Politique
La fin controversée du second mandat du Chef de l’Etat soulève des vagues. A considérer les prises de position des acteurs tant de la Majorité Présidentielle que de l’Opposition, on serait tenté de croire que seul Joseph Kabila serait habité par l’intention, jusque-là non confirmée, de prolonger son mandat au-delà de son terme constitutionnel.
Des analystes politiques qui ont pris le temps de décrypter les messages qu’émettent nombre de personnalités politiques et les attitudes qu’elles affichent ont fini par cibler une constance : personne de tous ceux qui siègent dans les institutions tant nationales que provinciales ainsi que dans la « grande » et la « petite » territoriale soumises à la règle de l’alternance n’a envie de partir ou d’affronter le souverain primaire dans les urnes.
Ainsi donc Sénateurs, Députés Nationaux, Députés provinciaux, Gouverneurs de provinces, bourgmestres des Communes, Chefs de Secteurs…se cachent derrière le Chef de l’Etat pour espérer jouir, pour une durée indéterminée, des privilèges liés à leurs mandats et fonctions. A ce propos, le débat relatif à l’interprétation des articles 70, 103 et 105 de la Constitution a révélé la face cachée des Députés, tout heureux de « glisser » en compagnie du Président de la République, autorisé à rester en fonction jusqu’à l’investiture de son successeur élu.
On a repéré, dans leur requête adressée à la Cour Constitutionnelle, une allusion tendancieuse aux Sénateurs, qu’ils accusent d’exercer un second mandat gratuit depuis quatre ans, car n’ayant pas été soumis à l’épreuve des urnes en 2011.
S’agissant du processus électoral en cours mais en panne, les Députés nationaux parlent de moins en moins de leurs élections à coupler avec la présidentielle. Dans l’hypothèse de l’élaboration d’un nouveau calendrier électoral au niveau de la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante), ils exigent que l’on commence par les députés provinciaux, les sénateurs ou les gouverneurs, exemptés de la sanction des urnes en 2011 et partant des dépenses liées à une campagne électorale, ou encore par les bourgmestres et chefs de secteurs, non encore testés par le souverain primaire depuis 2006.
Quant aux députés provinciaux, ils n’acceptent plus de servir de cobayes pour le nouveau processus électoral, comme ce fut le cas en 2006, où ils étaient les premiers à subir les tirs croisés des électeurs. Dans leur esprit, la CENI n’a qu’à s’en tenir aux prescrits constitutionnels, qui exigent que priorité soit accordée à la présidentielle et aux législatives nationales, dont l’organisation devrait avoir lieu en novembre 2016.
Pour leur part, les Sénateurs soutiennent que le calendrier électoral les a toujours placés à la queue du processus électoral. Par conséquent, il n’y a pas de raison de modifier l’ordre traditionnel.
La peur de la sanction du peuple
En réalité, tous les bénéficiaires des mandats électifs en 2006 et 2011 redoutent le couperet du souverain primaire. Pour n’avoir pas répondu à ses attentes après 10 ans de « jouissance » au sein des institutions pour les uns (Députés provinciaux et sénateurs) et 5 ans pour d’autres (gouverneurs de provinces et députés nationaux), beaucoup se savent condamnés à une disqualification automatique dans les urnes.
C’est l’échéance fatidique devant signer leur « mort politique » que les élus d’hier tentent de repousser le plus loin possible, dans l’espoir de s’engouffrer dans une impasse électorale consécutive à l’impossibilité politique, financière et technique d’organiser la présidentielle. Moralité : personne ne tient à quitter définitivement le Sénat, l’Assemblée Nationale, l’assemblée provinciale ou le gouvernorat de sa province. Le statu quo serait, pour beaucoup, l’idéal pour ne redevenir « simples citoyens » et recommencer à broyer du noir, à l’instar des Congolaises et Congolais clochardisés d’en-bas. Avec la création d’une sorte de «Syndicat des candidats aux mandats à vie», le déblocage du processus électoral en panne n’est pas pour demain.
On se souvient que sous le régime de Mobutu, la transition ouverte le 24 avril 1990 allait se prolonger indéfiniment, n’eut été le coup d’arrêt de l’AFDL (Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération) le 17 mai 1997. Avec le HCR-PT (Haut Conseil de la République-Parlement de Transition) et des gouvernements dirigés par des opposants débauchés de l’Union Sacrée, l’ex-Zaïre était parti pour une interminable « récréation ». Pendant que le commun des citoyens vivait au taux du jour, les « mouvanciers » et leurs alliés venus de l’Opposition étaient copieusement alimentés par la planche à billets.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Les plus commentés
Politique Crise sécuritaire à l'Est du pays : le Président Tshisekedi attribue l'échec du dialogue de Nairobi à Ruto
28.07.2024, 22 commentairesSociété Tentatives de Détournement et Corruption à l'ONATRA : Pelé Mongo arrêté pour avoir tenté de corrompre le ministre Constant Mutamba !
27.07.2024, 14 commentairesPolitique Procès Corneille Nangaa et consorts : le ministère public requiert la peine de mort contre Nangaa et ses complices
29.07.2024, 7 commentairesPolitique Sénat : l'UDPS et alliés s'arrogent trois postes clés du bureau définitif
30.07.2024, 7 commentairesOnt commenté cet article
Ils nous font confiance
Vue du Palais du Peuple, siège du Parlement à Kinshasa