Kwilu : grâce à ‘’Chromoleana odorata’’, les cultures maraichères gagnent du terrain dans certains secteurs du territoire de Bulungu

Depuis quelques années, les paysans des secteurs Dwe et Nkara, bien réputés dans la pratique des cultures vivrières, s’adonnent petit à petit aux activités de maraichage pour résoudre le problème de scolarité de leurs enfants et améliorer leur santé. Ces activités se déroulent dans les villages Eto, Dwe, Mubini, Eyana et autres dans le territoire de Bulungu à plus de 100 km de Kikwit, ville économique de la province du Kwilu en République démocratique du Congo.

Selon  Makwela Ndombe  Itilis, président de l’Association de développement intégré de lutte contre la pauvreté paysanne en milieu rural (ADILPMR), une union de cinq associations œuvrant dans les secteurs Dwe, Nkara et kwilu Kimbata, le maraichage commence à gagner du terrain dans ces secteurs précités grace à l’usage de l’engrais vert dénommé ‘’chromolaena odorata’’ et  le rendement s’améliore.

«Depuis 2014, nous avons mis sur pied la culture des amarantes à l’aide de ce fertilisant naturel. Cette pratique est très rependue dans nos milieux et donne des bons résultats. Nous la pratiquons souvent pendant la saison sèche c’est-à-dire au mois de juin, juillet et août. Nous faisons des jardins familiaux proches des habitations. Un ménage peut cultiver 30 à 40 plates-bandes de 1m de large et 10m de long. Après la vente, une plate-bande peut produire 6.000 FC», témoigne Ndombe.

«Le revenu de notre travail nous permet de résoudre le problème de scolarité de nos enfants et de ménages. Outre ces deux aspects, les amarantes contribuent aussi à l’amélioration de la santé des membres de nos familles restreinte et élargies. Nous préférons le ‘’chromolaena odorata’’comme engrais vert parce qu’il accélère la croissance des plantes par sa fertilité. On la trouve facilement dans nos milieux ruraux et cela à moindre coût. Elle pousse partout même derrière les maisonssurtout sur des étendus en jachère. Ses feuilles enfouis dans le sol se décomposent rapidement (une à deux  semaines) et se transforment en humus», indique-t-il.

Pour Sukuma Ter, le préfet de l’institut Etolonkay dans le Dwe, un spécialiste en la matière et un amoureux de la terre, les cultures maraichères à base de cette plante de la famille d’Asteraceae permet aux paysans de gagner beaucoup d’argent en peu de temps. «Après 30 jours de semis, on passe à la récolte. L’invasion de terre par chromolaena odorata conduit à une amélioration significative de la disponibilité des éléments nutritifs et de l’activité biologique du sol. La teneur du sol en phosphore assimilable et les activités enzymatiques (phosphate) sont deux à trois fois supérieures à celles sous savane arbustives et herbeuses», dit-il.

Il affirme que cependant, bons nombres des paysans manquent les matériels de travail adéquat à savoir : brouettes, arrosoir, bêches, pelles, binettes etc. ils travaillent toujours de façon artisanale. Il est souhaitable de pratiquer cette activité près de cour d’eau pour éviter la carence en eau.

Originaire d’Amérique latine, chromolaena odorata est une espèce pérenne à fort pouvoir de dispersion et qui colonise rapidement les espaces perturbées en formant des couverts denses, de 1,5 à 2m de hauteur. L’espèce fait augmenter rapidement la teneur du sol en matière organique.