Kinshasa : plusieurs tronçons routiers de plus en plus impraticables

La réhabilitation de la voirie urbaine, retenue dans le programme de 100 jours du président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, poursuit son bonhomme de chemin. La tâche est tellement immense que plusieurs artères de Kinshasa n’ont pas encore reçu un coup de pioche et demeurent pratiquement impraticables ou difficiles d’accès. Cas des tronçons KimwenzaCampus/Unikin dans la commune de Mont-Ngafula, avenue de la Gare et Kiyimbi à Matete ainsi que les routes secondaires de la capitale complètement délaissées. Depuis peu, le tronçon KimwenzaCampus/Unikin se trouve dans un état de délabrement très avancé.

Il est pratiquement inaccessible aux véhicules et difficilement praticable par les motos. Près de deux ans durant, cette route, l’une des grandes artères de la commune de Mont-Ngafula, se détériore progressivement suite aux eaux de pluie. Pendant la saison de pluie, les populations environnantes (Kimwenza, Ngasele, Kindele) dorment ‘‘cœurs et oreilles à l’extérieur’’ par peur de retrouver leurs biens dans le ravin causé par des érosions. Selon les habitants de cette partie de Kinshasa, l’état de délabrement de cette route est causé par les eaux provenant de couvents des Pères jésuites et des Sœurs de la congrégation de l’Immaculée conception. Ces sources ajoutent que ces eaux, mal canalisées depuis près de deux ans, sont à la base de la destruction de ce tronçon et rendent ce dernier inaccessible.

D’après eux, les grandes concessions de ces Pères n’ont pas de lieux sûrs de conservations d’eaux de pluie, ce qui entraîne le débordement des eaux. Un trajet qui, jadis, ne coûtait pratiquement rien, demande aujourd’hui une forte somme sans pour autant compter le temps que ça prend pour arriver à destination.         

Pour les usagers de cette route, la situation est vraiment pénible à tel point qu’ils n’arrivent pas à s’y faire. Les conducteurs de motostaxis se plaignent du fait qu’avec la dégradation de cette route, ils ne savent pas bien rouler et leurs motos tombent souvent en panne. Ils réalisent de longs trajets à des coûts presque insignifiants.         Une situation qui engendre une autre : le problème de pénurie d’eau causé par les érosions. Certains habitants profitent de cette situation pour se faire de l’argent. Si les uns utilisent le raccourci qu’est leur parcelle pour exiger une certaine somme à chaque passage, d’autres, grâce à quelques sacs qu’ils placent pour faciliter l’accès à la route, demandent de l’argent avant le passage.

 Malgré plusieurs appels lancés aux autorités par la population habitant les quartiers Kindele, Ngasele et Kimwenza, aucune solution n’est encore trouvée. La population ne comprend pas le silence radio qu’observent les autorités en charge d’infrastructures routières. Malgré leur indifférence, cette population attend avec impatience une solution concrète à ce problème qui ne cesse de s’amplifier.

MATETE : LES CHAUSSÉES EN DÉLABREMENT AVANCÉ

Les trois artères principales de la commune de Matete à Kinshasa sont en délabrement avancé depuis plus d’une année. Cette situation pénalise piétons et véhicules car les eaux stagnent après la pluie. Ce qui fait que tous les nids-de-poule et autres trous qui jonchent les deux chaussées sont couverts d’eau. Ce qui ne laisse plus la possibilité aux conducteurs de véhicules de savoir où poser les pneus et aux piétons les pieds.

À signaler que le non-curage des caniveaux serait également l’une des causes de la dégradation de ces deux routes principales d’entrée et de sortie de Matete. Et l’eau étant l’ennemi de la route, surtout asphaltée, l’état de la chaussée ne doit que se dégrader avec les caniveaux bouchés et les eaux stagnantes sur la chaussée. Cette situation est également à la base des embouteillages. Du côté du quartier Banunu, chaque matin entre 8h30’ et 9h00’, automobilistes et piétons ont droit à un bouchon monstre. Il en est de même du côté de By Pass où les embouteillages sont constatés entre 18h00’ et 21h00’.

À en croire un chauffeur de taxi, cette situation ne semble pas interpeller le gouverneur de la ville de Kinshasa et même pas le bourgmestre de la commune de Matete. Toutefois, il fait remarquer que, pour un problème qui concerne deux quartiers de sa commune, le problème relève de la compétence du bourgmestre. Cet automobiliste reconnaît que ses collègues et lui-même en profitent pour augmenter les prix de la course. Raison pour laquelle, ajoute-t-il, la population, par peur des dépenses non rationnelles, souhaite voir les autorités compétents intervenir pour mettre de l’ordre dans le secteur .

LES ROUTES SECONDAIRES, D’IMPORTANCE CAPITALE, DÉLAISSÉES

Si certaines grandes artères de Kinshasa ont été réhabilitées, cela ne résout en rien le problème des embouteillages dans cette ville, vu le nombre important des véhicules en circulation dans la capitale. De ce fait, le seul moyen d’échapper à ces bouchons et de gagner du temps, c’est d’emprunter les routes  secondaires qui, parfois, traversent plusieurs quartiers et communes de la ville. Malheureusement, la praticabilité de ces routes pose problème. Cela est sans doute dû à leur abandon par les dirigeants provinciaux. Selon les Kinois, il existe plusieurs centaines de routes secondaires réparties sur toute l’étendue de la ville et ces routes d’importance capitale permettent ainsi d’éviter les embouteillages sur les grandes artères qui sont, pour la plupart, complètement délabrées.

« Je suis étudiant dans une université au centre-ville et j’habite la commune de Mont Ngafula. Chaque matin, je dois prendre un bus très tôt le matin pour éviter l’engouement des heures de pointe pendant lesquelles on constate des embouteillages monstres sur le trajet Route de MatadiBoulevard du 30 juin en passant par les avenues Nguma et Colonel Mondjiba », raconte Jordy Tshibangu, un jeune étudiant.

Il renchérit en ces termes : « Pour éviter tous ces embouteillages et atteindre à temps le centre-ville, certains conducteurs sont contraints de contourner ces embouteillages  en utilisant les routes secondaires à l’intérieur des quartiers  reliant plusieurs communes. Cependant, ces voies qui sont certes d’une si grande importance, malheureusement, sont en piteux état et vraiment abandonnées pars les dirigeants de la ville. »