Mode : les habitudes vestimentaires des Kinois de 1960 à 2017

Les Congolais en général, particulièrement les habitants de la ville de Kinshasa, ont sensiblement modifié leurs habitudes vestimentaires et leurs manières de se coiffer. On le constate aussi bien chez les hommes que chez les femmes.

En effet, après 1960, année de l’indépendance de la République démocratique du Congo, les Kinois préféraient s’habiller comme les colons pour ressembler aux « évolués ». Culotte et chemise blanches, chaussures noires et chaussettes blanches, tel était le look des Kinois copié des Belges. Quant à la coiffure, le style « Lumumba », inspiré également des « Noko », était à la mode. Il consistait à séparer les cheveux par une raie. Chez les dames, les mini-robes dominaient.

Vers les années 1970, les chaussures « Goodyear » ont vu le jour, caractérisées par de grosses semelles. En même temps, les pantalons « Pattes d’éléphants », chemise et pantalons moulants… étaient aussi à la mode. De même que le « demi-Dakar », c’est-à-dire une veste dont la couleur ne correspond pas avec celle du pantalon. Sans oublier la coiffure « Afro » adorée aussi bien par les hommes que par les dames. Il s’agissait de laisser pousser les cheveux et utiliser les « Peignes chauds » pour les rendre plus souples.

Aussi, grâce au « Recours à l’authenticité » prôné par Mobutu Sese Seko, la tenue officielle des ex. Zaïrois était l’Abacost, un style copié des Chinois. Depuis, les Congolais de l’époque ne s’habillaient plus en veste et cravate comme les occidentaux. Quant aux mamans, le pagne africain était désormais leur look. L’abacost a perduré jusqu’au 24 avril 1990, lorsque le maréchal a décrété le pluralisme politique dans l’ex. Zaïre.

Après le départ de Mobutu en 1997, le nouveau régime est venu avec un nouveau look, le « Safari ». Cette tenue est quasiment une veste avec des manches courtes ou longues, mais que l’on porte sans chemise à l’intérieur, ni cravate.

Aujourd’hui, le « Safari » demeure dans les habitudes vestimentaires des Kinois, malgré que la veste « taille », autrefois « moulante », refait surface, avec un regard de plus en plus orienté vers l’Afrique de l’Ouest où l’on puise désormais des chemises et robes « bazins ».

Mais il y a une certaine catégorie de jeunes « branchés » qui ont opté pour le « Fashion » dont les précurseurs sont les artistes chanteurs Fally Ipupa et Ferré Gola. Les deux supers stars de la musique congolaise emballent toute la jeunesse de leur génération avec une tenue très simple, mais extravagante. Un T-shirt, un pantalon Jean’s moulant « taille basse » qui laisse entrevoir les dessous et une paire de baskets suffisent pour paraître « branché ». Le tout, ponctué de tatouages sur certaines parties du corps.

En ce qui concerne les filles de Kinshasa, leur habillement est pour l’instant le même que celui des Européennes et Américaines : pantalon Jean’s extrêmement moulant, culotte serrée, body, singlet, collant… ce qui entrave parfois les bonnes mœurs africaines.