Afrique
A l'instar du Comorien Azali Assoumani, de nombreux chefs d'Etat africains ont tenté de se maintenir au pouvoir en modifiant la Constitution.
Tentatives réussies
- ALGERIE : le Parlement a supprimé en novembre 2008 la limitation du nombre de mandats présidentiels à deux en plébiscitant un projet de révision de la Constitution. Abdelaziz Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, a été réélu en 2009 puis en 2014.
- BURUNDI : en avril 2015, la candidature de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, considérée par l'opposition comme contraire à la Constitution, a plongé le pays dans une grave crise, accompagnée de violences (au moins 1.200 morts).
En mai dernier, les Burundais ont largement approuvé par référendum une réforme de la Constitution permettant à Pierre Nkurunziza de rester en poste jusqu'en 2034. Mais début juin, celui-ci a surpris en annonçant qu'il ne serait pas candidat à sa succession en 2020.
- CONGO : en octobre 2015, une nouvelle Constitution adoptée lors d'un référendum boycotté par une grande partie de l'opposition a fait sauter les deux verrous de la loi fondamentale qui interdisaient à Denis Sassou Nguesso de briguer un troisième mandat : la limite d'âge et celle du nombre de mandats. Il a été réélu en mars 2016.
- CAMEROUN : en avril 2008, l'Assemblée a adopté une révision constitutionnelle supprimant la limitation du nombre de mandats présidentiels. Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, a été réélu en octobre 2011. Il vient d'annoncer sa candidature à la présidentielle d'octobre pour un septième mandat consécutif.
- DJIBOUTI : en avril 2010, le Parlement, entièrement acquis à la cause d'Ismaël Omar Guelleh, a adopté une révision constitutionnelle supprimant toute limitation du nombre de mandats présidentiels. Au pouvoir depuis 1999, Omar Guelleh a pu briguer de nouveaux mandats en 2011, puis en 2016.
- GABON : en janvier 2018, le congrès a voté une nouvelle Constitution qui concentre tous les pouvoirs entre les mains du chef de l'Etat et lui permet d'avoir un mandat de sept ans renouvelable autant de fois qu’il le souhaite. Le président Ali Bongo Ondimba semble donc avoir réussi à faire passer une réforme constitutionnelle pourtant très critiquée par l'opposition.
- RWANDA : en décembre 2015, les Rwandais ont voté massivement en faveur d'une révision de la Constitution qui a permis à Paul Kagame de se présenter pour un nouveau mandat en 2017 et de potentiellement diriger le pays jusqu'en 2034. La révision a été sévèrement critiquée par les partenaires internationaux du Rwanda, Etats-Unis en tête.
- OUGANDA : une réforme de la Constitution a supprimé en juillet 2005 toute restriction sur le nombre de mandats pour le chef de l'Etat. En décembre 2017, le parlement avait supprimé la limite d’âge présidentielle de 75 ans ; modification entérinée il y a quelques jours par la Cour constitutionnelle. Une décision qui pourrait permettre au président Yoweri Museveni d’étendre son règne sur trois décennies de plus lui qui est déjà au pouvoir depuis 1986, a été réélu en 2006, 2011 et 2016.
- TCHAD : en juin 2005, une révision constitutionnelle adoptée lors d'un référendum controversé a supprimé la limitation à deux quinquennats présidentiels. Idriss Deby Itno, au pouvoir depuis 1990, a été réélu en 2006, 2011 et 2016.
- TOGO : en décembre 2002, un amendement à la Constitution a fait disparaître la limite de deux mandats présidentiels maximum, permettant à Gnassingbé Eyadéma, au pouvoir depuis 1967, de briguer un nouveau mandat en 2003.
En 2015, son fils, Faure Gnassingbé, qui lui avait succédé après son décès en 2005, a été réélu pour un troisième mandat.
- ZIMBABWE : une nouvelle Constitution massivement approuvée par référendum en mars 2013 a permis à Robert Mugabe de se porter candidat à la présidentielle, qu'il a remportée. Mais il a été contraint à la démission en novembre 2017, après 37 ans de règne à la tête du pays.
Tentatives avortées
- Au BURKINA FASO, la volonté de Blaise Compaoré de faire modifier la Constitution par le Parlement afin de pouvoir briguer un nouveau mandat après plus de 27 ans de pouvoir a été à l'origine du soulèvement populaire qui l'a contraint à l'exil, fin octobre 2014.
- En RDC, bien que le président Kabila ait toujours déclaré qu'il ne violerait pas la Constitution qui ne prévoit que 2 mandats. Depuis quelque temps, et cela après quelques débats sur l’idée d’un référendum, de voix dans la majorité en pouvoir s’élèvent pour déclarer l’éligibilité de Joseph Kabila au prochain scrutin en partant du principe qu’au terme de la révision constitutionnelle intervenue en 2011, le président a droit à un autre mandat. Cependant, selon les accords de la Saint sylvestre, signés entre partis de la majorité et de l’opposition il est stipulé que le maintien au pouvoir du président Kabila après l'expiration de son second et dernier mandat fin 2016 a comme corollaire le fait de ne plus se présenter à la présidentielle à venir.
- Au MALAWI, le Parlement s'est opposé en 2002 à ce que Bakili Muluzi brigue deux ans plus tard un troisième mandat, auquel l'opposition et les églises étaient totalement hostiles.
- Enfin, en ZAMBIE, Frederick Chiluba a vainement essayé en 2001 de changer la Constitution pour pouvoir briguer un troisième mandat, mais a dû y renoncer sous les protestations de l'opinion.
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De gauche à droite, les Présidents Ali Bongo Ondimba du Gabon, Idriss Deby du Tchad, Theodoro Obiang Nguema de Guinée équatoriale, Denis Sassou Nguesso du Congo, Paul Biya du Cameroun, François Bozize de République centrafricaine posent pour une photo. (©