Grand Bandundu : le PNUD et le CAFCO renforcent les capacités des femmes candidates en techniques gagnantes aux élections

« C’est avec joie et détermination que je viens de suivre cette formation sur les techniques gagnantes aux élections. C’est une première dans ma vie. Les connaissances acquises seront sérieusement mises à contribution pour que lors des élections je puisse remporter un siège à la députation nationale. Je ne connaissais pas beaucoup de choses en politique. Maintenant, je me sens comme si je suis déjà élue député national pour la circonscription de Kikwit », témoigne, sourires aux lèvres, Eugénie Sampia du parti "Les forces du futur" et candidate à la députation nationale, au terme de la session de renforcement des capacités des femmes candidates et les femmes leaders du Grand Bandundu dans le sud-ouest de la République démocratique du Congo (RDC).

Les femmes candes et femmes leaders en plein formation

Cette formation a eu lieu pendant cinq jours, soit du 17 au 21 septembre 2018, dans la grande salle de l’Institut Facultaire de Kikwit (IFAK) dans la commune de Nzinda et a reçu plus de 50 femmes candidates pour la députation provinciale et nationale y compris des femmes leaders de la société civile.

Organisée par le Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO), une plateforme des femmes de la société civile et des partis politiques engagée pour la promotion des droits humains, et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), un des principaux organismes multilatéraux de développement, cette activité a été une occasion propice, grâce à la facilitation de François Elika, spécialiste en partenariat au PNUD, pour que les femmes candidates et femmes leaders du grand Bandundu puissent assimiler de différentes techniques afin de bien battre la campagne et gagner des élections, des attitudes à adopter comme politiciennes, etc.

« Cette formation est une suite logique de ce qui se fait à Kinshasa, la capitale, où nous avons déjà formé plus de 3.000 femmes candidates. C’est vrai. Nous n’avons pas rencontré toutes vos préoccupations. Mais nous osons croire que ce renforcement des capacités va améliorer votre façon de travailler, votre façon d’être pour cette compétition capitale », a déclaré Rose Mutombo, présidente nationale du CAFCO à la clôture de l’atelier.

Selon elle, le CAFCO espère qu’à la fin du processus, l’on pourra encore se retrouver pour un autre renforcement des capacités en matière de gestion au niveau des assemblées respectives.

« Le CAFCO et son partenaire le PNUD aimeraient que les présents enseignements ne soient pas de lettres mortes. C’est en rapport avec son importance par rapport à la vie électorale que ce thème a été choisi », a renchéri, de son côté, Caroline Kikalakamba, présidente du CAFCO dans le Grand Bandundu.

« Le Pnud veut voir les femmes être représentées dans toutes les instances de prise des décisions dans notre pays. Nous avons atteint, pendant cinq jours, un échantillon significatif de notre province comme femmes candidates tout en sachant que vous êtes nombreuses. Il était nécessaire que vos capacités soient renforcées. Nous osons croire que vous serez élues et que vous serez représentées au niveau provincial et national », a indiqué Kavérine Kira, analyste et spécialiste du genre au Pnud RDC.

Kira a ajouté que le Pnud va continuer son appui, le Pnud sera toujours à côté des femmes élues et a félicité toutes ces femmes pour leurs réussites prochaines aux élections.

Quant à elle, la cheffe d’antenne de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) Kikwit, Delphine Ntanga, a reconnu que la participation de la femme à la vie politique est un droit garanti non seulement par les lois nationales, mais aussi et surtout par plusieurs conventions internationales.

« La Ceni, antenne de Kikwit avait reçu 150 candidats à la députation provinciale dont 26 femmes et 109 à la députation nationale dont 20 femmes. Certes, il y a un faible taux de participation de la femme à ce processus. Il faut toutefois encourager toues celles qui ont eu le courage de postuler », a affirmé Ntanga.

Pour le maire de Kikwit, Léonard Mutangu, éduquer une femme, c’est éduquer toute une nation. « Le paradoxe est que dans nos institutions le nombre de femmes est toujours faible. Alors que les femmes représentent plus de 52 pour cent de la population congolaise. La constitution et certaines lois du pays ont des dispositions prévues pour qu’on puisse augmenter le nombre de femmes dans des institutions et que petit à petit l’on puisse atteindre la parité 50/50 », a-t-il martelé.

Les femmes en RDC en général et dans le Grand Bandundu en particulier évoluent dans un contexte caractérisé par une sorte d’égoïsme des hommes. Les us et coutumes dans plusieurs pays du continent africain ne favorisent quasiment pas l’évolution de la femme en la reléguant au dernier plan.

L’adage comme "La poule ne peut pas chanter devant le coq"utilisé par la sagesse africaine dénigre la femme et ne reconnaît pas ses compétences.

Occuper une place de choix dans des institutions de prise de décision est, depuis un certain temps, le fruit des luttes que mènent plusieurs Organisations non gouvernementales tant sur le plan national qu’international.

C’est le cas avec le Pnud qui collabore avec les acteurs nationaux et les institutions partenaires en faveur d'un développement humain et durable du pays.

Selon son site web, le PNUD a trois axes d'intervention actuels qui sont : la consolidation de la paix et le renforcement de la démocratie, la planification du développement et la croissance inclusive, le changement climatique et la gestion des ressources naturelles.

« Dans toutes nos activités, nous encourageons la protection des droits de l'homme et favorisons la participation active des femmes », renchérit le site.

De son côté, le portail du CAFCO indique que cette plateforme était Créée en février 2005, suite au forum d’évaluation du caucus des femmes congolaises issu du Dialogue inter-congolais de Sun City.

Ses objectifs sont attrayants : Impliquer et faire participer effectivement les femmes congolaises au processus de paix et de la démocratisation ; Promouvoir le travail en synergie des femmes dans les secteurs économique, politique, social et culturel ; Intégrer l’approche genre comme questions transversales dans la prise des décisions ; Renforcer la solidarité et l’unité des femmes congolaises entre-elles, celles d’Afrique et du monde par la création des réseaux ; Rendre effective la parité ; Participer à la transformation sociale et au développement de la nation congolaise ; Participer à la réduction de la propagation du VIH/Sida et éradiquer le phénomène des violences sexuelles en RDC.