Politique
Dans son édition n°4381 du lundi 17 octobre 2016, à la veille de la signature de l’Accord politique de la Cité de l’Union Africaine à Kinshasa, La Prospérité avait titré à la Une : «Au prochain Gouvernement issu du Dialogue. RDC : Yves Mpunga apporte la solution pour un budget de 100 milliards USD !». Depuis lors, cette manchette est reprise dans le générique de l’émission d’analyses «Kiosque» sur la chaîne CCTV qui bat, actuellement, le record d’audience dans le paysage audiovisuel congolais. Près d’un mois auparavant, le compatriote Yves Mpunga déclarait que faute d’infrastructures informatiques et d’un contrôle centralisé, la RD. Congo perd annuellement 100 milliards de dollars américains. Cette branche importante (informatisation) est incluse dans son nouveau et vaste «Concept de Développement en Triangle (CDT)» qui va engendrer l’industrie lourde, la création des chemins de fer reliant les quatre coins de la République, la maximation des recettes de l’Etat, le lancement des métros dans les quatre villes principales de la RDC, 3 millions de logements en 4 ans, 2 millions d’emplois en 5 ans et un budget de 100 milliards de dollars en 5 ans et, surtout, va redorer l’image ternie de la RD. Congo sur l’échiquier international. Cependant, ce CDT a un préalable et bouclier, à savoir : l’informatisation du pays avec une nécessité d’embaucher 350.000 informaticiens congolais. Expert en technologie de l’information et sécurité internet, économiste de l’Université Protestante au Congo (UPC), le jeune Professeur Yves Mpunga est auteur d’une thèse de Doctorat en administration de l’Université de Lisbonne (Portugal) qui a fait ses preuves notamment, aux côtés du célèbre milliardaire Bill Gates (Microsoft) aux USA et en République d’Angola où il a informatisé et centralisé le contrôle du système de bien d’institutions et services qui génèrent, à ce jour, un budget de près de 50 milliards USD. Alors que la RDC voisine n’a qu’un budget extraverti d’à peine 6 milliards USD. Parmi tant d’autres, ce leader a fondé son parti politique dénommé «Lutte pour un Congo Moderne (LCM)».
De son côté, Moïse Katumbi, qui avait dirigé l’ancienne province minière du Katanga pendant 7 ans et qui vient de réunir ses partisans, du 9 au 12 mars 2018, à Johannesburg en Afrique du Sud, annonce à l’opinion nationale et internationale qu’avec «ses amis», des partenaires étrangers, qu’il est en mesure d’apporter en RDC 100 milliards de dollars américains. Mais, jusque-là, ce candidat déclaré à l’élection présidentielle du 23 décembre 2018 et célèbre leader du nouveau regroupement politique dénommé «Ensemble pour le Changement» se réserve d’en dévoiler le modus operandi. Serait-ce une manière de vendre du vent aux Congolais ?
En perspective des prochaines joutes électorales, des vives polémiques prévalent dans l’arène politique de la République démocratique du Congo concernant les alliances politiques, la question de la double nationalité, les projets de société et, surtout, la recette-miracle de 100 milliards de dollars américains pour booster l’économie nationale. A propos de cette somme astronomique, qui de Moïse Katumbi ou d’Yves Mpunga dit vrai ?
Les grands axes du programme de Mpunga
Comment la RDC peut-elle récupérer ses 100 milliards de dollars par an ? Par où commencer et comment le faire ?
L’acteur politique Yves Mpunga, Président national de «LCM», n’y va pas par quatre chemins. A l’heure de la mondialisation, le développement d’un pays doit impérativement passer par l’informatique. Car, celui-ci permet de contrôler et faire des prévisions du futur à grande échelle. L’informatique est, donc, indispensable dans le développement structurel.
