Politique
Enfin, l’UDPS accède à la magistrature suprême. Il a fallu attendre 36 ans pour que la fille aînée de l’opposition congolaise - parti créé en 1982 par les frondeurs du MPR – se retrouve enfin aux commandes de la RDC.
Proclamé dans la nuit du samedi 19 et dimanche 20 janvier par la Cour constitutionnelle comme nouveau président de la RDC, Félix Tshisekedi devient ainsi le 5ème président de la République. Pour l’UDPS, c’est le couronnement d’une longue marche, entamée dans les conditions difficiles et parfois atroces en 1982, aux temps forts de la dictature de la 2ème République. Depuis sa confirmation par la Cour constitutionnelle, Félix Tshisekedi reçoit déjà les félicitations de ses pairs africains.
Président élu de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi a échappé des griffes de la Cour constitutionnelle qui l’a confirmé, dans la nuit du samedi 19 au dimanche 20 janvier, président de la République démocratique du Congo. Fini le suspense. Félix Tshisekedi succède à Joseph Kabila, dont la candidature à la présidentielle a été portée par la coalition CACH (Cap vers le changement).
Aucun voyage n’est long, dès l’instant où on atteint l’objectif, dit-on. C’est le moins que l’on puisse dire au regard de la longue épopée qu’a connue l’UDPS. Créée en 1982 par les frondeurs de l’ex-parti Etat, le MPR, l’UDPS a dû attendre 36 ans pour voir enfin ses rêves de présider aux destinées de la RDC s’accomplir.
Si le père, Etienne Tshisekedi, décédé en 2017 en Belgique, n’a pas pu le faire, c’est le fils, Félix Tshisekedi, qui a réussi l’exploit d’ouvrir les portes du Palais de la nation à l’UDPS. A l’UDPS, l’heure de la gloire a sonné. C’est aussi le moment pour l’UDPS de matérialiser enfin son vieux rêve d’un Congo prospère bâti sur la démocratie et le progrès social.
LA COUR DÉBOUTE FAYULU
A la Cour constitutionnelle, qui a statué le weekend sur le contentieux électoral à la présidentielle porté à son arbitrage, la surprise n’a pas été au rendez-vous. Comme prévu, le président élu a échappé à la guillotine des juges de la haute Cour. Face à la requête présentée par Martin Fayulu, arrivé deuxième à la présidentielle, les juges de la Cour constitutionnelle l’ont débouté sur la base des arguments de droit.
« Proclamé élu à la majorité simple président de la République, M. Félix Tshisekedi », a ainsi annoncé Benoît Lwamba Bintu, le président de la Cour constitutionnelle. Rejetés pour la plupart, ou jugés très généreux ou non soutenus par des preuves, autrement dit « non fondés », les trois moyens – deux principaux et un subsidiaire – présentés par les avocats de Martin Fayulu n’ont pas convaincu les juges. Ils consistaient en la dénonciation de la « violation de la loi électorale », de la « non-prise en compte des résultats affichés devant les bureaux de vote » et de « l’exclusion » des citoyens de Beni, Butembo et Yumbi du scrutin présidentiel.
La requête relative à l’annulation du vote pour la présidentielle à Beni et Butembo a été considérée comme « recevable mais non fondée », car « cas de force majeure » du fait de la résurgence de la maladie à virus Ebola. « La Cour constitutionnelle a ainsi délibéré et statué » sur les requêtes de la Dynamique de l’opposition, a affirmé à RFI le juge Kilomba, dans un arrêt « irrévocable ».
La prestation de serment de Félix Tshisekedi est prévue mardi 22 janvier, selon le dernier calendrier de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni). « Félix [Tshisekedi] est le nouveau président de la République. Il faut s’y habituer », a commenté à Jeune Afrique un proche de Joseph Kabila, le chef de l’État sortant.
L’on se rappelle que, jeudi dernier, l’Union africaine avait, au terme d’un sommet convoqué par le président rwandais, Paul Kagame, demandé à la Cour constitutionnelle de suspendre l’annonce des résultats définitifs à la présidentielle du 30 décembre, estimant qu’il existait des « sérieux doutes » sur la crédibilité des résultats provisoires proclamés le 10 janvier 2019 par la Ceni.
A Kinshasa, des voix discordantes se sont directement fait attendre, notamment celles portées par le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga. Kinshasa a donc pris l’UA à contrepied, alors qu’Addis-Abeba avait en même temps dépêché une délégation à Kinshasa dès ce lundi pour s’enquérir de la situation sur le terrain. Selon Rfi, cette mission n’aurait plus lieu. Résignation ou stratégie, en attendant une concertation entre l’UA et le Conseil de sécurité de l’ON qui ne partagent pas le même entendement sur le processus électoral en RDC.
Quoiqu’il en soit, Félix Tshisekedi est désormais président de la République démocratique du Congo. Les décisions de la Cour constitutionnelle étant irrévocables, rien n’empêche le président Félix Tshisekedi de prêter le serment constitutionnel devant la même Cour dès ce mardi 22 janvier.
Pour l’UDPS, c’est la fin d’une longue marche qui aura duré 36 ans. Autant une nouvelle page s’ouvre pour la RDC, autant une autre, avec de nombreux défis, se présente à l’UDPS. En réalité, le fils, Félix Tshisekedi, a réalisé ce que le père, Etienne Tshisekedi, n’a pas pu faire en trente ans de lutte. Les clés du Palais de la nation lui ont été remises.
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