Femme
Les femmes du Bas-Congo, coachées par les associations féminines, ne reculent plus quand il s’agit de défendre leurs droits. Les plus courageuses portent désormais devant les cours et tribunaux les cas de violences dont elles sont victimes de la part de leurs maris. "Elles se rendent compte que se taire c’est accepter de continuer à souffrir", confie Me Bibianne Bakento, vice-présidente de l’Association des femmes juristes du Bas-Congo (AFEJUCO).
"L’année passée une femme s’est présentée à nos bureaux. Son mari non seulement la battait mais aussi ne prenait pas soin d’elle ni de ses enfants. Nous avons saisi la justice. Cette femme a gagné le procès et bénéficie aujourd’hui de 70 % du salaire de son mari…. ". "Cela était inimaginable il y a cinq ans", confie la vice-présidente de l’AFEJUCO. Me Bibianne estime que près d’un tiers des femmes qui subissent des violences conjugales prennent désormais leur courage à deux mains pour les dénoncer. En 2010, ce chiffre était moins d’un pour cent, d’après une étude menée dans les différents tribunaux de paix de la province du Bas-Congo.
Prendre conscience de ses droits
Selon Me Blaise Lelo, "la pauvreté, les mentalités rétrogrades, les croyances religieuses et même le Code de la famille sont un frein à l’épanouissement de la gente féminine". L’avocat explique qu’à Kinzau-Mvuete, (60 km de Matadi), une dame, mère de 4 enfants, qui s’était présentée aux cours et tribunaux après avoir longtemps subi de mauvais traitements de la part de son mari a été rejetée par toute sa famille. "J’étais seul à la soutenir dans son dur combat", rapporte Me Blaise Lelo, son avocat.
Dans certains coins du Bas-Congo, elles sont nombreuses à être délaissées pour avoir dénoncé les injustices qu’elles subissaient. "Dans la plupart des cas, ces femmes ne brisent le silence que lorsqu’elles n’en peuvent plus. Conséquence, après le procès, peu de mariages subsistent, car certains maris reviennent à la raison, d’autres non", fait remarquer Me Bibianne Bakento.
Les femmes décident enfin d’affronter leurs bourreaux de maris grâce aux actions de sensibilisation des organisations féminines qui leur ont fait prendre conscience de leurs droits lors des forums d’échanges qu’elles organisent régulièrement. Au cours de ces réunions, les leaders de ces associations féminines apprennent aux victimes comment initier des actions en justice pour obtenir réparation.
La peur de s’aliéner sa famille
Malgré des avancées significatives, dans certains villages, les femmes violentées n’osent pas dénoncer leurs tortionnaires. Elles le paient parfois de leur vie. Comme à Nsioni et Boma, où deux femmes ont ainsi été tuées par leurs maris au terme d’une discussion, "la première battue à mort, la seconde poignardée", révèle Didienne Bunga, chef de division provinciale du Genre et famille. Activiste des droits humains dans le territoire de Songololo, Alice Makayi rapporte que "les femmes sont convaincues qu’en dénonçant, elles déshonorent la famille. Certaines se confient à moi juste pour se défouler et me supplient de ne pas en parler… " . "Elles ignorent que quand elles en parlent, on renforce la sensibilisation, les auteurs sont jetés en prison comme les maris de deux épouses mortes", poursuit Didienne Bunga.
Pour mieux lutter contre les trop nombreuses violences, les femmes leaders de la société civile ont décidé de mettre sur pied un collectif des femmes. Un cadre de concertation qui permettra à la femme de s’exprimer, d’informer et de faire bouger les lignes. "Nous sommes décidés de donner à la province une bonne allure", confie Chantal Malamba, directrice de cabinet adjointe du gouverneur.
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