Diaspora
Ce ne sont plus les 10 000 ou 20 000 arrivées par jour, mais des centaines de Congolais expulsés d'Angola continuent d'affluer chaque jour à Kamako dans le Kasaï, en dehors de toute procédure légale. Selon la Direction générale des migrations à ce poste-frontière en octobre, seules 3 700 personnes ont été expulsées dans le respect des accords passés entre l'Angola et la RDC.
Beaucoup de ces expulsés arrivent à pied par leurs propres moyens, après que les autorités angolaises leur ont intimé de quitter le pays, parfois violemment. D'autres sont acheminés par l'armée, entassés dans des camions après avoir été arrêtés et brutalisés. Reportage à l'arrivée d'un de ces camions.
Une centaine d'hommes, vêtements déchirés, tous juste débarqués d'un camion de l'armée angolaise. Ils implorent les humanitaires postés à la frontière de leur venir en aide. « De l'eau, on a besoin d'eau, donnez-nous de l'eau », dit l’un d’eux.
Pieds nus, sans le moindre bagage, Roger a laissé derrière lui toute sa vie. Sa maison, sa femme est ses enfants. « Ils ne savent que j'ai été arrêté, raconte-t-il. On m'a pris comme ça sur la route. Puis j'ai été frappé. On m'a ligoté avec du scotch et puis battu. Regarde les plaies sur mes bras... Ils disaient : "Si vous essayez de revenir encore une fois, alors on va vous tuer" ».
Dans la cohue un homme se tient le ventre de douleur. Il a faim. « J'ai faim. J'ai passé 3 jours au cachot. Et tout ce qu'on m'a donné c'est des coups ». Derrière lui Roger, a l'œil droit tout enflé : « J'ai été frappé au visage, mon œil me fait très mal et j'ai des vertiges. »
Beaucoup ont vécu des années de l'autre côté de la frontière, fuyant la misère ou la violence armée. D'autres, comme ce jeune commerçant, étaient seulement de passage en Angola : « Je suis entré légalement, je fais du commerce et j'avais un laissez-passer. Mais au bout de trois jours, on m'a arrêté et l'armée m'a tout pris. Ma marchandise, mon argent et même ma carte d'électeur congolaise. »
Les visages expriment un mélange de lassitude et de colère. Certains n'ont plus de famille au Congo, ou aucun moyen pour aller les rejoindre. « Nous n'avons rien nous sommes venus comme ça, tel que vous nous voyez. Le gouvernement doit nous prendre en charge ».
Une fois enregistrés par le service des migrations, ces expulsés sont livrés à eux-mêmes. Un mois après le début de la crise, l'assistance promise par les autorités n'est toujours pas arrivée.
De nombreux acteurs de la société civile congolaise déplorent le silence des autorités face à l'Angola qui procède à ces expulsions, en violation de la législation.
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