Présidentielle : Bousculade à l’Opposition, la Majorité aphone !

Rassuré du soutien inconditionnel du G7, Moïse Katumbi poursuit le rassemblement des Forces acquises au changement pour faire émerger une candidature commune de l’Opposition à la prochaine élection présidentielle. La tâche semble plus ardue que prévue. Il lui faudra obtenir le désistement ou le ralliement du candidat de l’UDPS, de la Dynamique et de plusieurs autres candidats déclarés comme Freddy Matungulu, Noël Tshiani ou Jean-Lucien Bussa. Rien n’est gagné d’avance. Si des initiatives unilatérales sont prises à l’Opposition, la question relève encore du domaine de tabou à la Majorité présidentielle.

Attend-on les résultats du Dialogue national inclusif, qu’Alain Atundu, porte-parole de la Majorité présidentielle, et Lambert Mende, porte-parole du Gouvernement, appellent de tous leurs vœux, ou encore le calendrier électoral que la Ceni est obligée de publier, maintenant qu’il y a une Résolution du Conseil de sécurité de l’ONU qui exige l’organisation des législatives nationales et de la présidentielle en novembre 2016. Rien, non plus, n’indique que dans l’hypothèse où le président Kabila n’était pas candidat, tous les membres de l’actuelle Majorité présidentielle se rangeraient derrière le candidat qui sera désigné.

Aux dernières élections des gouverneurs de nouvelles provinces, auxquelles l’Opposition n’a pas pris officiellement part, la Majorité présidentielle a eu du mal à maintenir l’ordre dans ses rangs. A tel point que le Secrétaire général de la Majorité présidentielle a écrit à la Ceni pour obtenir l’invalidation des indépendants notoirement connus comme membres de sa famille politique.

Franchement, ça bouge dans le microcosme politique rd-congolais depuis que le Conseil de sécurité de l’ONU a voté, le 31 mars dernier, à l’unanimité, la Résolution 2277 pour reconduire d’une année le mandat de la Monusco. Dans cette nouvelle Résolution, le Conseil de sécurité prend fait et cause pour le respect de la Constitution. En d’autres termes, les élections constitutionnellement contraignantes comme la présidentielle et les législatives nationales doivent avoir lieu en novembre 2016.

La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) doit publier rapidement un calendrier complet révisé et couvrant la totalité du cycle électoral. La Ceni, pour ce faire, est appelée à élaborer un budget et un code de conduite des élections, ainsi qu’à actualiser les listes électorales en toute régularité. Un dialogue politique pour détendre l’atmosphère devrait avoir lieu dans le respect de la Constitution. C’est juste ce qu’il fallait pour que l’Opposition affiche sa volonté d’en découdre avec l’actuelle Majorité par voie des urnes.

L’idéal aurait été que les opposants se choisissent un candidat Président commun. L’expérience en 2006 et 2011 a démontré que chaque fois qu’ils partaient en ordre dispersé, l’échec était prévisible. Mais, au regard des ambitions qui s’expriment et se manifestent, tout porte à croire qu’il sera difficile pour l’Opposition dite plurielle de parler d’une seule et même voix.

On en veut pour preuve, la déclaration du Secrétaire général de l’UDPS qui ne soutient pas la candidature de Moïse Katumbi, candidat du G7. En effet, il est possible qu’Etienne Tshisekedi, l’octogénaire en convalescence depuis près de deux ans à Bruxelles, se présente pour la deuxième fois consécutive à l’élection présidentielle. Que dire de Vital Kamerhe de l’Union pour la nation congolaise, dont les ambitions présidentielles ne sont plus à démontrer. Dans tous les cas, les tractations en vue d’une candidature commune s’annoncent longues et difficiles.