Politique
Le président de la Céni ne transige pas sur l’échéance du 23 décembre 2018. Par contre, sur le terrain, la Céni n’est pas encore au point. Le défi logistique est tel qu’elle a encore du chemin à parcourir. Entretemps, au FCC on réfléchit à un raccourci.
Il s’agit de convaincre la Céni à organiser les élections seulement dans des zones accessibles. Objectif : tabler sur un électorat représentatif dont les résultats finaux devraient être étendus à l’ensemble du pays. Ce n’est ni moins ni plus un hold-up électoral.
Respecter l’échéance du 23 décembre pour la tenue d’élections est une tâche à laquelle la Céni s’attèle ardûment. Son président, Corneille Nangaa, prévoit d’ailleurs de recevoir incessamment la presse pour donner des garanties nécessaires sur le respect de cette date butoir.
A l’occasion de la dernière réunion du Comité de liaison Céni-Partis et regroupements politiques du 21 novembre 2018 en la Salle de Spectacle du Palais du peuple, rencontre qui a coïncidé avec l’annonce du lancement officiel de la campagne électorale sur l’ensemble du territoire national, le président de la Céni a livré quelques données chiffrées du processus électoral en cours.
Pour Corneille Nangaa, à ce jour, 70% des Kits et matériels électoraux ont atteint leurs destinations et au plus tard le 07 décembre, les 30% restants atteindront leur destination finale.
En tout cas, dans l’entourage de Corneille Nangaa, aucun report n’est à l’ordre du jour. La Céni ne s’émeut pas non plus de l’important défi électoral qui reste encore à relever pour l’organisation dans le délai convenu, c’es-à-dire le 23 décembre prochain, de la présidentielle ainsi que de deux cycles de législatives (nationales et provinciales).
A ce jour (voir encadré), la Céni, de l’avis de son président, serait déjà en possession de la logistique électorale nécessaire pour ne pas rater le rendez-vous du 23 décembre prochain. A la première lecture des prévisions élaborées par les équipes de la Céni, l’on se rend compte que le challenge est tellement relevé qu’on peut être tenté d’exprimer des réserves sur la capacité de la Céni à surmonter cette montagne de défis.
Quoi qu’il en soit, Corneille Nangaa, son président, reste tout confiant. A qui veut l’entendre, il promet de répondre présent au sprint électoral du 23 décembre prochain. Mais, ce n’est pas pour autant que tout le problème est résolu.
Sur le terrain, beaucoup reste encore à faire. Dans un premier temps, il y a les machines à voter, soit 105.257, qui ne sont pas encore arrivées en RDC, autant par la partie Ouest au niveau du port de Matadi que par la partie Est par le port Tanzanien de Dar es-Salaam. Sans compter, leur déploiement sur l’ensemble de circonscriptions cartographiées par la Céni.
Dans un autre registre, la Céni se bute à un sérieux problème de transmission des données électorales. Aux dernières nouvelles, la Céni est tentée de se rabattre sur les opérateurs de téléphonie cellulaire, avec possibilité de recourir aux Thuraya dans des zones non couvertes par le téléphone mobile. Et même si toutes les machines à voter pouvaient parvenir à destination, les panneaux solaires censés garantir leur autonomie ne sont pas disponibles. Tout comme le personnel technique d’appoint qui ne pourrait pas atteindre à l’échéance tous les bureaux de vote. Autant de difficultés que la Céni, pensent divers experts, ne seraient pas en mesure d’être relevées à 20 jours des scrutins.
Electorat représentatif : le raccourci
Dans les milieux du FCC, on réfléchit à un raccourci qui pourrait bien permettre de sauver la face. Le schéma est bien simple. Il s’agit de privilégier les circonscriptions où la Céni pourrait se déployer avec facilité. En assemblant ces circonscrirons, la Centrale électorale pourrait dégager un électorat représentatif, dont les résultats pourraient, à terme, être imputés à l’ensemble de la République. Entre la Céni et le FCC, les échanges sont très avancés pour passer à l’acte.
Quid ? Le FCC est en face d’un dilemme. Les experts de la plateforme électorale sont conscients du fait que rater le rendez-vous du 23 décembre pourrait bien exposer non seulement le chef de l’Etat mais aussi le pouvoir en place à Kinshasa à une fatwa internationale que tous, dans la sphère du pouvoir, redoutent. C’est le côté face. Côté pile, la Céni est coincée de toutes parts. Déployer à ce jour toutes ces équipes sur 75.563 Bureaux de vote ; 21.699 Centres de Vote ; 179 Centres locaux de compilation des résultats (CLCR) ; 452.520 membres des Bureaux de vote et de dépouillement est une véritable gageure.
La seule voie de sortie consisterait à sacrifier certaines circonscriptions au profit d’autres. Son argumentaire contiendrait bien les contraintes sécuritaires et sanitaires, mais aussi les infrastructures routières et autres dont le déficit est notoirement connu. Ainsi, des zones telles que Beni, Butembo, Uvira ou d’autres dans les provinces du Nord-Kivu, du Sud-Kivu, le Grand Kasaï ainsi que certains coins du Grand Katanga où subsistent encore des conflits interethniques pourraient subir le délestage le 23 décembre 2018.
Dans ces conditions, il n’est pas étonnant de voir la Céni n’organiser les élections que dans les circonscriptions à accès facile. Au bout du compte, il peut en déduire un « électorat représentatif », d’où elle tirera un taux de participation significatif avec des résultats qui vont s’appliquer pour l’ensemble de la République. Et le tour est joué.
A tout prendre, ce ne serait ni moins ni plus qu’un hold-up électoral. Lequel consistera, le 23 décembre 2018, en la nomination ou cooptation (c’est selon) des élus à tous les niveaux. Dr Dénis Mukwege et Paul Nsapu n’excluent pas cette hypothèse.
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