Afrique
Quelques heures après l'annonce de la réélection d'Ali Bongo à la tête du Gabon, le quartier général de son principal opposant Jean Ping a été pris d'assaut par les forces de sécurité, dans la nuit du mercredi 31 août au jeudi 1er septembre. Cette attaque aurait fait deux morts et plusieurs blessés selon Jean Ping qui n'est pas sur les lieux.
L'attaque contre le QG de Jean Ping, situé près de l'échangeur Charbonnages s'est déroulée à la fois dans les airs par hélicoptère et au sol avec des bérets verts, la garde républicaine.
« Aux environs d’une heure du matin le QG a été bombardé par hélicoptère et cerné au sol par des troupes de la Garde présidentielle, de la police et des mercenaires. Nous enregistrons deux morts et plusieurs blessés. Nous avons eu des gens qui ont pénétré dans les locaux, qui ont tué, qui ont cassé, tout cassé, et qui ont lancé des bombes lacrymogènes à l’intérieur du bâtiment », a expliqué Jean Ping, joint au téléphone par RFI cette nuit.
« Ce scénario se répète depuis cinquante ans. La même chose. L’opposition gagne toujours les élections, mais n’accède jamais au pouvoir par les mêmes procédés, les mêmes procédés qui sont utilisés par un clan depuis cinquante ans et qui confisque le pouvoir. Vous savez que le pouvoir au Gabon, depuis cinquante ans, est entre les mains d’une famille et d’un clan. Et c’est un remake permanent ».
Informé de cet assaut, le candidat de l'opposition, qui assurait se cacher quelque part en lieu sûr, déclarait un peu plus tôt cette nuit : « C'est de la folie. Une folie meurtrière venue de quelqu'un qui veut s'accrocher au pouvoir par tous les moyens ». Il parlait bien sûr du président Ali Bongo réélu à la tête du pays.
De son côté, le porte-parole du gouvernement gabonais assurait cette nuit que l'assaut du QG de Jean Ping visait « des criminels » qui ont incendié l'Assemblée nationale. « Des personnes armées qui ont incendié le siège de l'Assemblée nationale se sont repliées au QG de Jean Ping en même temps que des centaines de pilleurs et de casseurs (...) Il ne s'agit pas de manifestants politiques mais de criminels », a déclaré à l'AFP Alain-Claude Bilie-By-Nze, porte-parole du gouvernement.
Deux morts et des blessés
Selon Jean Ping, l'assaut contre son QG cette nuit aurait fait deux morts et il y aurait plusieurs blessés. C'est un premier bilan établi de « source sûre » selon le candidat malheureux à l'élection présidentielle.
Lors de l'assaut, plusieurs militants et des ténors de l'opposition se terraient dans le bâtiment. Un cadre de la campagne de Jean Ping expliquait cette nuit à RFI que l'attaque aurait commencé aux alentours de minuit (temps universel) et déplorait des victimes.
Contacté par RFI, un membre de la Commission électorale (Cenap) qui se cache à l'intérieur décrit les assaillants : des militaires tirant à l'arme lourde. Il parle de M-16, de Famas. Jointe par téléphone, une militante cachée quelque part dans le QG murmurait que les soldats étaient entrés à l'intérieur du bâtiment et disait avoir vu des victimes avant que la ligne ne coupe.
Cité dans la nuit par l'Agence France-Presse, le candidat de l'opposition évoquait 19 blessés dans l'assaut, « dont certains très graves ».
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Les plus commentés
Politique Partenariat stratégique RDC-USA : Félix Tshisekedi attendu ce jeudi à Washington
29.04.2025, 15 commentairesPolitique Dossier Matata Ponyo : Kamerhe accuse le président de la Cour constitutionnelle de violer la Constitution
30.04.2025, 14 commentairesPolitique Corneille Nangaa : « L’AFC/M23 va continuer à se battre jusqu’au départ ou démission de Félix Tshisekedi »
30.04.2025, 13 commentairesPolitique Didier Mumengi invite Félix Tshisekedi et Joseph Kabila à une réconciliation "des braves" pour la paix de la nation
29.04.2025, 11 commentairesOnt commenté cet article
Ils nous font confiance
Des policiers gabonais montent la garde dans es rues de Libreville après l'annonce de la réélection d'Ali Bongo, le 31 août 2016. (© Marco Longari/AFP)