Société
Cette semaine devrait déboucher à la date du 23 décembre, jour prévu pour la présidentielle ainsi que les législatives nationales et provinciales arrive à grands pas. Dans quelques jours donc, sauf imprévu, plus de 40 millions de Congolais enrôlés par la Céni seront appelés à élire leur président de la République, 500 députés nationaux et 715 députés provinciaux à répartir dans les 26 Assemblées nationales.
Les Congolais gardent leur souffle. La communauté internationale aussi. Car, rien n’est acquis. L’incendie d’un des entrepôts centraux de la Commission électorale nationale indépendante à Kinshasa suivi d’une attaque armée d’un autre entrepôt de la Ceni à Beni, sont la preuve que ces élections ne sont à l’abri de rien.
Autant dire que le processus électoral congolais ne repose que sur une file. A tout moment l’irréparable peut subvenir. Pourtant, l’enjeu est crucial. Les Congolais doivent décider de l’alternance démocratique pour sortir de 17 ans de pauvreté, d’insécurité, de drames humanitaire et social où maintenir ce régime qui veut se pérenniser à travers le candidat du Front commun pour le Congo.
Toutefois, le gouvernement congolais à la lourde obligation d’honorer ses engagements : organiser ces élections sur fonds propres et dans le délai. Tout report est proscrit. Ces élections étant retardées de deux ans, plaçant la RDC dans une situation où toutes les institutions à mandat électif sont illégitimes.
Des difficultés se multiplient pour la Céni
Corneille Nangaa sur le lieu de l'incendie de l'entrepôt de la Ceni à Kinshasa.
Or, du coté de l'organisation, la Céni n’a pas encore totalement bouclé toute la logistique électorale. Non seulement toutes les machines à voter ne sont pas parvenues à leur destination finale, mais, en outre, elle est dans l’attente d’une livraison des procès verbaux et des fiches des résultats en instance d’impression en Afrique du Sud où séjourne son président, Corneille Nangaa. S’il faut ajouter aux plus de 8.000 machines à voter parties en fumée jeudi dans son entrepôt de Kinshasa, les difficultés se multiplient au niveau de la Céni et laissent présager l’ombre d’un report. Cependant, Jusqu’à ce jour, la Céni reste confiante mais le temps presse !
La destruction de l'entrepôt de la Céni n’a pas entamé le moral du président de la Céni, Corneille Nangaa qui continue d'afficher un optimisme qui laisse pantois car dans les faits, les difficultés se multiplient. Au-delà de 8.000 machines à voter, sans compter les isoloirs et autres gadgets électoraux que la Céni doit vite combler pour la seule ville de Kinshasa, les procès verbaux et les fiches des résultats de vote n’ont pas encore atterri dans différents entrepôts de la Céni. Pour le moment, des sources internes de la Céni rapportent que Corneille Nangaa a fait en urgence un déplacement en Afrique du Sud pour s’assurer de l’impression tous ces documents.
Dans l’hypothèse où la Céni serait en possession, probablement au courant de cette semaine de cette commande sud-africaine, elle devra surmonter un autre défi de taille, c’est-à-dire expédier tous ces procès verbaux et ces fiches des résultats dans les 75.563 bureaux de vote, 21.699 centres de vote et 179 centres locaux de compilation des résultats (CLCR) prévus sur l’ensemble de la République.
Interrogé dernièrement par BBC sur les moyens que la Céni entend mettre en oeuvre pour expédier en temps utile les fiches et autres procès-verbaux, Corneille Nangaa a plutôt botté en touche, se refusant à dévoiler sa stratégie.
L’ombre d’un report plane toujours
Point de presse de Corneille Nangaa, président de la Ceni, le 13 décembre 2018, à Kinshasa. (© Trésor Kibangula/JA)
Toujours est-il que le problème est bien réel. L’ombre d’un report des scrutins du 23 décembre 2018 n’est pas totalement dissipé. Bien au contraire, elle se raffermit au jour le jour.
A la Céni, on continue à relativiser. Tout récemment, son vice-président s’est félicité d’un nouvel apport de deux hélicoptères des Forces armées de la RDC destinés aux provinces des Nord-Kivu et Sud-Kivu. Ces appareils des forces aériennes de la RDC sont arrivés l’un à Goma et l’autre à Bukavu le 11 décembre 2018 afin de faciliter le déploiement du matériel électoral dans les sites inaccessibles des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
Quand bien même le vice-président de la Céni se montrerait également optimisme en indiquant que tous les sites de vote seraient équipés dans les délais, le doute ne cesse de planer sur la logistique nécessaire pour la tenue effective des élections en moins d’une semaine.
Quid ? Le compte à rebours a donc commencé. Quoi qu’il en soit, le 23 décembre 2018, la Céni ne pourra pas se dérober. Le peuple qui a gardé son mal en patience depuis le premier glissement du cycle électoral en décembre 2016 a prouvé qu’il n’accepterait plus un nouveau report. Le 23 décembre est une date butoir. C’est la ligne rouge que la Céni ne devrait pas dépasser si elle veut rester crédible.
A l’instar du conseiller principal du chef de l’Etat au collège diplomatique, Barnabé Kikaya, la Céni semble disposer d’une solution de rechange pour pallier une éventuelle carence de machines à voter. Ce qui cependant ne met pas la centrale électorale à l’abri.
Des sources autorisées, on apprend que la Céni est toujours en attente d’une commande des procès verbaux et des fiches des résultats qui seraient en cours d’impression en Afrique du Sud. Selon des chiffres officiels de la Céni, il s’agit d’un lot de 1.662.386 fiches, procès-verbaux de vote et de dépouillement.
Cette semaine du 17 au 23 décembre est donc décisive à tous égards. Le régime en place et la Centrale électorale doivent tout faire pour éviter un chaos à cette date. Les tensions sont si vives que tout devrait être fait pour ne pas donner l’occasion à tous ce qui peut envenimer davantage la situation.
L’atterrissage en douceur du processus électoral dépendra de l’attitude des forces de sécurité à garantir les droits et libertés des uns et des autres à mener librement leur campagne jusqu’au 21 décembre sans bavures policières ou tout acte destiné à jeter des peaux de bananes notamment sur le chemin de l’opposition.
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