Provinces
De nouveaux massacres ont été commis samedi 13 août, en fin de journée, dans la périphérie de Beni, en RDC. Des assaillants armés ont tué des dizaines de villageois et une dizaine de maisons ont été incendiées. La société civile en territoire de Beni attribue cette attaque aux rebelles ougandais de l'ADF (les Forces démocratiques alliées). Un deuil de trois jours a été déclaré à partir de demain lundi 15 août.
Il s'agit de l'un des plus importants massacres dans la périphérie de Beni depuis le début des tueries en 2014 après Ngadi et dans une localité voisine le 15 octobre 2014 avec une trentaine de 30 morts, et Mavivi, le 21 novembre avec 50 personnes tuées.
Le sud-est du territoire de Beni est le théâtre d'une opération militaire de démantèlement des troupes de l'ADF-Nalu, explique à RFI Teddy Kataliko, membre de la société civile de Béni. Lors de leur migration vers le nord, chassés de l'une de leurs bases à Mwalinka, ces rebelles ont dû rencontrer des paysans qu'ils ont « massacrés ».
Les assaillants ont progressé de Mangolikene en fin de journée jusqu'à Rwangoma. Ce sont des policiers postés à la maison de quartier de Rwangoma qui ont donné l'alerte.
« Consternation »
Cette attaque a eu lieu 72 heures après une visite du président Joseph Kabila dans la région où il a promis de tout mettre en œuvre pour « imposer » la paix et la sécurité. A ce sujet, il s'était notamment rendu à Kasese en Ouganda pour y rencontrer son homologue Yoweri Museveni en vue de discuter des mesures sécuritaires à mettre en place pour tenter d’éradiquer définitivement ce groupe armé.
Le président Joseph Kabila rencontre Yoweri Museveni au poste frontière de Mpondwe afin d'éradiquer les rebelles ADF, 04 aout 2016. (© PPU/Daily Monitor)
« Il y a déjà 35 corps ramenés à la morgue de l'hôpital de Beni, a déclaré de son côté Gilbert Kambale, président de la société civile de la ville de Beni. C'est de la consternation parce que le président de la République est passé par ici et voilà que nous sommes massacrés ».
Pour le lieutenant Mak Hazukay, les ADF ont « contourné » les positions de l'armée "pour venir massacrer la population en guise des représailles" aux opérations militaires en cours dans la zone.
Deuil national
Après le massacre de Beni perpétré samedi dernier, Le gouvernement congolais décrète trois jours de deuil national sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo (RDC). Dans une déclaration lue dimanche, le porte-parole de l’exécutif national, Lambert Mende, indique que ce deuil débute lundi 15 août et se termine mercredi 17 août.
« Sur instruction de M. le président de la République, le gouvernement décrète un deuil national de 3 jours prenant effet à partir de ce lundi 15 août. Les drapeaux seront mis en berne sur toute l’étendue du pays et les programmes des médias audiovisuels adaptés à la circonstance », affirme Lambert Mende.
« Cette bande de criminels a pris fuite et est pourchassée par les Forces armées de la RDC présentes dans la ville de Beni. Le gouvernement présente ses condoléances aux familles et proches des victimes ainsi qu’à toute la population de Beni et du Nord-Kivu », déclare Mende.
Il indique que ces massacres sont le fait d’un groupe islamiste radicalisé ou djihadiste « selon les informations concordantes recueillies dans leurs bases de repli de Mwalika et Nadui ».
Le porte-parole du gouvernement déplore que les FARDC soient les seules à affronter (ce groupe djihadiste) « dans l’indifférence de la communauté internationale, alors que ces actes ne diffèrent en rien de ceux signalés notamment au Nigéria, au Mali, au Cameroun ou hors du continent comme en France, en Belgique ou aux Etats-Unis d’Amérique ».
« Cette crise à l’Est dure depuis trop longtemps »
L'opposition, n’est pas restée aphone non plus face à ce énième massacre. Et bien que condamnant aussi cette nouvelle tuerie, elle a interpellé le pouvoir en place qu’elle juge fautif dans son devoir de protection des civils.
« Des innocents sont massacrés chaque jour et notre gouvernement détourne son regard. L’inaction de nos dirigeants est déplorable, inacceptable et révèle leur irresponsabilité », s’est offusqué, dans une déclaration signée depuis Bruxelles, le candidat à la future élection présidentielle, Moïse Katumbi Chapwe, qui considère que les dirigeants actuels sont fautifs car « trop occupés à tenter de s’accrocher illégalement au pouvoir, nos dirigeants en oublient la protection des citoyens ».
Région endeuillée
Enterrement d’une des victimes d’un massacre perpétré par l’ADF à Mbau à 30 Km au nord de Beni, le 16 avril 2015. (kudra Maliro/AFP)
La ville et le territoire de Beni ont été endeuillés depuis octobre 2014 par une série de tueries ayant coûté la vie à plus de 600 civils. Le gouvernement congolais et la Monusco, la mission onusienne de maintien de la paix, accusent les ADF d'être responsables de ces massacres.
Cette version a été remise en cause par un récent rapport du Groupe d'étude sur le Congo de l'Université de New York, selon lequel les ADF portent effectivement une part très importante de responsabilité dans ces massacres, mais aux côtés d'autres éléments armés, parmi lesquels des soldats de l'armée régulière.
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