Dialogue II: un accord de "principe", à signer vendredi prochain, a été trouvé entre les participants

Un compromis aurait été trouvé ce samedi 24 décembre 2016 entre les délégués du camp des signataires de l'accord du 18 octobre et ceux du Rassemblement sur la résolution de la crise politique que traverse actuellement le pays.

Alors que tous les Congolais attendaient avec impatience le beau cadeau de Noël promis par les « pères » de la CENCO ce vendredi 24 décembre, il faudra hélas encore prendre son mal en patience jusqu’au vendredi 30 décembre prochain pour pouvoir sauter de joie sur un accord de résolution qui mettrait fin à la crise politique actuelle.

Cependant, tout n’est pas perdu puisqu’au terme de près de 24 heures de tractations en vue d’une conclusion de sortie de crise, un draft a été accepté par les différents représentants avec comme principes directeurs la présentielle et les législatives en décembre 2017, avec possibilité d'organiser les provinciales en février 2018 et, d’autre part, la stipulation noir sur blanc des points qui avaient fait l’objet d’âpres discussions jeudi soir.

Ainsi, l’accord en suspend prévoit que le président sortant, Joseph Kabila, reste également en fonction jusqu’à l'installation de son successeur élu et ne pourra pas briguer un troisième mandat consécutif et qu’il n’y aura pas de modification de la Constitution, ni tentative ou action quelconque tendant à organiser un référendum durant la période de transition, dont la durée serait de 12 à 14 mois.

Un comité national de suivi de l’accord sera mis en place et présidé par le leader de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Etienne Tshisekedi. Il sera secondé par Eve Bazaiba, secrétaire générale du Mouvement de libération du Congo (MLC). Chargé de suivi du chronogramme de mise en œuvre de l’accord, ce comité sera composé de 28 signataires du nouvel accord avec la présence de la CENCO.

Le sort de Badibanga, seul point de divergence

Le seul point de divergence, qui persiste jusqu’ici, est la revendication de la Primature du gouvernement de transition par le Rassemblement alors que, chose étrange, la Majorité soutien Sammy Badybanga ; le Premier ministre fraichement investit et issue des rangs de l’opposition signataire du Dialogue de l’UA.

Mais pour la CENCO, il ne s’agit là que d’un point mineur: « A 95%, nous avons fini le travail. Et ce dernier pas, nous ne le ferons pas en plénière mais en petit comité », a déclaré un membre des évêques lors de la conférence de presse de suspension des travaux.

Ainsi suspendu, le Dialogue devrait donc reprendre ce jeudi 29 décembre, par la mise en place d'une commission, en vue justement de finaliser le point qui reste et permettre un toilettage du texte final avant la séance du vendredi qui devrait être pour l'adoption et la signature en plénière de l’accord par chacun des délégués des partis présents à ce dialogue.

Bien entendu, il existe une certaine appréhension quant à laisser passer une semaine sur des résolutions dont toutes les parties sont déjà d’accord pour signer. Comme l’affirmait ce matin, à juste titre, Joseph Olengakoy: « Si on ne signe pas aujourd'hui, les choses vont changer ».

Mais pour les évêques le temps de la prière et de la préparation à la Nativité étant arrivé, il en pouvait en être autrement. Par ailleurs, c’est de cet esprit de Noël et de de paix que chaque représentant devrait s’animer pour qu’au retour des festivités, d’ici à la semaine prochaine, l’accord soit rapidement finalisé et signé.

En attendant, le peuple congolais devra encore user de patience pour, qui sait, recevoir le plus beau des cadeaux en cette période de fêtes: la paix pour les semaines, mois et, espérons-le, années à venir…