Société
De plus en plus, les Congolais, particulièrement les jeunes gens, donnent l’impression de n’avoir plus confiance en l’avenir de leur pays. Cela explique la tendance, depuis quelque temps, à vouloir à tout prix émigré vers d’autres cieux qu’on juge plus altruistes et prometteurs.
Parmi les cieux convoités par les jeunes congolais, l’occident occupe le peloton de tête, suivi de tous les autres pays industrialisés ou émergents du monde. Puis, les congolais envient enfin les pays voisins où le business semble bien se porter.
Ceux qui n’ont pas la possibilité de quitter le pays pour tenter leur «chance» ailleurs, se livrent aux petits métiers souvent non qualifiés tels le cambisme, l’exploitation des cabines téléphoniques ou la vente des cartes de crédit prépayées, etc. Pire encore, certains parmi eux se transforment carrément en « coopérants ». Cette catégorie qui regorge des débrouillards à multiples usages où l’on trouve des courtiers appelés communément commissionnaires (des véhicules d’occasion, maisons au centre-ville ou villas dans des quartiers résidentiels, etc.), des commerçants qui font le trafic entre la RDC et le marché oriental de l’Asie (Chine, Abu Dhabi, Singapour, Turquie, etc.), l’Afrique de l’Ouest (Nigeria, Bénin, Togo, Cote d’Ivoire…), l’Afrique australe (Angola, Afrique du Sud), ou encore l’Afrique centrale avec à l’affiche le Congo d’en face.
Le paradis est ailleurs…, et non en RDC !
Cette tendance à quitter le pays repose sur l’idée que se font la plupart des jeunes émigrants, selon laquelle il n’y a point d’avenir en République démocratique du Congo. Pour s’épanouir, il faut sortir du pays et aller vers des cieux plus rassurants où l’on croit voir le miel couler.
Voilà ce qui a amené au phénomène décrié de « Ngulu ». Des jeunes gens profitent soit d’un voyage d’un orchestre national invité à se produire à l’extérieur pour s’infiltrer dans la délégation avec la complicité de certains responsables, soit d’un voyage à l’étranger de l’équipe nationale de football ou de n’importe quelle discipline sportive pour sortir du pays avec l’idée de ne plus y revenir.
La désillusion que personne n’ose partager
Arrivés dans les pays où l’on croyait couler le miel, beaucoup se rendent compte que les choses ne se passent pas telles qu’on le leur faisait croire. La vie se complique davantage par rapport à la situation qu’on subissait au pays, surtout que la légendaire solidarité bien propre de chez nous n’existe pas. Chacun pour soi, personne ne s’occupe de l’autre.
Contrairement à l’idée qu’on se faisait au départ, lorsqu’on se retrouve face à une telle désillusion, personne n’a le courage d’en parler aux amis ou proches qui sont restés au pays. On redoute les conséquences notamment la moquerie, et on préfère gérer discrètement sa situation en entretenant le mythe. Le premier réflexe est la mise sur boîte vocale son téléphone pour ne pas être pris au dépourvu au cours d’une conversation avec ceux qui sont restés dans l'« enfer » congolais.
Même quand on est obligé d’appeler pour solliciter un service, on ne dit jamais la vérité aux correspondants. On fait croire que tout va mieux, alors que la réalité se veut le contraire. On nourrit toujours d’espoir les amis en les laissant s’embarquer dans la même aventure pour venir découvrir, à leur tour, la réalité cachée, telle celle de l’au-delà dont personne ne fait le moindre compte aux vivants malgré le degré de parenté !
Cette soif effrénée à vouloir quitter le pays dans l’espoir de trouver mieux ailleurs, a poussé nombre de jeunes congolais voire des personnes âgées à envier même les pays limitrophes en se fiant toujours aux informations non fondées. Alors que ceux qui les distillent, ne donnent aucune preuve qu’ils sont déjà épanouis pour avoir quitté la RDC en s’installant ailleurs.
L’Angola et le Congo Brazza devraient dissuader
Le mauvais traitement dont les compatriotes ayant choisi de vivre en Angola sont souvent victimes à cause du dérapage qu’on connaît aux hommes en uniforme, et tout récemment ce qui est arrivé à ceux qui vivaient en République du Congo d’en face, devraient servir de leçon. le Congo devrait aider ces compatriotes qui s’alimentent toujours de l’utopie de croire que le bonheur est ailleurs, une fois qu’on sort de la RDC, à repenser autrement la vie. Surtout comprendre que tout bonheur est le fruit du travail et de la détermination d’un peuple conscient de son destin, et qui lève l’option de le changer.
