Politique
Le Conseil de sécurité de l’ONU a insisté mercredi le 30 mars denier sur la tenue des élections en RD Congo, prévues à la fin de année 2016. Dans sa résolution 2277 adoptée le même jour, l’organe de prise de décision de l’Organisation des Nations unies a, par ailleurs, invité la Commission électorale nationale indépendante (CENI) à publier un calendrier complet révisé couvrant la totalité du cycle électoral. Pas seulement. Le Conseil de sécurité a également demandé au gouvernement de la RDC d’élaborer rapidement un budget et un code de conduite pour les élections et d’actualiser les listes électorales en toute régularité afin que les élections puissent se tenir dans les temps, en particulier la présidentielle et les législatives de novembre 2016.
Toujours en rapport avec les échéances électorales en vue, le Conseil de sécurité des Nations unies a exhorté la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilité au Congo (MONUSCO), à fournir une assistance technique et un soutien logistique aussi bien à la révision des listes électorales qu’à la tenue proprement dite des élections. Ce soutien, précisent les membres du Conseil de sécurité de l’Onu, devra être évalué en permanence en fonction des progrès accomplis par les autorités congolaises dans la conduite des opérations électorales.
Par ailleurs, le Conseil a demandé à toutes les parties prenantes d’engager un dialogue politique ouvert et sans exclusive. Les échanges devant essentiellement porter sur la tenue de l’élection présidentielle, conformément à la Constitution. Ce faisant, le Conseil de sécurité a appuyé la décision de l’Union africaine d’engager des consultations sur ce dialogue. Dans ce même registre, le Conseil a évoqué le dernier rapport du Secrétaire général des Nations unies sur la situation en RD Congo.
Dans son récit, Ban Ki-moon n’a pas cherché de mots pour constater que le processus électoral est dans l’impasse. "La méfiance s’accentue à l’égard de la proposition du Président Joseph Kabila de tenir un Dialogue national pour en sortir ", constat de Ban Ki-moon au terme d’un court séjour en terre congolaise, bouclé le 25 février dernier.
LE PRESIDENT KABILA DESORMAIS DEVANT SES RESPONSABILITES
A priori, la lecture du Conseil de sécurité de la situation en RD Congo pourrait ne pas faire l’unanimité au sein de la classe politique. Selon que l’on soit de la Majorité présidentielle au pouvoir à Kinshasa depuis 2011 ou de l’Opposition, les recommandations du Conseil sont différemment commentées. Tout obéit ainsi à la simple logique de positionnement social. Soit.
Cependant, la real politik invite à un réalisme non complaisant. La question fondamentale consiste à savoir si, par rapport aux échéances prévues, la classe politique congolaise peut se dire capable d’organiser des élections crédibles et apaisées. En tout cas, sauf si l’on en voudrait autrement. Sinon, au stade actuel des choses, l’évidence est que la tenue des élections législatives et présidentielle avant la fin de l’année en cours est très hypothétique. Et même exclue.
Subséquemment, on devrait s’interroger sans passion: "qu’adviendra-t-il à la fin du mandat constitutionnel en cours de Joseph Kabila ? " Comment le pays sera-t-il géré ? En cas de rendez-vous manqué, quelle est l’alternative à prendre pour éviter un nouveau cycle de violences dans le pays ? Ces questions qui ne sont qu’un échantillon du questionnement qui taraude l’esprit du commun des mortels congolais, paraissent donc consubstantielles à la survie de la nation rd congolaise. Par conséquent, les réponses à y donner ne doivent venir ni d’un seul acteur ni d’une famille politique. Fût-elle la coalition au pouvoir ou l’Opposition.
Compte tenu des données actuelles sur le terrain, tout indique que le Dialogue demeure incontournable. Un calendrier électoral consensuel ? Certes, il l’en faut. Un processus électoral apaisé et consensuel ? Il l’en faut également. Mais comment parvenir à ce consensus, dès lors que les différentes parties prenantes se comportent comme si le temps était encore en faveur du pays ? Comment peut-on prétendre aérer la Feuille de route de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), en dehors d’une table ronde ? En lieu et place des postures politiciennes " nocives " à la survie de la très jeune démocratie, les acteurs politiques congolais devraient donc s’inviter à affronter la réalité en face. Hélas. On joue plutôt au gel du temps. Tout se passe comme si le temps était devant nous. Tout indique que l’Opposition et la Majorité présidentielle ont, chacune, leurs agendas cachés.
Car, on ne comprend pas qu’après sa convocation en décembre dernier par Joseph Kabila, le dialogue peine encore à être organisé. En tout cas, on ne voit rien venir. Pourtant, le temps poursuit son vol. En séjour en RD Congo en février dernier, le Secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon avait adressé un message sans équivoque à la classe politique congolaise qui s’est résumé par une invitation au dialogue. Un peu plus d’un mois après, voilà que le Conseil de sécurité des nations unies entérine la même recommandation de Ban Ki-moon aux protagonistes de la crise politique en RD Congo. Désormais, la balle se trouve donc dans le camp du Président Joseph Kabila appelé à prendre ses responsabilités pour la tenue effective du dialogue politique.
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