Politique
Des applaudissements nourris. Des accolades. Des cris. L'opposition congolaise, traditionnellement très divisée, annonce qu'elle a dégagé un accord, après deux jours de négociations au Château de Genval dans le Brabant wallon. Des dizaines d'opposants ont fait le voyage de Kinshasa, pour faire front face au président Kabila. L'opposition l'accuse de s'accrocher au pouvoir, en retardant l'organisation de l'élection présidentielle, prévue au départ en novembre prochain.
Une nouvelle structure, le "Rassemblement"
L'opposition repart avec une nouvelle structure: Le Rassemblement. Elle doit donc chapeauter l'opposition, composée de la Dynamique de l'opposition, du G7, de l'ARC, de l'UDPS et d'une partie de la société civile. C'est tout un symbole; mercredi, l'opposition est arrivée en ordre dispersé. A la tête du Rassemblement, un comité des sages a été élu. Il est présidé par Etienne Tshisekedi, le président de l'UDPS, satisfait, à la fin du Conclave de Bruxelles: "Je manque de mots pour vous féliciter pour ce travail abattu. Sachez que quelque soient les circonstances dans lesquelles le pays va vivre, nous sommes tout près de la victoire".
Un dialogue qui ne porte pas son nom
Proche de la victoire, c'est aller vite en besogne. Cette nouvelle structure existe. Mais quel est son plan d'action?
L'opposition fixe en fait une dizaine de points, d'exigences, comme la libération des prisonniers politiques, la liberté d'expression, de la presse, etc. Mais au-delà de ces points, la vraie question, c'est celle du dialogue. L'accord évite ce mot qui braquait une partie de l'opposition, parce qu'il fait trop référence, dit-elle, au dialogue convoqué par Kabila.
Dans les faits, l'opposition accepte tout de même de s'asseoir autour de la table avec le régime. Mais, attention: à ses conditions dit-elle. A savoir, tout le monde négocie au même niveau. C'est la communauté internationale (l'Union africaine avec l'Union européenne, l'ONU, l'Organisation Internationale de la Francophonie et les Etats-Unis), qui en donne l'impulsion. Et pas le président Kabila.
Un dialogue nouveau format donc. Avec un seul objectif: l'organisation de l'élection présidentielle. Sans Kabila, puisque la Constitution lui interdit de briguer un troisième mandat.
La rue comme moyen de pression
L'une des grandes inconnues, c'est la réaction du régime de Joseph Kabila. Est-ce qu'il acceptera cette proposition? Mais pour Martin Fayulu, de la Dynamique de l'opposition, il n'aura tout simplement pas le choix: "Le pouvoir doit être contraint d'accepter, simplement parce que nous allons accompagner toutes ces décisions avec des actions sur le terrain. Et ces actions feront en sorte que Monsieur Kabila et ses amis acceptent. S'ils n'acceptent pas - vous savez la Constitution nous donne le droit de le faire partir - nous dirons à Monsieur Kabila, il n'y a pas 36 solutions. La seule solution, c'est respecter la Constitution. Et nous pensons qu'il ne voudra pas que le sang des Congolais soit versé inutilement, on en a pas besoin".
Des jeux d'équilibre compliqués
Si ce dialogue commence, il faudra déterminer qui ira négocier pour l'opposition. Et ça, ce n'est pas encore fait. On sait les jeux d'équilibre très compliqués à trouver. Chaque famille politique veut peser. Sans compter que l'on attend aussi deux réactions: celle de Vital Kamerhe, l'un des ténors politiques congolais qui a refusé de venir à Bruxelles. Et puis évidemment celle de Moïse Katumbi, grand absent, ancien gouverneur du Katanga et candidat déclaré à l'élection présidentielle. Ses proches ont expliqué qu'il était favorable à l'accord. Mais à l'heure où nous écrivons ces lignes, toujours rien à l'horizon.
Cet accord, un premier pas mais la route est longue
Après ce Conclave de Bruxelles, de nombreuses questions restent sans réponses. Est-ce que l'élection présidentielle peut encore se tenir dans les délais constitutionnels? La question divise encore. Si les élections tardent à s'organiser, faut-il installer une transition ou non? Pas d'accord. Et puis quand viendra l'élection, est-ce que l'opposition pourra s'entendre sur une candidature unique. A Genval, on répond: chaque chose en son temps...
Pour Olivier Kamitatu, du G7, les difficultés sont nombreuses. Mais cela a quelque chose de sain: "Et bien je crois que quand on s'entend trop vite, cela veut dire qu'il y a un loup. Ici, les négociations ont été âpres. Il y a eu de l'énergie, il y a eu à Genval un grand spectacle congolais, mais en réalité, les gens ont travaillé, les gens se sont rencontrés, les gens se sont rapprochés. On a trouvé des points de convergence, une douzaine, derrière lesquels maintenant nous voulons que la Nation congolaise se réunisse, que nous puissions nous mobiliser. C'est le maître de mot de Genval: la mobilisation des forces politiques et sociales acquises au changement. L'énergie qui s'est déployée à Genval, nous allons la transposer en République démocratique du Congo".
Et c'est là toute la question: comment l'opposition congolaise va-t-elle accueillir cet acte d'engagement de Genval?
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Ils nous font confiance
Une partie du comité des sages, présidé par Etienne Tshisekedi