Provinces
Le commerce illégal de minerais semble toujours florissant en République Démocratique du Congo (RDC) à lire le rapport du groupe d’experts de l’ONU sur la situation sécuritaire dans l’Est du pays. (voir ci-dessous)
Toujours en proie à une soixantaine de groupes armés, la région des Kivu reste toujours la plaque tournante de trafics en tout genre : or, étain, tantale, tungstène… Tous les six mois, les experts de l’ONU passent au peigne fin les comportements des groupes armés, mais aussi de l’armée congolaise, qui agit le plus souvent en toute impunité dans les Kivu, à plus de 3.000 km de la capitale Kinshasa.
Si l’ONU notent des avancées (timides) dans la volonté de l’armée de mener des enquêtes sur les pratiques illégales de certains de ses officiers, le dernier rapport du groupe d’experts montre que ces trafics perdurent au sein des FARDC.
Des officiers peu ou pas poursuivis
La lutte contre le trafic d’or est d’autant plus important en RDC, un pays toujours en situation post-conflit, qu’il s’agit « du minerai le plus utilisé pour financer les éléments armés et les réseaux criminels opérant » au Congo. L’essentiel de l’or exporté continue de l’être clandestinement vers Dubaï et les Émirats arabes unis via les pays voisins, Ouganda et Burundi.
Si le commerce est censé être réglementé, l’ONU s’inquiète « de ce que le gouvernement congolais n’ait pas encore réalisé l’audit des comptoirs, comme il le lui avait recommandé dans son rapport précédent ». Signe tout de même encourageant : en septembre 2016, les FARDC ont ouvert une enquête sur trois généraux et deux colonels basés au Sud-Kivu, soupçonnés d’être impliqués dans l’exploitation de l’or.
Deux des cinq officiers ont été suspendus pour la durée de l’enquête. Mais deux mois plus tard, un officier supérieur des FARDC participant à l’enquête a fait savoir aux experts de l’ONU que « celle-ci était déjà terminée, et qu’il n’y aurait pas de poursuites ».
Des « fuites » au sein de l’armée
Parmi les cas de trafics recensés par le rapport, l’ONU révèle celui du colonel John Unega. L’officier serait impliqué dans la production d’or sur le site minier de Kpangba en Ituri, en violation des règles de l’armée congolaise et du code minier qui stipule qu’il est « légalement interdit de vendre de l’or produit avec la participation d’éléments de l’armée. »
Plusieurs témoignages recueillis par les experts affirment que l’officier congolais « intervenait dans l’exploitation des ressources naturelles. » Ses hommes, ainsi que lui-même, ont été vus plusieurs fois sur le site.
John Unega était appelé à comparaître en juin 2016 pour son implication présumée dans l’exploitation de ressources minérales. Mais ironie du sort, selon deux officiers des FARDC, l’information aurait fuitée en interne et permis à l’officier congolais de ne pas être conduit à l’audience.
Une brigade pour protéger un site minier
Dans le collimateur des experts de l’ONU se trouve également une entreprise chinoise, Kimia Mining, qui utilise la technique illégale du dragage pour extraire l’or dans le territoire de Mambasa (Ituri).
Selon les experts, la 31ème brigade des FARDC a été déployée sur le site pour « protéger les activités de dragage ». Deux procureurs militaires ont indiqué à l’ONU qu’ils « s’efforçaient de retirer les éléments des FARDC de la zone, mais qu’ils se heurtaient à l’opposition du commandement de la trente et unième brigade ».
Quant à Kimia Mining, ses activités de dragage ont été suspendues en juillet 2016 par le gouverneur de l’Ituri, mais la société continue en toute impunité d’utiliser des dragues sur le site après le mois de juillet. Ces activités illégales protégées par des militaires de hauts rangs de l’armée régulière doivent cesser, estiment les experts, qui réclament des enquêtes sur les activités de Kimia Mining, mais également concernant la complicité des militaires congolais.
L’ONU souhaite également que le gouvernement de Kinshasa puisse garantir le respect de la réglementation minière. Malgré les nombreuses recommandations de l’ONU sur le sujet, les progrès restent bien maigres à ce jour.
Ci-après, en annexe, le rapport du Groupe d'experts des Nations Unies :
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