Monde
Dans une allocution surprise depuis le palais de l'Elysée, François Hollande a annoncé ce jeudi soir qu'il ne briguerait pas de second mandat à l'élection présidentielle de 2017.
Le suspense est terminé. L'air grave, la voix blanche, François Hollande a annoncé qu'il ne serait pas candidat à sa propre succession après avoir laissé plané le doute depuis plusieurs mois. « Je ne suis animé que par l'intérêt supérieur du pays. L'expérience m'a apporté l'humilité nécessaire dans ma tâche (...) Aussi, j'ai décidé de ne pas être candidat au renouvellement de mon mandat », a déclaré le chef d'Etat de la France lors d'une allocution surprise depuis le palais de l'Elysée.
François Hollande est le premier président de la Ve République à renoncer à briguer un second mandat. Son annonce intervient au terme d'un quinquennat marqué par une large impopularité. Elle arrive aussi alors que la baisse du chômage, son principal engagement, s'est confirmée en octobre. « Les résultats arrivent plus tard que je ne les avais annoncés, j'en conviens, mais ils sont là », a-t-il expliqué.
Dressant le bilan de son mandat, le chef de l'Etat français a mis en avant des comptes publics « assainis », une Sécurité sociale « à l'équilibre » et une dette « préservée ». François Hollande a également évoqué la signature de l'accord mondial sur le climat lors de la COP21 à Paris en décembre 2015 et la « transparence » qu'il a « imposée à tous les élus ». Son « seul regret » : avoir proposé la déchéance de nationalité. « Je pensais qu'elle pouvais nous unir alors qu'elle nous a divisés », a-t-il avoué.
L’intérêt supérieur du pays
François Hollande depuis l'Elysée jeudi soir (© Liewig Christian/ABACA)
Pendant les quelques minutes qu’a duré son discours, il a entretenu une dernière fois le doute sur sa décision finale. Il a notamment estimé avoir rempli son principal engagement, celui sur l’emploi – « depuis le début de l’année, le chômage diminue » – tout en concédant avoir remporté cette bataille trop tard. Il a aussi mis en avant la lutte contre le terrorisme : « Nous avons tenu bon, et j’ai pris les mesures nécessaires, sans jamais remettre en cause nos libertés. » Il s’est en revanche livré à un mea culpa sur la question de la déchéance de nationalité, qui devait lui permettre de préserver « la cohésion nationale », mais qui a surtout divisé son camp.
A ce stade de son allocution, tout laissait presque à penser qu’il avait décidé de se représenter. Comme si, une dernière fois, François Hollande avait décidé de profiter de son statut de maître du jeu. Mais, prenant acte de son incapacité à rassembler la gauche, il a fini par annoncer son renoncement. « Je ne peux me résoudre à la dispersion de la gauche, à son éclatement, a-t-il lancé. Pour ma part, je ne suis animé que par l’intérêt supérieur du pays. Le pays, depuis plus de quatre ans et demi, je l’ai servi avec honnêteté (…). Aujourd’hui je suis conscient des risques que ferait courir une démarche, la mienne, qui ne rassemblerait pas largement autour d’elle; aussi j’ai décidé de ne pas être candidat à la présidentielle.»
Cette impossibilité de rassembler la gauche autour de sa candidature, voilà l'élément qui a le plus pesé dans sa décision de se retirer de la course présidentielle. Au point de lancer un appel « à un sursaut collectif qui engage tous les progressistes, qui doivent s'unir dans ces circonstances, car ce qui est en cause, ce n'est pas une personne, c'est l'avenir du pays».
Car, pour le reste, le chef de l'État est apparu plutôt content de son bilan, qu'il a longuement détaillé, ne concédant qu'« un seul regret » pensant que cette loi sur la déchéance « pouvait nous unir, elle nous a divisés », a-t-il admis.
La route est maintenant ouverte pour Manuel Valls. Lundi, après un déjeuner en tête à tête avec François Hollande, le Premier ministre avait écarté l'hypothèse d'une démission de Matignon et exclu une confrontation avec le chef de l'Etat lors de la primaire de la gauche.
Ce jeudi soir, la donne a donc changé. S'il se lance dans la course à la présidentielle, Manuel Valls devra affronter l'épreuve de la primaire en janvier. Il sera notamment opposé à l'ancien ministre Arnaud Montebourg, qui a déposé sa candidature ce jeudi. Le Premier ministre a jusqu'au 15 décembre pour se déclarer.
Les premières réactions
Pour la première fois de l'histoire, un président de la République française renonce à briguer un second mandat. Une décision inédite qui a immédiatement fait réagir les soutiens et les adversaires de François Hollande.
François Fillon, vainqueur de la primaire de la droite, a été l’un des premiers à s'exprimer : « Ce soir, le président de la République admet, avec lucidité, que son échec patent lui interdit d'aller plus loin. Ce quinquennat s'achève dans la pagaille politique et la déliquescence du pouvoir ».
Un avis partagé par le candidat de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, qui estime que « François Hollande a totalement désorganisé son camp et ceux qui l'ont élu pour combattre la finance et renégocier les traités européens ».
La gauche salue une décision courageuse
Lui aussi candidat à l’élection présidentielle et ancien ministre de François Hollande, Emmanuel Macron a salué une « décision courageuse ». « Quand on a passé sa vie dans le combat politique, prendre la décision qu'il a prise aujourd'hui n'est pas neutre, quelle que soit son impopularité actuelle », a-t-il ajouté.
De son côté, Manuel Valls a salué « le choix d'un homme d'Etat », faisant part à l'adresse du chef de l'Etat de son « émotion », sa « fidélité » et son « affection » pour François Hollande
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