Monde
Une manifestation contre un vote du Sénat paraguayen, autorisant le président actuel à briguer un nouveau mandat, a dégénéré vendredi : le bâtiment du Parlement a été investi et incendié.
Des manifestants au Paraguay ont violemment exprimé, vendredi 31 mars, leur opposition à la décision du Sénat de permettre au président Horacio Cartes de briguer un nouveau mandat : ils ont pris d'assaut le Parlement dans la soirée, déclenchant un incendie à l'intérieur du bâtiment.
Scandant des slogans comme "Plus jamais de dictature", des centaines d'opposants ont fait irruption dans le bâtiment du Congrès après avoir cassé des portes, des palissades et des baies vitrées. Ils ont ensuite saccagé les bureaux des sénateurs favorables à l'amendement avant de provoquer des débuts d'incendie.
Des vitrines de l'immeuble du Congrès ont été fracassées par les protestataires. (© Reuters)
Ils ont brûlé des pneus et démonté en partie la grille entourant le siège du Congrès national, tandis que la police anti-émeute a riposté à l'aide de grenades lacrymogènes et de balles en caoutchouc. Des heurts ont éclaté avec la police et une trentaine de policiers et de manifestants ont été blessés, ont indiqué les pompiers.
Les manifestants ont finalement quitté le bâtiment et les pompiers ont pu maîtriser les flammes. Des rassemblements se poursuivaient ailleurs dans la capitale et dans le pays, ont rapporté les médias paraguayens.
Un vote illégal à huis clos
Réunis en séance extraordinaire à huis clos dans une salle du parlement et non au Sénat à proprement parler, 25 sénateurs sur les 45 de la chambre haute du Congrès ont voté en faveur d'un amendement constitutionnel autorisant le président à solliciter un nouveau mandat.
Les adversaires de cette mesure, qui dénoncent une remise en cause des institutions démocratiques du Paraguay, ont qualifié ce vote d'illégal.
La proposition doit désormais être examinée par la Chambre des députés, où elle semble jouir d'un fort soutien. Un vote des députés prévu samedi matin a été reporté en attendant que la situation se calme, a dit le président de la Chambre, Hugo Velazquez.
Cet amendement s'appliquerait aux futurs chefs de l'État mais aussi à Horacio Cartes, élu pour cinq ans en 2013 et dont les plus fervents partisans souhaitent qu'il se représente en 2018.
Il concernerait aussi l'ancien président Fernando Lugo, dont les soutiens souhaitent aussi qu'il puisse à nouveau se présenter.
Le président appelle au calme
La Constitution du pays, rédigée après la fin de la dictature en 1989, interdit la réélection du chef de l'État. Réunis en séance extraordinaire à huis clos, 25 sénateurs sur les 45 de la chambre haute du Congrès national ont voté en faveur d'un amendement constitutionnel autorisant le président à solliciter un nouveau mandat.
La proposition doit désormais être examinée par la Chambre des députés, où elle semble jouir d'un fort soutien. Un vote des députés prévu samedi matin a été reporté en attendant que la situation se calme, a dit le président de la Chambre, Hugo Velazquez.
Le président Horacio Cartes a de son côté lancé un appel au calme et au rejet de la violence. "La démocratie ne se conquiert pas et ne se défend pas par la violence, et vous pouvez être certains que ce gouvernement poursuivra ses plus grands efforts pour maintenir l'ordre juridique dans la République", déclare le président dans un communiqué diffusé sur son compte Twitter.
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Paraguay: des manifestants saccagent et incendient le parlement pour empêcher le Sénat d'autoriser le président actuel à briguer un nouveau mandat. (© Cesar Olmedo/AFP)