Société
La terre a failli trembler sous les pieds, ces deux derniers jours. Aujourd’hui, le calme revient. Les activités reprennent leur ambiance habituelle à Kinshasa et en provinces. L’heure est à l’évaluation et aux décomptes.
Au fait, il y a eu, certes, villes mortes, mais, après… Quel message le pouvoir en a tiré ? Quel est le bilan établi par le Rassemblement ? Va-t-on continuer sur la même lancée jusqu’aux actions musclées de rue, telles que prévues, dès le 1er octobre 2017 ? Pourquoi ne pas revenir à table de nouveaux pourparlers ? Au lieu de se limiter à la bataille des chiffres axée sur le nombre de morts, hospitalisés ou blessés, ne serait-il pas mieux que les acteurs majeurs étudient les voies et moyens susceptibles de débloquer le processus électoral ?
Visions aux antipodes
A quelque cinq mois de la fin de cette année 2017, le pouvoir et l’Opposition constellée autour du Rassemblement des Forces Politiques et Sociales Acquises au Changement, se tiraillent. Là où l’un veut évaluer le processus électoral, en mettant à la table de discussions tripartites, le Gouvernement, la Ceni et le CNSA, pour se donner un temps nécessaire à la tenue de bonnes élections, l’autre refuse, cependant, de cautionner un nouveau glissement dans le glissement.
Deux logiques, deux visions aux antipodes. C’est la continuité, en rempilant. Ou, alors, c’est la rupture. Ce sont les élections avant le 31 décembre 2017 ou rien, selon le Rassemblement. Mais, entre les deux, comment trouver un minimum d’espace, pour négocier un nouveau deal devant permettre de conjurer la vraie crise en perspective qui, elle, est liée notamment, à la non-tenue des élections avant la fin de la rallonge de 12 mois prévus par l’Accord du 31 décembre 2016, à la non-institution d’une transition consensuelle ainsi qu’aux ratés de la décrispation politique ?
Si, quelles que soient les raisons, l’objectif visé est d’aller aux élections, pourquoi ne pas se remettre en question, pour revoir les dispositions et se donner mutuellement des garanties, pour qu’en fin de compte, peu importe tout ce qui est arrivé, que le pays soit de nouveau engagé sur les rails d’un processus électoral réaliste, responsable et apaisé ? Autant sont des questions auxquelles, le pouvoir et l’Opposition se doivent de réfléchir mûrement, pour sauver le peu d’acquis de ces quinze, voire vingt dernières années, s’il faut remonter jusqu’à l’avènement de l’AFDL, à la fin du règne despotique et totalitariste de l’homme à la toque du Léopard, le Feu Maréchal Mobutu Sese Seko, en mai 1997.
Réussite ou échec ?
Deux journées "Villes mortes", deux journées de réflexion pour l’avenir du pays. Nombreux sont ceux qui sont restés à la maison en raison de plusieurs motivations. Pour le Rassemblement, le satisfecit est tiré de la paralysie quasi-totale des activités aussi bien à Kinshasa qu’en provinces. Pour la Majorité, c’est l’échec.
Les deux forces s’entraccusent, se repoussent et s’enchevêtrent dans leurs logiques respectives. Tout comme, dans une certaine mesure, elles se télescopent tout en cherchant, en même temps, à se neutraliser. Entretemps, les jours passent. La situation se désagrège. La misère va crescendo alors que les grèves se signalent dans divers secteurs de la vie nationale. Si, pour les médecins et infirmiers, le mouvement a été enclenché, il y a quelques jours, pour les fonctionnaires, la menace a été décalée et ramenée à fin août 2017. Et, parallèlement, chez les magistrats, les Professeurs d’Université ainsi que le personnel scientifique, la grogne monte chaque jour davantage.
Aux pires des cas, si toutes ces catégories sociales en arrivaient à grever en même temps et au même moment, que se passerait-il ? Ici, le Gouvernement Bruno Tshibala et, à travers lui, l’ensemble de l’appareil étatique, tel que dirigé, depuis plus d’une décennie, sous l’ère des Kabila, a là, du pain sur la planche.
A tout prendre, agir contre les grèves, c’est savoir prendre le taureau par les cornes. Pour tout gouvernement sérieux, la meilleure arme, c’est l’anticipation. Mieux vaut prévenir que guérir, dit-on. Au plan politique, pour désamorcer la crise à la fin du mois de décembre 2017, en quoi pécherait-on, si le régime tentait une nouvelle pêche miraculeuse, en arrachant, une fois de plus, un autre rendez-vous historique avec la classe politique ?
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