Car, s’il faut s’en tenir aux potentialités naturelles qui ont fait rêver la majorité des Congolais qu’ils avaient tout ignorant qu’il existe un fossé entre ressources naturelles et richesses réelles, aucun compatriote ne devait songer aller vivre ailleurs. On devait plutôt être fier à l’instar des Américains, Allemands, Japonais… qui ont réussi à transformer leurs pays en « paradis terrestre » grâce au travail. Ils avaient pris conscience de leurs destins, avant de se déterminer et lever l’option de changer les choses. Et le résultat ne fait l’ombre d’aucun doute, à ce jour.
L’exemple de la Chine et du Brésil devrait aussi servir de leçon pour les congolais. Il y a peu le Brésil, presque quatre fois plus que la RDC, était compté dans le box des pays du tiers monde ou moins avancés. Il a suffi de lever l’option, grâce à l’impulsion donnée par le président Lula, pour que le pays bouscule le classement des meilleures économies mondiales en occupant ainsi la 6ème place au détriment de la Grande-Bretagne.
La science jetée aux oubliettes !
Concernant la catégorie des jeunes restés au pays qui exercent des métiers non qualifiés, parmi eux on trouve des diplômés de tous les niveaux, y compris des techniciens créateurs d’emplois qui malheureusement n’appliquent pas ce qu’ils avaient appris. Ce qui pousse d’aucuns à conclure à l’inopportunité des études notamment celles universitaires parce que, à leurs yeux, n’apportant rien comme résultat en termes d’épanouissement.
Mais, la cause réside dans l’incapacité dont la plupart de ces diplômés font montre parce que ne méritant pas le titre qu’ils détiennent. Nombreux sont ceux qui ont connu un cursus universitaire truffé d’aventures de tous genres commençant par la base même de l’enseignement.
Au lieu de s’adonner aux études pour apprendre afin d’être capables de défendre ce qui a appris, ils se sont plutôt contentés de la facilité en misant sur les espèces sonnantes ou parapluies de connaissances pour passer de classes, sans le moindre souci d’apprendre. Raison pour laquelle, ils se retrouvent avec des titres qu’ils ne savent pas défendre. D’où, on préfère s’exercer là où on ne subira aucune contrainte de prouver le titre qu’on détient.
C’est pourquoi, certains parmi ceux qui jouissent du privilège de recommandations ont pu disparaître sans faire signe dans des bureaux huppés, parce qu’on leur a demandé seulement de rédiger la demande d’emploi.
Combien de morts compte-on dans les hôpitaux dus à l’erreur humaine ? Combien d’immeubles s’écroulent à Kinshasa à cause des plans non appropriés des ingénieurs ? Des routes nouvellement construites ne tiennent que l’espace de quelques mois… Les exemples sont légion. Tout cela est dû aux cadres malformés ou mieux à qui on a distribué gratuitement des diplômes qu’ils ne méritent pas.
Le clientélisme tue la méritocratie
Toutefois, il faut noter que ce n’est pas tous les diplômés qui sont piètres ou incapables de défendre leurs titres. Parmi eux, il y a de bons éléments qui méritent bien le titre qu’ils détiennent mais qui malheureusement éprouvent du mal à être embauchés. Pendant que les piètres, parce que bénéficiant du parapluie protecteur, prennent le dessus.
Ce qui fait que le concours d’admission ou autres tests d’embauche ne sont pour la plupart organisés que par simple formalité. Les candidats étant déjà sélectionnés d’avance par la magie des recommandés et protégés.
Comment alors remédier à cette situation de véritable génocide intellectuel aux risques d’imposer au pays, dans un avenir proche, l’importation de la main-d’œuvre qualifiée ? La réponse à cette question, qui s’adresse directement aux dirigeants, réside dans la mise en place d’une politique efficiente de création d’emplois. Cela doit être appuyé par la réorganisation du système éducation nationale. Du primaire à l’universitaire, il faudra remettre de l’ordre par le recrutement des enseignants qualifiés et motivés de manière à ne pas les exposer à la tentation de corruption qui bat son plein à cause des conditions vulnérables dans lesquelles ils œuvrent.
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