Le manque d’un plan directeur de l’informatisation de la République démocratique du Congo élaboré par des experts en la matière ne peut contribuer qu’à la régression du pays. D’autant plus que chaque secteur du domaine public se procure ses logiciels d’une manière indépendante sans un contrôle des codes sources (codes du langage de programmation, base de données et réseau informatique). Et sans organe régulateur dans ce secteur pour contrôler les flux des codes informatiques qui gèrent l’appareil de l’Etat. D’où, la fuite d’informations et l’exposition des données étatiques aux pays développeurs des logiciels.
La dépendance dans le numérique, poursuit-il, est une nouvelle forme de néocolonialisme où maîtres et bourreaux ne seront plus présents physiquement, mais seront présents dans la structure de l’Etat tout en utilisant le numérique pour téléguider et manipuler ce grand pays qu’est la RD Congo.
De façon schématique, voici quelques points importants pour entamer la récupération des recettes de l’Etat sur lesquels avait indiqué Yves Mpunga, il y a deux ans.
Le premier point consiste à octroyer réellement un Numéro d’Identification Fiscale (NIF) à tout citoyen congolais de même qu’aux étrangers vivant en RDC. Ce numéro servira de clef de recherche pour identifier les activités de chaque Congolais et chaque expatrié en ce qui concerne le paiement d’impôts, les inscriptions aux écoles et universités, les activités dans les hôpitaux, les paiements des salaires, les mouvements bancaires, les douanes, les mouvements migratoires, etc.
Le deuxième point : octroyer une carte d’identité électronique et infalsifiable à chaque citoyen congolais. Ceci permettra à l’Etat de mieux connaître sa population et d’avoir des recettes qui pourront aller jusqu’à 1.500.000.000 USD (un milliard et cinq cents millions de dollars américains) au début du projet. Et, dans les années qui suivent, ceci pourra se réduire à 100 millions de dollars par an.
Le troisième point : la bancarisation de l’économie. L’Etat congolais aura l’obligation d’utiliser les banques pour toutes les opérations financières, à savoir : les paiements des salaires, les paiements des fournisseurs, la gestion des ministères et entreprises publiques, etc.
Pour mener à bien ce processus, les banques auront la tâche d’avoir un système informatique capable de recevoir plus d’un million de transactions par minute. Sans oublier que chaque banque aura besoin d’avoir des distributeurs automatiques dans chaque coin de la capitale et de l’arrière-pays afin de permettre à la population de faire des dépôts et retrait d’argent en utilisant un distributeur électronique et sans passer par une agence bancaire. La création des comptes bancaires pour jeunes, facilitation de paiements par Terminal de Paiement Electronique (TPA), l’octroi des TPA aux mamans maraîchères, vendeurs ambulants et commerces d’opportunités au Congo, octroi des cartes bancaires aux fonctionnaires de l’Etat et entreprises privées. Ainsi, l’Etat congolais pourra réduire le flux de circulation de la monnaie fiduciaire à 70% en trois ans.
Quatrième point : contrôle d’impôts des petites et moyennes entreprises, mamans maraichères, vendeurs ambulants, et commerçants opportuns par un logiciel d’impôts indépendant qui pourra prévoir les recettes et faire le suivi avec les agents. Ceci revient à dire qu’une division d’impôts sera créée pour arriver à contrôler efficacement les recettes hors système actuel. Aussi, des informaticiens et agents de recouvrement seront-ils embauchés sur toute l’étendue du territoire national.
Cinquième point : homologation des logiciels de comptabilité et paiement des salaires, logiciel des ventes aux magasins, logiciel des supermarchés, logiciel des boutiques, pour imposer un système comptable et fiscal selon les normes de la RDC. Contrôler les impôts industriels, impôts sur le revenu, l’Institut National de la Sécurité Social (INSS) en temps réel (mensuel, trimestriel et annuel). Tout secteur d’activité économique de la RDC aura l’obligation d’envoyer régulièrement, chaque mois, un fichier électronique à la direction des impôts. Ainsi, l’Etat congolais aura la main mise sur tout secteur d’activité commerciale et d’avoir le contrôle de ses recettes.
