Diaspora
Jean-Pierre Bemba a été intronisé par son parti, le MLC, pour être candidat dans la course à la présidentielle en République démocratique du Congo. Un scrutin du 23 décembre où les juges seront au centre du jeu.
Une désignation qui ne souffrait d'aucun doute. Condamné, en 2016, à 18 ans de prison en première instance par la Cour pénale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, le « chairman » a finalement été acquitté en appel en juin dernier. Mais l’homme est toujours sous le coup d’une condamnation à un an de prison pour subornation de témoins. Une condamnation à un an de prison qui devait être éxaminée en appel le 4 juillet dernier.
Pour les proches de Bemba, il ne faisait aucun doute que cette « condamnation secondaire » allait être rangée au placard par la CPI. Or, il n’en est rien, le procureur de la CPI dans ce dosseir a requis une condamnation à cinq ans de prison. L’affaire est en délibréré sans qu’aucune date n’ait été fixée pour le prononcé. Bemba est donc toujours en liberté provisoire et une épée de Damoclès plane au-dessus de son avenir.
Pour les membres de son Mouvement de Libération du Congo (MLC), la libération de leur chef est considérée comme un tournant dans la vie politique congolaise. Pour eux, il ne fait aucun doute que Bemba sera candidat et ils insistent aujourd’hui pour une candidature unique de l’opposition face au candidat qui sera présenté par la Majorité présidentielle. Le MLC a toujours martelé, par contre, qu’il ne voulait pas d’un scrutin organisé avec la machine à voter.
Officiellement, le MLC a annoncé, ce vendredi, avoir aligné 715 candidats aux élections provinciales et sa volonté d’en inscrire 500 pour les législatives.
Mais évidemment, pour que le scénario du MLC se déroule comme il l’entend, il faut que Jean-Pierre Bemba puisse participer à la présidentielle. « S’il est acquitté par la CPI rien ne l’empêche de participer à ce scrutin », explique un juriste qui insiste sur le fait que « dix ans après sa condamnation pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité, il est toujours sénateur. Chez nous, son casier judiciaire est vierge… Encore faut-il qu’il soit blanchi par la CPI ».
Une vraie course contre la montre est lancée dans ce dossier. Jean-Pierre Bemba doit se rendre physiquement en RDC pour déposer sa candidature entre le 24 juillet et le 8 août. Or, pour l’instant, il est assigné à résidence en Belgique. Si la CPI tarde à rendre son verdict, Bemba sera privé d’élection et « le temps de la justice n’a rien à voir avec le temps des hommes », explique notre juriste. « La justice ne se sent pas obligée d’accélérer le mouvement parce qu’il y a des échéances électorales ».
Politisation du dossier ?
« Le calendrier électoral est un vrai poison pour Bemba », pense un de ses anciens acolytes passé dans la Majorité présidentielle. « En effet, si la justice devait annoncer qu’elle innocente Bemba à la veille des inscriptions pour la présidentielle, on pourrait l’accuser d’être partisane et d’avoir politisé le dossier ».
« En fait, il n’y a plus de bonne solution aujourd’hui pour la CPI. Le dossier Bemba est devenu éminemment politique. Qu’elle que soit le verdict, quel que soit le calendrier, tout sera suspect. Imaginez qu’il soit déclaré innocent fin août. Les candidatures seront closes, il sera exclus de la course à la présidentielle et il aura pourtant été blanchi de tous les dossiers qui lui étaient imputés. La CPI complique encore un peu plus la scène politique congolaise qui n’a vraiment pas besoin de cela », juge un autre ex. membre du MLC retiré du jeu politique.
La justice au coeur du scrutin
Aujourd’hui, dans le dossier Bemba, les Congolais ont donc les yeux rivés sur les juges de la CPI. La justice sera d’ailleurs au centre de ce scrutin congolais du 23 décembre. Dans le clan de la Majorité présidentielle, le plan visant à imposer le candidat Joseph Kabila pour un nouveau mandat se dessine de plus en plus clairement. Là aussi, il faudra certainement attendre le 8 août pour connaître définitivement le nom du candidat de la Majorité présidentielle. Si Kabila annonce son intention de briguer ce troisième mandat que lui refuse la Constitution, ce sera aux juges de la cour constitutionnelle congolaise de dire si sa candidature peut être avalisée ou non. Avec les derniers remaniements et notamment l’arrivée de Me Nkulu, éminence juridique de la Kabilie, dans cette institution, son avis dans ce dossier ne semble faire aucun doute.
Les juges qui seront aussi au centre de la candidature de Moïse Katumbi. Le principal opposant à Joseph Kabila a été condamné à trois ans de prison dans une affaire de spoliation d’un immeuble à Lubumbashi. Une condamantion contre laquelle il est en appel. Reste le dossier de l’emploi de mercenaires, autre dossier jugé « ridicule » par les évêques congolais qui ont été appelés à se pencher sur les deux dossiers. Quant au dossier de la nationalité, aucun camp n’ose évoquer ce dossier, chacun ayant d’innombrables cas semblables dans son camp. La justice congolaise tentera-t-elle de se dresser contre la candidature de Katumbi ? Jamais sans doute, la justice n’aura été aussi présente dans une élection…
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