Politique
Une délégation du Conseil de sécurité de l’Onu est arrivée hier soir en République démocratique du Congo où elle effectue une visite de 72 heures, officiellement pour vérifier l’application de la résolution 2277. Ce samedi matin la délégation, conduite par les ambassadeurs de France et d'Angola, a été longuement reçue par le Premier ministre, puis par le président Kabila.
La réunion, à huis clos, a commencé aux environs de 10h20, heure locale et s'est terminée plus d'une heure quarante-cinq plus tard. De l’avis même du personnel de la présidence, c’était un entretien particulièrement long.
Il y avait beaucoup de monde dans la salle : outre le président Kabila, étaient présents les quinze membres du Conseil de sécurité, le patron de la Monusco et son adjoint, et également les ministères clés du gouvernement : Intérieur, Défense, Justice, Communication et le directeur du cabinet du président.
Beaucoup de monde et beaucoup de questions posées c’est ce que les ambassadeurs ont déclaré à l'issue de la réunion et beaucoup de réponses obtenues, ce qui explique sans doute la longueur de cet échange qui a été un moment clé de leur visite. Cela également, les ambassadeurs l’ont souligné.
Le président de la République démocratique du Congo a, selon des diplomates, indiqué qu’il ne pourrait pas briguer un troisième mandat mais que la Constitution congolaise pourrait être révisée. Il l’a mentionné pendant qu’il discutait avec les membres du Conseil de sécurité des Nations unies
"Le Conseil de sécurité des Nations Unies a demandé au président Kabila de confirmer qu’il ne se présentera pas à l'élection. Il a dit que la Constitution était claire sur le troisième mandat mais elle (Ndlr, la Consitution) pourrait être amendée", indique dans un message posté sur Twitter le Conseiller politique à la Maison du Royaume-Uni auprès de l’ONU, M. Stephen Hickey qui a pris part aux discussions entre le Chef de l’Etat congolais et la délégation des Nations unies.
Very concerning that Pres. Kabila mentions possibility of amending constitution when asked straight question on standing for 3rd term. #DRC
— Stephen Hickey (@sblhickey) 12 novembre 2016
Opposition #DRC politician @Evebazaiba tells Security Council Pres. Kabila must respect constitution and hold elections by April '17 latest. pic.twitter.com/p0Z33A4FeO
— Stephen Hickey (@sblhickey) 12 novembre 2016
#DRC opposition Rassemblement tell the Security Council they need clear timeframe for elections in '17 + commitment from Kabila not to stand pic.twitter.com/jmofob2BoM
— Stephen Hickey (@sblhickey) 12 novembre 2016
Le porte-parole du gouvernement congolais, M. Lambert Mende, indique de son côté que M. Kabila a rappelé dans des termes "percutants et simples… qu’il est un homme qui n’a jamais violé un engagement et souhaiterait que les membres du Conseil de sécurité des Nations Unies aient plus un esprit ouverts avant de se prononcer sur la question congolaise… et considèrent ce qui convient aux Congolais".
Transition pacifique
Selon M. Mende, "Le président a rappelé l’historique qui part de 1960. En présence d’une force onusienne que le premier chef du gouvernement démocratiquement élu a été enlevé de cette ville et amené à Elisabethville. Il a été tué. Il y avait une mission des Nations Unies. Et aujourd’hui, 56 ans après, il y a une autre situation de crise qui nécessite que les Nations unies soient là. Il y a donc un problème" a rapporté le Ministre de la Communication et des média dans un entretien téléphonique avec le site d’information Actualité.cd.
Sous entendant que la RDC serait en bonne voie de résolution de ses conflits, le président aurait par ailleurs souhaité que "cette 13e visite puisse être la dernière".
Le président Kabila a rappelé aux membres du Conseil de sécurité que Patrice Emery Lumumba, le premier Premier ministre congolais démocratiquement élu, était enlevé à Kinshasa en 1960 en présence d’une mission des Nations unies et a été tué plus tard à Lubumbashi. Il y a donc un problème, a soulevé M. Kabila, selon le porte-parole du gouvernement.
Le diplomate anglais, Stephen Hickey, révèle, de son côté dans un autre tweet que le Chef de l’Etat congolais s’est étonné de l’intérêt du Conseil de sécurité des Nations unies sur les violations de la Constitution en RDC alors que beaucoup d’autres violations sont perpétrées dans la région.
"Nous avons rappelé que la RDC est à un moment charnière de son histoire, une transition pacifique doit conduire à des élections apaisées", a déclaré à la presse l'ambassadeur de France auprès des Nations unies, François Delattre, à l'issue de l’entretien de plus d'une heure et demie que les 15 membres du Conseil de sécurité ont eu avec M. Kabila.
M. Delattre a également lancé un appel à la responsabilité de tous les acteurs politiques congolais: "Il revient aux forces vives de maintenir le pays sur le chemin de la paix", a-t-il dit.
La mission des diplomates se poursuit
Les diplomates doivent maintenant rencontrer les évêques de l'église catholique qui mènent des discussions pour tenter de rapprocher les points de vue entre les participants du dialogue national et ceux qui ont refusé ce dialogue.
Car les diplomates ont tenté d’obtenir un processus plus inclusif, a expliqué Francois Delattre, ambassadeur de France, qui, avec son homologue angolais, conduisait la délégation. "Les Congolais de tous bords, c’est ça l’appel du Conseil de sécurité doivent s’unir pour pouvoir rejeter la violence et privilégier l’intérêt supérieur de la Nation. Pour cela, le dialogue est plus que jamais la voie privilégiée pour surmonter les différends.
Le processus électoral doit pouvoir se tenir dans un climat pacifique dans un esprit de consensus qui rassemble l’ensemble des forces politiques congolaises. L’accord du 18 octobre a été une étape en ce sens et les discussions doivent pouvoir se poursuivre dans un cadre large, inclusif, afin d’atteindre un consensus large sur un calendrier électoral précis, accompagné de mesures de confiance, mesures importantes dont nous avons également parlé.
Nous avons marqué combien pour avoir un débat politique libre et constructif, la liberté d’opinion, de réunion, un accès équitable aux médias doit être garanti, la sécurité et la liberté de circulation de tous doit être assurée. Et à ce titre nous avons appelé les autorités congolaises à rétablir le signal de Radio France Internationale et à lever l’interdiction de manifester. Naturellement, le sort de la radio Okapi a également été mentionné…".
"L’accord qui a été signé, c’est une base, une bonne base, a de son côté estimé Ismael Abraao Gaspar Martins, l'ambassadeur d'Angola et co-chef de la délégation. Il faut bâtir. Et qui doit bâtir ? Le peuple congolais, avec ses dirigeants. Mais bâtir, cela veut dire ne pas détruire. Bâtir, cela veut dire ne pas semer le chaos. Il faut aller vers les élections, vers la reconstruction de ce grand pays."
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