Troisième dialogue : une preuve supplémentaire de la bassesse de la classe politique

La République démocratique du Congo (RDC) est véritablement malade de ses hommes politiques. Depuis l’ex Zaïre, à chaque tournant décisif de l’histoire du pays de Joseph Kasa-Vubu, le premier président démocratiquement élu et qui a été chassé du pouvoir sans chercher à verser le sang de ses compatriotes, des opportunistes de tous genres apparaissent sur la scène politique avec des déclarations bancales qui énervent la population. Le dernier du genre dont nous nous abstenons de citer son nom pour ne pas faire gratuitement sa propagande, propose l’organisation d’un troisième dialogue pour mettre fin à la crise aigüe qui frappe de plain-pied la RDC.

Cet ancien du MLC qui s’était attiré la sympathie des Congolais par sa verve oratoire a provoqué sa mort politique en trahissant la cause du peuple, qui l’a élevé au rang de député en 2011. Comme tout autre obsédé du pouvoir, il s’est fait embaucher pour devenir ministre dans le gouvernement Matata II. Malheureusement pour lui, après une courte période, il s’est défenestrer et il est sorti par la petite porte, sans avoir laissé des traces derrière lui. Aujourd’hui se trouvant dans le chômage, il veut se faire parler de lui en proposant une piste de sortie de crise qui va contribuer davantage à retarder les élections que le peuple congolais attend avec beaucoup d’impatience. Le schéma qu’il propose, si par malheur il se concrétisait, se terminerait par l’organisation d’une énième transition avec comme point de mire la mise en place d’un autre gouvernement cette fois-là de large union nationale, après ceux d’union nationale de Samy Badibanga et Bruno Tshibala. Le concepteur de ce scénario compte assurément faire partie de cette équipe gouvernementale du type 1+4. Lui gagnerait, mais quel dividende le peuple tirerait ?

Comme il fallait s’y attendre, la voie dans laquelle cet ancien du MLC veut entraîner le pays a soulevé un tollé de protestations de la part des patriotes qui tiennent à l’application intégrale de l’accord du 31 décembre conclu avec la bénédiction des évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO). Pour plus d’un, cette piste constitue un retour en arrière et ne favorise nullement la décrispation du climat politique devenu délétère depuis la non organisation des élections en novembre 2016. Cette impasse politique est aujourd’hui à la base de la déliquescence de l’économie caractérisée par la descente aux enfers de la monnaie nationale par rapport au roi dollar qui frôle déjà le taux de change de 1.700 Fc le dollar américain. 

La crainte du désaveu populaire fait peur aux vagabonds

Si aujourd’hui certains politiciens formulent des propositions allant dans le sens de repousser l’organisation des élections, c’est tout simplement parce qu’ils sont conscients que le peuple les a déjà désavoués. C’est leur vagabondage politique qui a provoqué cette fracture entre eux et leurs anciens électeurs. Pour ne pas connaître une mort politique définitive, ils s’agitent pour initier des scénarii dans le seul but de revenir sur la scène politique.

Malheureusement pour eux, le peuple congolais n’est plus dupe. Après les élections de 2006 et celles de 2011, il est à présent aguerri. C’est pourquoi, sa seule préoccupation aujourd’hui est d’aller aux urnes pour sanctionner sévèrement tous ceux qui ont abusé de la confiance de ceux qui ont voté pour eux lors des derniers scrutins. Quiconque va à l’encontre de ce désir et veut retarder les élections dont la tenue est prévue au plus tard décembre 2017, conformément à l’accord de la St Sylvestre, sera rejeté par le peuple qui croupit dans une  misère indescriptible.

Le flot de protestations nées de la prestation médiatique de l’ancien ministre de l’Industrie, ainsi que la réprobation générale enregistrée après la déclaration d’une certaine jeunesse qui appelle à l’instauration de l’état d’urgence en RDC, prouvent à suffisance que les Congolais sont prêts à vendre chèrement leurs vies pour sauver la démocratie acquise au prix de mille et un sacrifices après 32 ans de dictature sous le règne du maréchal Sese Seko Mobutu surnommé  » Aigle de Kawele « .