Provinces
Visiblement les acteurs sociaux ne veulent pas entendre parler de certains noms comme candidats gouverneurs pour la province du Sud-Kivu.
Les réseaux sociaux sont inondés, chacun allant dans son sens pour commenter un document PPRD reprenant l’actuel gouverneur Claude Nyamugabo comme candidat à sa propre succession au Sud-Kivu.
Dans leur diversité, les acteurs sociaux ne veulent pas attendre la prochaine décision des députés provinciaux sur la personne qui devrait gouverner à la très politique province du Sud-Kivu. Ils ont décidé d’agir le plus vite possible alors que le retrait des formulaires pour ces élections se poursuit.
Véritable réquisitoire contre Nyamugabo
En un an, disent-ils, Maître Claude Nyamugabo n’a fini aucun chantier amorcé et ne peut prétendre « rediriger la province ».
Parmi les grandes voix de la société civile, on peut citer la réaction du président de la Nouvelle Dynamique de la Société Civile en RDC, Jean-Chrysostome Kijana.
« Incapable de construire même un kilomètre de route…tout le monde sauf l’actuel locataire de Nyamoma. Les élus provinciaux ont du pain sur la planche. Nous les avons à l’œil. Pendant qu’ils seront en campagne, la NDSCI et les autres forces vives seront aussi en campagne et en sit-in à l’hémicycle provincial pour interpeller nos élus à assumer pleinement et correctement leurs rôles en votant utile. Le peuple veut le changement et non la continuité » tranche-t-il, dans un message partagé sur les réseaux sociaux.
A Laprunellerdc.info, le coordonnateur de Sajecek Forces vives, Robert Njangala estimait déjà qu’avec un « bilan de honte », on ne peut s’imaginer une seule seconde que Nyamugabo « puisse avoir le courage de déposer sa candidature au poste de gouverneur ».
Plus incisive, Judith Maroy, militante du mouvement citoyen, Lutte pour le Changement (LUCHA), estime que le Sud-Kivu « mérite mieux ».
« Il y a plus d’une année, Nyamugabo est à la tête de cette province. Parmi les médiocres à balayer, il y en a des médiocres types qu’il faut à tout prix renvoyer sans débat. Avec un bilan très mitigé sur tous les plans, sécuritaire, social, économique et politique, quelqu’un veut être reconduit. Nous disons NON », tanse-t-elle.
Judith Maroy fait un véritable réquisitoire à charge contre l’actuel locataire de Nyamoma qu’il accuse d’ailleurs de « cynisme ».
« C’est sous le règne de Nyamugabo que nous avons vécu les situations les plus perplexes, avec des tâtonnements de tout genre dans la recherche des solutions aux différents problèmes. C’est sous Nyamugabo que la province a connu plus des lancements des chantiers sans aucune seule inauguration pendant plus de 12 mois de gestion de cette merveilleuse province ! C’est à la barbe de Nyamugabo que nous avons connu la recrudescence de l’insécurité sans précédent avec un bilan trop lourd, le plus lourd d’ailleurs depuis l’après-guerre d’occupation du RCD avec plus de 500 morts dans seulement 365 jours soit au moins une personne et demie mouraient chaque jour… C’est sous ce règne sans ministère de justice et droits humains que l’on a assisté à une régression, une dégradation criante de la situation des droits humains en province qui se traduit par des répressions violentes et sanglantes des manifestations pourtant pacifiques quand il s’agit de la société civile ou opposition, des arrestations arbitraires, des restrictions des droits et libertés publics, et qu’en sais-je… C’est toujours sous ce règne qu’on se retrouve devant une province miniaturisée en un seul territoire, pire encore en un seul petit coin d’un territoire. On y transplante et y exporte tout. Stade, infrastructure, personnel et consort… Ça s’appelle "Nyantenderisation" de la province … C’est enfin sous ce règne que nous avons connu un gouvernement plus dépensier qu’investisseur, on crie à qui veut entendre que les caisses de l’État sont vides pour juste rançonner le peuple afin de combler ce vide semble-t-il en le faisant croire que c’est pour lui qu’on le fait pourtant on ne se voit que soi-même et sa famille biologique ! Quel égoïsme ! Quel manque de nationalisme ! », accuse la militante.
Patient Bashombe lui conseille de renoncer à sa candidature
Le président de la Société civile du Sud-Kivu demande de son côté à l’actuel gouverneur de renoncer à sa candidature pour une reconduction à la tête de la province. Celui-ci estime qu’il pourrait bien se contenter de son mandat de député national.
« Si Claude Nyamugabo pourrait suivre mes conseils, je lui demanderai de renoncer à sa candidature au gouvernorat », disait Patient Bashombe alors que l’on annonçait sa candidature.
« Je sais qu’il est encore jeune, il a déjà été ministre national, gouverneur… Jamais député. C’est sa première expérience. Il devrait aller à l’Assemblée nationale pour acquérir une autre expérience de légiférer et suivi de l’action du gouvernement. À une année et demi, nous connaissons déjà sa touche de gouvernance. Sommes nous satisfaits ? Selon mes informations, il risque d’être humilié s’il n'est pas élu gouverneur dans la province qu’il dirige », conseille le président de la Société civile du Sud-Kivu.
La province a encore besoin de lui
La réponse n’a pas tardé ! Répondant à l’un des acteurs et farouche détracteur de la gouvernance Nyamugabo, un membre de la Cellule de communication du gouverneur s’indigne contre une « société civile, aujourd’hui qui se comporte en donneur des leçons ».
Au lieu de se comporter comme un arbitre, une église au milieu du village, s’indigne Aaron Basimarha, « ses acteurs nous jouent un jeu de cache-cache ».
« Lorsqu’il parle d’un digne fils du Sud-Kivu, Me Claude Nyamugabo Bazibuhe, gouverneur, le meilleur élu député national à Kabare, lui qui a mérité la confiance de tout un peuple, oublie qu’il a hérité une province à problèmes, à conflits avec des groupes armés fabriqués par ci par-là par les propres filles et fils du Sud-Kivu, il a aussi hérité des millions de dollars de dettes, dans une année, il est parvenu à restaurer l’autorité de l’État dans une grande turbulence, aucune dette des agents de son cabinet et ceux de la Dpmer, sur fonds propre de son Gouvernement il vous a prouvé toutes et tous que cette province peut décoller et se développer davantage, et bien d’autres réalisations notamment le seul gouverneur qui a joué la proximité dans peu de temps dans les huit territoires que comptent le Sud-Kivu…! Le Sud-Kivu a encore besoin de son gouverneur Me Claude Nyamugabo Bazibuhe qui, dans 14 mois de règne de turbulence dans cette province à problèmes, a prouvé qu’il peut faire mieux si on lui accorde le temps…! », écrit ce membre de la cellule de communication de Nyamugabo.
Pour l’instant, l’heure est au dépôt des formulaires et candidatures aux élections sénatoriales et celle des gouverneurs dans la majorité des provinces de la RDC. Comme on peut le voir, la bataille risque d’être rude au Sud-Kivu alors que tout le monde espère que c’est l’heure de la rupture dans la manière de gérer. Plusieurs campagnes sont d’ailleurs déjà lancées pour mettre les députés en garde contre un vote basé sur la corruption.
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