Société
La Fédération internationale des droits de l'Homme (FIDH) a accusé mercredi des forces de sécurité congolaises et une milice soutenue par l'armée d'avoir "planifié" des massacres relevant de "crimes contre l'humanité" contre une ethnie du Kasaï (centre de la RDC).
Des violences d'une "ampleur et d'une gravité sans précédent" ont été perpétrées dans cette région entre mars et juillet, ont rapporté dans un rapport de 100 pages publié mercredi la FIDH, basée à Paris, et ses organisations partenaires en RDC.
Les provinces du Kasaï se sont embrasées en septembre 2016 après la mort d'un chef coutumier, Kamuina Nsapu, dans un assaut des forces de sécurité, déclenchant des affrontements avec la milice du même nom, qui ont fait plus de 3.300 morts, selon l'Eglise catholique. L'ONU a recensé 87 fosses communes et 1,4 million de déplacés.
"Entre au moins fin mars et juin 2017, les populations de l'ethnie luba ont été massacrées dans plusieurs dizaines de villages du territoire de Kamonia (sud de la province du Kasaï) en raison de leur ethnie, de leur supposée affiliation politique à l'opposition et de leur appartenance ou soutien supposé" à Kamuina Nsapu, dénonce le rapport.
Ces crimes "ont été planifiés, dirigés et menés par des agents de l'Etat congolais" (armée et police) et "la milice Bana Mura", soutenue par l'armée, selon l'organisation, qui ajoute : Ils "ont été perpétrés principalement à des fins politiques et relèvent de crimes contre l'humanité".
Ces témoignages ont été recueillis en juillet dans le nord de l'Angola voisin auprès de 64 réfugiés, en majorité des Luba, rescapés de massacres dans le territoire de Kamonia. Des photographies de réfugiés, victimes d'amputations des bras ou de graves brûlures, ont été insérées dans ce rapport.
>> Lire aussi: 400.000 enfants risquent la mort dans le Kasaï selon l'Unicef
Selon la FIDH, des éléments de Kamuina Nsapu ont perpétré de graves exactions, notamment des "exécutions sommaires, souvent sous la forme de décapitations".
Puis, "après des semaines d'affrontements intermittents (...), les forces de défense et de sécurité congolaises ont déclenché des actes de représailles disproportionnés, et ne visant pas uniquement cette milice", dénonce la FIDH.
Des militaires ou policiers "auraient par ailleurs procédé à des dizaines d'exécutions sommaires de civils".
Plusieurs femmes attaquées par la milice Bana Mura fin avril dans la localité de Cinq témoignent des viols et de sévices sexuels. Des enfants ont été tués à coup de machette par des miliciens.
La FIDH a compilé une liste d'"au moins 50 noms de présumés responsables" (éléments de l'armée, de la police, des Bana Mura, autorités locales...) des crimes commis sur le territoire de Kamonia, et se réserve le droit de la transmettre à la Cour pénale internationale ou d'autres institutions.
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