I   Message  - Publié le 13.05.2020 à 17:47
L'Afrique et le Congo devraient croiser les doigts et espérer plusieurs "passatiopns" de pouvoir avant de commencer veritablement à espéreer de jours meilleurs. Tout ce qu'on peut souhaiter à Felix est de faire de son mieux en s'écartant petit à petit d'un système de gouvernance predatrice et criminelle. Mais le miracle n'est pas pour bientôt.

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
Le peuple gagne touj @NAHAA1I   Message  - Publié le 13.05.2020 à 17:46
Bonne analyse. Il faudrait aussi ne pas oublier le fait que le manque d'expérience des nouveaux dirigeants venus de l'opposition en Afrique est aussi un héritage de précedents pouvoirs qui leur ont vidé de leur substance en les affaiblissant de plus d'une manière. Le langage d'un opposant ne peut être que messianique puisqu'il veut d'abord devenir vizir à la place du vizir. ce n'est qu'après qu'il est rattrapé par cette réalité créée il faut aussi le dire par le "sortant" qui comme dans notre cas ne sort pas complètement. Comment voulez-vous resorber une crise à tous les échelons de près de 5 décenies durant une mandature ou m^me 2???? L'Afrique et le Congo devraient croiser les doigts et espérer plusieurs "passatiopns" de pouvoir avant de commencer veritablement à espéreer de jours meilleurs. Tout ce qu'on peut souhaiter à Felix est de faire de son mieux en s'écartant petit à petit d'un système de gouvernance predatrice et criminelle. Mais le miracle n'est pas pour bientôt.

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
JEAN @OTRC5M2   Message  - Publié le 13.05.2020 à 17:40
l'approche de travail ou l'angle entrepris pour impulser lui coutera l'échec en cas des élections 2023. Les autres communautés sont déjà en position électorale semble t il la fissure est installée.

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
OPINION LIBRE @6MS7AT2   Message  - Publié le 13.05.2020 à 17:16
Bonne analyse. Moi personnellement j avais concédé à Fatshi un an de tâtonnement avec ses innombrables compagnons de la diaspora qui ont étalé leur incompétence. En un an ils ont bouffé et assez joui de plusieurs façons. Maintenant devra recourir à la grande réserve d expertise au pays . Tous ne sont pas activistes politiques mais ils sont congolais et prêts pour servir le pays

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
Le Patriote Congolai @GBBRJT2   Message  - Publié le 13.05.2020 à 16:59
Cher analyste, votre analyse a l'aire d’être bonne mais, un petit conseil, veuillez utiliser des termes simples et compréhensibles, la langue française est riche en mots/concepts. De toutes les façons, malgré que le pouvoir de Félix TSHISEKEDI est issu d'un deal, le peuple a besoin présentement que les choses marchent bien, c'est - à - dire qu'il y ait des routes, emplois, etc. et ceux qui détournent l'argent de l'Etat soient arrêtés sans distinction de partis politiques.

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
Raphaël Mbate @NOMWGVI   Message  - Publié le 13.05.2020 à 16:55
A force de mentir et de diaboliser les autres ça finit par vous rattraper, à quoi avaient servi les journées villes mortes de triste mémoire ?la démonetisation des billets de banque,des marches inutiles qui avaient occasionné la perte des vies humaines des nos frères ?il semble qu'on a tous ignorés tout cela, combien des familles qui ont perdu les leurs ont étées invitées pour être associées au partage du gâteau n'est fus que même pour un poste de huissier à un ministère ?Travaillez maintenant pour le peuple au lieu de chercher des boucs émissaires

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
Mampuya @T6L7OKA   Message  - Publié le 13.05.2020 à 16:32
Bonne analyse. Mais les Talibans vont comprendre cela ?Non,l'option culturelle n'est pas leur affaire.

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
BOZINDOK @TBQO4PQ   Message  - Publié le 13.05.2020 à 16:29
Udps= un voleur volé.

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
Mampuya @T6L7OKA   Message  - Publié le 13.05.2020 à 16:28
Bonne analyse. Mais les Talibans vont ils comprendre cela ? L'opinion culturelle n'est pas leur affaire.

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
jal @BG3B9XM   Message  - Publié le 13.05.2020 à 15:46
Dans le sens proprement dit, cette opposition bien ke 37 de lutte n'a pas réussi aux élections de 2018 par coop k'ils se sont succedés au pouvoir ou soit par des accords k'ils sont là; les peuples ne les a pas votés, comment ils doivent faire la volonté des peuples

Réagir

Répondre
@
Insérez un émoji
right
Article suivant A. Rajoelina sur France 24 : "Le problème du remède Covid-Organic, c’est qu’il vient d’Afrique"
left
Article précédent Procès de Kamerhe : la RDC sollicite des dommages-intérêts à titre de réparation du préjudice

Les plus commentés

Société Justice : Constant Mutamba annonce l'ouverture, ce mercredi, d'un procès public contre Corneille Nangaa et ses complices

23.07.2024, 12 commentaires

Société Judith Suminwa aux membres du gouvernement : « Nous devons bannir l’exposition d’une vie ostentatoire, d’un luxe isolent »

22.07.2024, 10 commentaires

Religion « Désormais aucune association confessionnelle ne peut s’installer dans un rayon de 500 mètres par rapport à une autre », ( Constant Mutamba)

21.07.2024, 7 commentaires

Politique "L'image du chef de l'État est ternie par les détournements à répétition" (Steve Mbikayi)

23.07.2024, 6 commentaires

Ont commenté cet article



Ils nous font confiance