Sixième point : création des logiciels d’archivage électronique pour contrôler toutes les archives de la République démocratique du Congo. «Un peuple, une histoire» sera le slogan pour ce grand logiciel qui permettra à l’Etat de numériser des archives qui se trouvent entassées dans des bureaux et à même le sol. Une formation en archivage, bibliothéconomie, informatique (programmation, base de données et réseaux), et gestion, sera dispensée aux candidats à l’embauche dans ce secteur.
Septième point : informatisation et centralisation du contrôle des services de sécurité, de la police, des forces armées, et la création d’une brigade de contrôle d’impôts. Le contrôle des frontières, des prisons, et la création d’une police intelligente est indispensable pour que le contrôle des recettes de l’Etat soit effectif. L’installation d’un serveur de données de la sécurité avec des outils de recherches biométriques et un contrôle systématique des données des citoyens de la RDC. L’Etat congolais pourra suivre, en temps réel, toutes les activités de ses citoyens avec des caméras installées dans toutes les grandes villes de la RD Congo, et interconnectées entre elles, pour aider la police intelligente dans ses investigations et permettre d’assurer la sécurité des biens et des personnes.
L’Etat pourra embaucher les jeunes licenciés pour former les équipes d’investigation intelligente dans la police, les forces armées, et les services de sécurité.
Quadragénaire, le Professeur Yves Mpunga prône la diversification de l’économie de ce Géant au cœur de l’Afrique et mise, avant tout, sur la formation de la jeunesse congolaise (centres de recherches appliquées) pour la création d’une Silicone Valley au pays de Patrice Lumumba. En vue de récupérer les 100 milliards USD qui s’échappent et se volatilisent annuellement, ce brillant expert promet de revenir, en long et en large, sur les différents points énumérés ci-dessus et bien d’autres idées innovantes, en l’espèce «le Concept de Développement en Triangle (CDT)» à même de générer plus de 80 milliards USD en moins de 5 ans, 2 millions d’emplois en moins de 2 ans, etc. Bientôt sa biographie sera disponible lors de la publication de son ouvrage intitulé «Du néant au Pouvoir».
Programme de Katumbi : silence radio !
Le projet de société de la plate-forme «Ensemble pour le changement», dit «programme alternatif crédible», s’articule autour de quatre points ci-après : la consolidation de l’Etat, de la démocratie et la paix en RDC ; la relance de la croissance et de la diversification de l’économie et la création d’emploi ; la valorisation du capital humain et la promotion d’une politique de prospérité partagée ; l’environnement, le développement durable et la question de la gestion du changement climatique. Aucun autre détail. Le problème c’est qu’un autre candidat déclaré au prochain scrutin présidentiel, en l’occurrence, Noël Tshiani, accuse les Katumbistes de plagiat de son projet de société. D’ailleurs, il vient de trainer leur leader en justice. Et Moïse Katumbi risque la disqualification. Car, d’autres adversaires politiques l’accusent, outre l’épineuse question de la triple nationalité et autres affaires judiciaires, de vouloir à nouveau endetter la RD Congo en promettant, une fois élu Président de la République, d’amener 100 milliards de dollars américains avec le concours des partenaires étrangers. Qui va leur rembourser cette somme astronomique ? «Le Congo, mon pays, n’est pas à vendre !», a récemment martelé le Président Joseph Kabila qui est en quête d’un dauphin ou d’une dauphine, selon le célèbre magazine «Jeune Afrique».
En définitive, «du choc des idées jaillit la lumière», dit-on. En RDC, seuls des vrais débats médiatisés entre différents candidats à la Magistrature Suprême pourront éclairer la lanterne du peuple congolais, le Souverain primaire, qui va trancher le dimanche 23 décembre 2018. Vive le combat d’idées ! Cap vers les élections !
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